Droits de l'homme | La défense de la dignité humaine

06 mars 2009

Introduction du Rapport sur les droits de l'homme dans le monde en 2008

Malgré les « progrès remarquables » accomplis au cours des 60 dernières années, des millions d'êtres humains restent privés de liberté.

 

(Début du texte)

Département d'État

Le 24 février 2009

Rapport sur les droits de l'homme dans le monde en 2008

INTRODUCTION

L'année qui vient de se terminer se caractérise par trois tendances : une exigence grandissante de respect des libertés individuelles et politiques partout dans le monde, l'intensité des efforts entrepris par certains États pour faire obstacle à ces demandes, et une nouvelle confirmation que les démocraties participatives où la société civile est florissante constituent l'environnement le plus favorable au développement des droits de l'homme.

Ces rapports préparés à la demande du Congrès des États-Unis décrivent les résultats obtenus en 2008 par les gouvernements du monde entier, dans le cadre de la mise en œuvre de leurs engagements internationaux en matière de droits de l'homme. Nous espérons que ces rapports permettront d'attirer l'attention sur les violations des droits de l'homme et d'entreprendre des actions visant à mettre fin à ces situations. Les avancées décrites dans ces rapports ont été réalisées au prix de grands efforts. Nous espérons donc que ces progrès donneront courage à ceux qui doivent encore lutter pour faire valoir leurs droits, souvent dans des circonstances très difficiles.

Ces rapports contribuent à la formulation de la politique des États-Unis. Ils constituent également une référence pour les autres gouvernements, les institutions intergouvernementales, les organisations non gouvernementales (ONG), les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes. La politique étrangère des États-Unis se fonde non seulement sur la solidité de leur défense nationale, mais aussi sur une diplomatie dynamique et un soutien énergique visant à encourager le développement politique et économique. Une politique vigoureuse de promotion des droits de l'homme est l'expression des valeurs de l'Amérique ; elle est en outre conforme à ses intérêts nationaux. Comme l'a indiqué le président Obama lors de son discours d'investiture, « L'Amérique est l'amie de chaque pays et de chaque homme, femme et enfant qui recherche un avenir de paix et de dignité... », avant d'ajouter : « quant à ceux qui s'incrustent au pouvoir par la corruption, le mensonge ou en réduisant leurs adversaires au silence, sachez que vous allez à contre-courant de l'histoire, mais que nous vous tendrons la main si vous êtes disposés à desserrer le poing. »

Depuis la fondation de notre nation, nous cherchons à mettre fin aux injustices et à assurer le respect des libertés fondamentales pour tous nos ressortissants. Ces efforts sont le fruit d'un système de gouvernement responsable et démocratique, du respect des lois, d'une presse dynamique et libre et, par-dessus tout, de l'activisme du peuple américain en matière de droits civiques.

Au moment de publier ces rapports, le département d'État a conscience que le comportement des États-Unis fait l'objet d'un examen minutieux tant à l'intérieur du pays que dans le reste du monde. Comme l'a précisé le président Obama très récemment, « nous n'avons pas à choisir entre notre sécurité et nos idéaux. » Nous ne considérons pas comme une ingérence dans nos affaires intérieures les appréciations portées sur notre bilan par la communauté internationale, qu'il s'agisse d'autres États ou d'acteurs non gouvernementaux. Nous estimons en outre que les gouvernements étrangers devraient analyser de la même manière les appréciations portées sur leurs propres résultats. Le droit international impose aux États-Unis et à toute nation souveraine de respecter les droits universels de la personne et les libertés publiques ; il appartient aux autres États de s'exprimer lorsqu'ils estiment que ces obligations ne sont pas remplies.

Le gouvernement des États-Unis restera attentif aux commentaires visant ses propres pratiques et y répondra en toute franchise. Nous continuerons à soumettre des rapports aux organismes internationaux, conformément aux obligations que nous avons souscrites dans le cadre de divers traités intéressant les droits de l'homme. Les lois des États-Unis, nos politiques et nos pratiques ont évolué considérablement depuis quelques années. De nouveaux changements vont intervenir. C'est ainsi que le président Obama a signé, le 22 janvier 2009, trois ordonnances présidentielles relatives à la fermeture du centre de détention de Guantanamo et à l'examen de la politique des États-Unis en matière de détention et d'interrogatoires.

Nous avons obtenu les informations contenues dans ces rapports auprès d'États, d'institutions multilatérales, de groupes non gouvernementaux nationaux et internationaux, d'universitaires, de juristes, de groupes religieux et des médias. Un processus approfondi de validation des faits a permis de vérifier l'exactitude et l'objectivité des rapports. Chaque rapport peut se lire de manière isolée. Il est toutefois possible de tirer par recoupements certaines conclusions générales.

Premièrement : de nombreux pays, dans toutes les régions du monde, ont continué à s'opposer à l'exigence d'une plus grande liberté personnelle et politique. Un nombre inquiétant de pays ont soumis les ONG et les médias, y compris l'Internet, à des lois contraignantes, restrictives ou répressives. De nombreux défenseurs des droits de l'homme sont soumis à des harcèlements ou à des menaces, sont arrêtés, emprisonnés ou assassinés, ou font l'objet de représailles extrajudiciaires accompagnées de violences, alors même qu'ils œuvrent pour le respect des droits qu'ils partagent avec leurs concitoyens.

Deuxièmement : les violations des droits de l'homme restent le symptôme d'un dysfonctionnement profond des systèmes politiques concernés. Les violations les plus criantes des droits de l'homme tendent à se manifester dans des pays où des dirigeants irresponsables exercent un pouvoir sans contrôle, ou lorsque l'État est défaillant ou déliquescent, souvent dans le contexte d'un conflit interne ou externe qui ne fait qu'aggraver la situation, à supposer qu'il n'en soit pas la cause.

Troisièmement : les régimes politiques intègres ont une propension nettement plus marquée à respecter les droits de l'homme. Les pays où les droits de l'homme bénéficient du plus grand respect et de la meilleure protection se caractérisent par plusieurs éléments qui définissent leur environnement électoral, institutionnel et sociétal :

• des processus électoraux libres et impartiaux, non seulement en ce qui concerne l'exercice du droit de vote et le décompte des suffrages, mais également par l'organisation de campagnes électorales ouvertes à tous dans le respect de la liberté d'expression, du droit de se réunir de manière paisible et de la liberté d'association ;

• des institutions représentatives, responsables, transparentes et démocratiques, contrôlées par un système judiciaire indépendant agissant dans le respect de la loi afin d'assurer que les dirigeants élus dans le cadre d'élections démocratiques gouvernent également dans le respect de la démocratie, en répondant aux attentes et aux besoins de la population ;

• une société civile dynamique, s'appuyant sur des ONG indépendantes et des médias agissant en toute liberté.

Certes, des violations occasionnelles des droits de l'homme se sont produites dans des pays présentant toutes ces caractéristiques. Des irrégularités ont affecté certains systèmes électoraux démocratiques. Des abus de pouvoir et des erreurs judiciaires ont été constatés. Les États dont les institutions démocratiques sont faibles, ou qui se heurtent à de grandes difficultés économiques, ne sont pas toujours à même de répondre aux besoins de la population ou aux espoirs d'une vie meilleure. La corruption sape la confiance du public. Dans certains pays, des populations longtemps marginalisées ne participent pas encore pleinement à la vie de la nation. L'insécurité due aux conflits internes ou transfrontaliers fait obstacle au respect des droits de l'homme et à leur progression. Les chances de progrès, de mise en œuvre de mesures correctives et de résolution des difficultés sont toutefois nettement meilleures lorsque l'environnement électoral, institutionnel et social répond aux critères ci-dessus.

Prises dans leur ensemble, ces trois tendances confirment la nécessité pour les États-Unis de continuer à intervenir vigoureusement sur le plan diplomatique, en se faisant l'avocat des droits de l'homme et en luttant contre tous les abus, alors même que notre pays analyse soigneusement son propre comportement. Ces tendances confirment également la nécessité de compléter notre action diplomatique par des stratégies sophistiquées visant à favoriser le développement de systèmes politiques intègres et à renforcer la société civile.

Les synthèses présentées ci-dessous résument les principales tendances constatées dans les diverses régions du monde. Ces synthèses régionales donnent également un coup de projecteur sur certains pays, classés par ordre alphabétique. Ces pays ont été choisis en raison des évolutions importantes qui y ont été constatées en 2008, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire, et parfois pour l'un comme pour l'autre. Pour de plus amples détails, nous vous invitons à vous référer aux rapports consacrés aux pays concernés.

Synthèses régionales

L'Afrique

 

Plusieurs pays africains ont joué un rôle stabilisateur sur le continent et constituent des exemples puissants de la paix et de la stabilité qui accompagnent le respect de l'État de droit. Néanmoins, au cours de l'année écoulée, de graves écarts en matière de droits de l'homme et de démocratie ont été constatés, notamment dans certains pays touchés par des conflits, et dans d'autres caractérisés par leur pratique insuffisante, voire inexistante, des principes de l'État de droit.

Dans de nombreux pays, des civils ont à nouveau été victimes d'exactions de la part de forces de sécurité agissant avec impunité. Dans plusieurs pays, les forces de sécurité ont torturé les détenus et les prisonniers de manière systématique, les mauvaises conditions de détention dans les camps et les prisons pouvant parfois aller jusqu'à menacer la vie des personnes concernées. Les prévenus ont souvent été maintenus en détention provisoire pour des périodes beaucoup trop longues, des mois ou des années pouvant s'écouler avant leur présentation au juge.

Dans les pays en proie à des conflits, le retour au calme reste une condition fondamentale d'un meilleur respect des droits de l'homme. Les accords politiques visant à restaurer la paix et la stabilité sont souvent restés inappliqués par les parties belligérantes. Des conflits violents se sont poursuivis ou ont éclaté en République démocratique du Congo, en Somalie et au Soudan, entraînant des massacres, des viols et le déplacement de civils. Le gouvernement soudanais a continué de faire alliance avec les milices janjawid pour bombarder et détruire des villages, en massacrant ou en déplaçant des centaines de milliers de civils innocents.

De nombreux pays africains sont restés sous la férule de régimes dictatoriaux. Ainsi, au Zimbabwé, le gouvernement du président Mugabe a lancé une campagne de terreur caractérisée par l'exécution, la disparition ou la torture de centaines de membres du parti d'opposition et de ses sympathisants, à la suite des élections du 29 mars qui se sont déroulées dans une absence totale de liberté et de justice. La répression gouvernementale, les restrictions et la mauvaise gestion du Zimbabwé se sont traduites par l'exode de dizaines de milliers de personnes, par des pénuries alimentaires, et par une épidémie de choléra qui avait déjà coûté la vie à 1.500 personnes à la fin de 2008. En Côte-d'Ivoire, les élections présidentielles ont de nouveau été reportées. En Mauritanie, le gouvernement élu démocratiquement a été renversé par un coup d'État. En Guinée, après le décès du président Lansana Conté, au pouvoir depuis de longues années, une junte militaire a pris le pouvoir par un coup d'État et suspendu la Constitution.

Certains succès ont néanmoins été enregistrés en 2008. L'Angola a organisé ses premières élections depuis 1992. Des élections se sont également déroulées au Ghana et en Zambie, dans le calme et de manière démocratique et bien organisée. Le respect de la légalité et du droit ont prévalu au Nigéria, les candidats d'opposition à l'élection présidentielle de 2007 acceptant la décision de la Cour suprême validant l'élection du président Umaru Musa Yar'Adua. Le Tribunal pénal international des Nations unies pour le Rwanda (TPIR) a condamné un ancien colonel rwandais à la réclusion à perpétuité pour avoir organisé les miliciens responsables du massacre de 800.000 personnes, Tutsis ou Hutus modérés, lors du génocide de 1994.

La situation dans certains pays spécifiques

Les résultats déjà médiocres de l'Érythrée en matière de droits de l'homme se sont encore détériorés. Le gouvernement continue à se livrer à de nombreux abus, les forces de sécurité continuant notamment à procéder à des exécutions illégales avec impunité. Le Front Populaire pour la Démocratie et la Justice, qui détient le pouvoir, est le seul parti politique autorisé dans le pays. Par ailleurs, aucune élection nationale ne s'est tenue depuis que l'Érythrée a acquis son indépendance en 1993. La Constitution, ratifiée en 1997, n'a jamais été appliquée. La presse indépendante reste bannie et la plupart des journalistes indépendants sont en prison ou ont fui le pays. Les rafles de jeunes conscrits d'office pour le service national se sont intensifiées en 2008. Des rapports crédibles indiquent que des déserteurs du service national ont été torturés pendant leur détention et que les forces de sécurité ont tiré sur des personnes qui cherchaient à quitter le pays en franchissant la frontière avec l'Éthiopie. La liberté religieuse, déjà sévèrement limitée, a fait l'objet de nouvelles restrictions. Plus de 3.200 chrétiens appartenant à des paroisses non enregistrées ont été jetés en prison, avec plus de 35 leaders et pasteurs d'églises pentecôtistes, dont certains sont détenus depuis plus de trois ans sans avoir été mis en examen et sans que soient respectés les droits de la défense. Au moins trois personnes détenues en raison de leur foi sont mortes en captivité durant l'année, après avoir été torturées ou du fait de l'absence de soins médicaux.

Au Kénya, les troubles qui ont suivi les élections parlementaires, présidentielles et locales de décembre 2007 ont pris fin après qu'un processus de médiation internationale a abouti à un accord prévoyant la formation d'un gouvernement de coalition. Aux termes de cet accord, le président Mwai Kibaki conserve ses fonctions, le candidat d'opposition Raila Odinga étant nommé au poste nouvellement créé de premier ministre. Ce compromis politique a établi un cadre de réforme visant à examiner les causes sous-jacentes des troubles et à y porter remède. Les violences auront coûté la vie à environ 1.500 personnes et entraîné le déplacement de plus de 500.000 autres civils. La réforme progresse lentement et les efforts visant à réparer les dommages économiques et sociaux des troubles sont incomplets. Par ailleurs, les forces de sécurité déployées sur le Mont Elgon dans le but de maîtriser une milice qui se livrait à des exactions ont elles-mêmes commis des abus.

Les droits de l'homme ont reculé en Mauritanie, où le droit des citoyens de changer de gouvernement a été remis en cause tandis que se multipliaient les arrestations arbitraires. Le président et le premier ministre ont été arrêtés après le coup d'État du 6 août. Le président a été remis en liberté en décembre. La junte militaire, connue sous le nom de Haut Conseil d'État, était toutefois toujours au pouvoir à la fin de l'année, le général Mohamed Aziz exerçant les fonctions de chef de l'État. Les membres de la communauté internationale, y compris l'Union africaine, ont condamné le coup d'État sans ambiguïté. Avant d'être renversé le 6 août, le gouvernement démocratiquement élu avait lancé une campagne nationale de sensibilisation à la nouvelle loi de lutte contre l'esclavage et un dialogue public sur des sujets tabous jusqu'alors, tels que la fracture ethnique et les injustices sociales. Le gouvernement défunt soutenait également les efforts de réconciliation nationale, après l'expulsion des Afro-Mauritaniens durant les années 1989-1991. Cette initiative avait donné lieu au lancement d'un programme de rapatriement, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Au Nigéria, les tribunaux ont poursuivi leur examen des résultats des élections présidentielles, législatives et aux postes de gouverneur de 2007, marquées par de grandes irrégularités. Le 12 décembre, la Cour Suprême a rejeté le pourvoi de deux des principaux candidats d'opposition aux élections présidentielles et confirmé l'élection du président Yar'Adua. Ces deux chefs de l'opposition ont accepté la décision de la Cour. Des tribunaux électoraux ont annulé neuf élections sénatoriales et onze élections à des postes de gouverneur durant l'année. Les violences se sont poursuivies dans la région pétrolière du delta du Niger, où plus de 400 Nigérians et expatriés ont été victimes d'enlèvement cette année, dans le cadre d'une centaine d'incidents. À Jos, plusieurs centaines de victimes ont perdu la vie lors des violences ethno-religieuses de novembre 2008, qui ont également entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes. Ce pays riche en ressources naturelles reste miné par la corruption. La commission sur la criminalité économique et financière a réduit ses efforts de lutte contre la corruption et aucun progrès réel n'a été accompli en matière de poursuite pénale des responsables publics locaux, fédéraux, ou relevant des États fédérés.

La situation des droits de l'homme s'est encore aggravée cette année en République démocratique du Congo, remettant ainsi en cause les progrès accomplis depuis les élections nationales de 2006. Les combats se sont poursuivis durant toute l'année au Nord-Kivu comme au Sud-Kivu, en dépit de la signature des accords de paix de Goma en janvier et de la présence des soldats de la paix envoyés par les Nations unies. Les forces de sécurité et l'ensemble des groupes armés ont continué d'agir avec impunité et de se livrer à des exactions répétées, notamment des exécutions arbitraires, des enlèvements, des arrestations et des mises en détention arbitraires, des actes de torture, des viols, des pillages et le recrutement d'enfants soldats. Ce conflit a engendré la crise humanitaire la plus grave de l'Afrique. Il a entraîné la mort de jusqu'à 45.000 Congolais chaque mois et est responsable du déplacement de plus d'un million de personnes. Les groupes armés ont attaqué des dizaines d'agents humanitaires chaque semaine. La violence sexuelle est restée endémique et l'on a enregistré plus de 2.200 viols au Nord-Kivu durant le seul mois de juin 2008. Dans l'ensemble du pays, les forces de sécurité ont harcelé, battu, menacé et arrêté des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes. La liberté de la presse en est sortie très diminuée.

En Somalie, les violations des droits de l'homme se sont multipliées en raison de conflits auxquels participent, outre le gouvernement fédéral de transition (TFG) soutenu par ses forces de défense nationales et les milices qui en dépendent, les milices du conseil des tribunaux islamiques, les groupes antigouvernementaux et extrémistes, les organisations terroristes et les milices des clans. Plus de 1.000 civils ont été tués et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Les enlèvements et les disparitions de personnes sont monnaie courante, de même que les attaques visant les journalistes, les travailleurs humanitaires, les chefs de file de la société civile et les défenseurs des droits de l'homme. Le processus politique visant à établir la paix et la stabilité dans le pays s'est poursuivi, l'Accord de Djibouti conclu le 9 juin entre le gouvernement de transition et l'Alliance pour la libération de la Somalie recevant un début d'application. Toutefois, sa mise en œuvre est restée lente et marquée par les querelles politiques.

Au Soudan, le conflit du Darfour est entré dans sa cinquième année et les civils continuent de souffrir du génocide. Les données de l'ONU indiquent que plus de 2,7 millions de personnes ont été déplacées à l'intérieur du Soudan depuis le début de ce conflit interminable, et que 250.000 autres victimes ont traversé la frontière avec le Tchad pour trouver refuge dans ce pays. De nombreux civils ont perdu la vie lors d'attaques menées par le gouvernement ou par les milices qui le soutiennent, ou à l'occasion de conflits entre tribus rivales. Les forces gouvernementales ont bombardé des villages, tué des personnes déplacées à l'intérieur du pays et collaboré avec les milices pour raser des villages. Le gouvernement a interdit ou fait systématiquement obstacle aux efforts humanitaires, tandis que des rebelles et des bandits tuaient des travailleurs humanitaires. Des agresseurs non identifiés ont tué plusieurs soldats de la paix appartenant à la mission conjointe ONU-Union africaine. Les forces gouvernementales ont également attaqué un convoi de maintien de la sécurité. Le 10 mai, un groupe rebelle darfouri connu sous le nom de Mouvement pour la justice et l'égalité a lancé une attaque sur Omdurman, près de Khartoum. Après cette attaque, le gouvernement a lancé sur Khartoum et sur Omdurman une vaste campagne de mises en détention et de disparations, motivée par des considérations ethniques et politiques. En outre, le gouvernement a sévèrement restreint la liberté de la presse, en recourant à la censure de manière directe et quotidienne. Près de 2,1 millions de personnes déplacées et de réfugiés ont pu retourner au Sud-Soudan après la signature en 2005 de l'Accord global de paix entre le Nord et le Sud. La mise en œuvre de l'Accord de paix reste toutefois source de tensions et les combats entre les forces du Nord et du Sud ont entraîné la destruction de la ville d'Abyei, des morts dans la population civile et le déplacement de plus de 50.000 personnes.

Le gouvernement illégitime du Zimbabwé s'est livré à des violations systématiques des droits de l'homme. La situation s'est aggravée en cours d'année à l'occasion de l'escalade de la crise humanitaire causée par la répression, la corruption et une politique économique et alimentaire désastreuse, que le gouvernement du président Mugabe a continué d'appliquer en dépit de leurs conséquences humanitaires catastrophiques. La société civile et les organisations humanitaires ont été victimes d'exactions de la part du gouvernement et de groupes militants, qui s'opposent à leurs efforts de protection des droits des personnes et d'apport d'une assistance humanitaire pourtant indispensable à la survie des populations. L'interdiction de toute activité de la part des ONG, pendant près de trois mois, s'est traduite par l'intensification de la crise humanitaire et par une augmentation de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté. Les autorités ont continué de faire obstacle à l'accès des organisations humanitaires alors même que l'interdiction avait été levée. Des millions de Zimbabwéens étaient menacés par la famine à la fin de 2008.

Les citoyens ont été privés de leur droit à changer de gouvernement, en raison des manipulations du processus politique auxquelles le régime s'est livré dans le cadre des élections présidentielles, de pratiques d'intimidation, de violences, de corruption et de fraude électorale. Les forces de sécurité et les militants du parti au pouvoir ont assassiné, enlevé et torturé avec impunité des membres de l'opposition, des étudiants engagés, des militants de la société civile et des Zimbabwéens ordinaires. Les émanations de l'opposition, représentée par le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), ont remporté la majorité lors de l'élection parlementaire du 29 mars, mais les résultats de l'élection présidentielle n'ont été publiés que le 2 mai, jÉtant ainsi le doute sur la crédibilité et l'indépendance de la commission électorale du Zimbabwé. Durant la période précédant le second tour le 27 juin, les violences fomentées par le gouvernement auront fait 190 morts, des milliers de blessés et des dizaines de milliers de déplacés. La commission électorale a fini par déclarer la victoire de M. Mugabe au second tour, après que le candidat du MDC, Morgan Tsvangirai, s'est retiré bien qu'il ait obtenu de loin le plus grand nombre de suffrages au premier tour. Ce retrait a été motivé par les violences du gouvernement Mugabe à l'encontre du MDC et de ses militants, et par la reconnaissance du fait qu'une élection libre et juste n'était pas envisageable. Les négociations exigées par la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont permis d'aboutir, le 15 septembre, à un accord de partage du pouvoir. Les dispositions de l'accord n'avaient pas encore été mises en œuvre fin 2008 du fait de l'intransigeance du gouvernement, et le pays était toujours en crise le 31 décembre.

L'Asie de l'Est et le Pacifique

 

L'année écoulée aura été marquée par des avancées et par des revers en matière de droits de l'homme dans la vaste région de l'Asie de l'Est et du Pacifique, notamment en ce qui concerne les domaines de la responsabilité au titre des violations commises dans le passé, de la liberté d'expression et de la presse, du développement de la démocratie et de la traite des êtres humains.

Les pays de la région ont poursuivi leurs efforts de reconnaissance de leurs responsabilités pour les abus commis dans le passé. La commission bilatérale de réconciliation « Vérité et amitié », créée pour faire la lumière sur les atrocités commises par les Indonésiens et les Timorais durant la période du référendum de 1999 au Timor-Leste, a présenté son rapport définitif en 2008. Le président indonésien, M. Susilo Yudhoyono, a accepté les conclusions de ce rapport, qui confirme la responsabilité institutionnelle des forces armées indonésiennes. Au Cambodge, le Tribunal pour le Cambodge (Chambres extraordinaires auprès des tribunaux cambodgiens) a modifié ses règles de procédure interne afin d'accélérer les poursuites visant les crimes les plus intolérables du régime Khmer Rouge, durant la période 1975-1979. Ces procès n'avaient toutefois toujours pas commencé à la fin de 2008.

Certains pays ont répondu aux exigences populaires de respect des droits de l'homme en accentuant leur répression. Le Vietnam a renforcé les restrictions pesant sur la liberté d'expression. En Chine, le gouvernement central a accentué sa sévère répression des libertés culturelles et religieuses des minorités ethniques du Tibet et de la région autonome ouïgoure du Xinjiang, et renforcé les mises en détention et le harcèlement des dissidents et des protestataires.

D'autres dirigeants non élus ont tenté de donner à leurs régimes illégitimes une apparence de démocratie, tout en manipulant la loi en fonction de leurs desseins. Le régime birman a fait passer un référendum caractérisé par des irrégularités manifestes et des manœuvres d'intimidation dans la foulée du terrible cyclone Nargis. Bien que la Constitution soit entrée en vigueur en mai, ses termes mêmes prévoient que le régime continue « d'exercer la souveraineté de l'État », jusqu'à ce que des élections multipartis se tiennent en 2010. La Constitution garantit la poursuite du rôle dominant des forces armées dans la vie politique, quel que soit le résultat du processus électoral. Par ailleurs, fin 2008, le régime a imposé des sentences draconiennes à plus de cent militants qui avaient participé à la « révolution safran » de 2007, ainsi qu'à des personnes qui avaient participé aux efforts humanitaires après le cyclone. Plusieurs de ces détenus ont été transférés dans des prisons du fin fond du pays, afin de les isoler de leurs familles. À Fidji, la Cour supérieure de Suva a validé le coup d'État de 2006, malgré l'opposition latente à la décision du gouvernement intérimaire de refuser d'organiser des élections en mars 2009.

Le bilan de l'année est également mitigé en ce qui concerne la traite des êtres humains. Plusieurs pays ont adopté de nouvelles lois de lutte contre ce fléau, notamment la Thaïlande et le Cambodge, ou commencé à enquêter et à diligenter des poursuites visant divers aspects de la traite des êtres humaines, notamment dans le domaine de l'exploitation de la main-d'œuvre. En Malaisie, cependant, de nombreux rapports de la presse et des ONG font valoir que des fonctionnaires de l'administration malaise de l'immigration ont participé à la traite des réfugiés birmans le long de la frontière qui sépare la Thaïlande de la Malaisie.

La situation dans certains pays spécifiques

Le régime militaire de Birmanie a continué de mettre en œuvre des méthodes répressives, en privant les citoyens de leur droit de changer leur gouvernement et en se livrant à d'autres violations sérieuses des droits de l'homme. Le régime a réprimé la dissidence en utilisant des moyens tels que les exécutions extrajudiciaires, les disparitions de personnes et la torture. Les militants des droits de l'homme et de la démocratie ont été harcelés, détenus de manière arbitraire en très grand nombre, voire condamnés à des peines pouvant atteindre 65 années d'emprisonnement. Les conditions de détention imposées par le régime mettent en danger la vie des prisonniers et des détenus. L'armée a poursuivi ses attaques dans les régions habitées par les minorités ethniques. De manière systématique, le régime a violé le droit au respect de la vie privée des citoyens, restreint les libertés d'expression et de la presse et les libertés de réunion et d'association, de religion et de mouvement. Les violences et les discriminations à l'encontre des femmes et des minorités ethniques se sont poursuivies, de même que la traite des êtres humains. Les droits des travailleurs ont fait l'objet de restrictions et le travail forcé existe toujours. Le gouvernement n'a pris aucune mesure significative pour poursuivre ou punir les responsables de ces abus. Le régime a manifesté son absence totale d'intérêt pour le bien-être de la population en maintenant la date d'un référendum, par ailleurs truqué, alors même qu'un cyclone venait de faire des dizaines de milliers de morts. Il a également bloqué ou retardé l'arrivée de l'aide internationale, qui aurait pu sauver de nombreuses vies.

Le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme est resté médiocre, une détérioration ayant même été constatée dans certains domaines. Le gouvernement a continué de limiter le droit au respect de la vie privée. Il a strictement restreint l'exercice des libertés d'expression et de la presse (y compris sur Internet), la liberté de réunion et les libertés de mouvement et d'association. Les autorités ont procédé à des exécutions extrajudiciaires, commis des actes de torture, obtenu des confessions par la force et imposé le travail forcé. En outre, le gouvernement chinois a procédé de manière accrue à la mise en détention et au harcèlement de dissidents, de manifestants, de défenseurs des droits de l'homme et d'avocats de la défense. Les ONG locales et internationales ont à nouveau fait l'objet d'une étroite surveillance et été soumises à des restrictions. Le bilan de la Chine en matière de droits de l'homme s'est détérioré dans certains domaines. On a notamment constaté une sévère répression des libertés culturelles et religieuses des minorités ethniques au Tibet et dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang. On notera également la recrudescence des violations des droits de l'homme à l'occasion d'événements phares tels que les Jeux olympiques ou les troubles du Tibet. Fin 2008, le gouvernement a harcelé les signataires du manifeste « Charte 08 », qui exige des réformes et le respect des droits universels de la personne ; l'écrivain Liu Xiaobo a été mis en détention au motif de sa participation à la rédaction de la Charte. En octobre, le gouvernement a rendu permanentes les ordonnances qui avaient accordé une plus grande liberté de manœuvre aux journalistes étrangers à l'occasion des Jeux olympiques.

Le bilan de la Corée du Nord en matière de droits de l'homme est resté exécrable. Le régime a continué de contrôler quasiment tous les aspects de la vie de la population, en interdisant toute liberté d'expression et de la presse et tout droit de s'assembler. Il a également continué de restreindre la liberté de mouvement des personnes et les droits des travailleurs. Les rapports faisant état de violations des droits de l'homme se sont multipliés. Ils restent toutefois difficiles à confirmer. Les rapports d'exécutions extrajudiciaires, de disparitions de personnes et de mises en détention arbitraires, notamment de prisonniers politiques, continuent de donner une vision inquiétante de la vie dans ce pays coupé du monde. Des réfugiés rapatriés de force auraient reçu des sanctions sévères, voire été torturés. Des exécutions publiques ont à nouveau été signalées.

Le gouvernement de Malaisie a généralement respecté les droits de ses ressortissants. Des problèmes ont toutefois été constatés dans certains domaines, notamment des restrictions au droit des citoyens de changer de gouvernement. Les partis d'opposition ont indiqué que le parti au pouvoir avait exploité sa position au plan électoral. Ils ont toutefois remporté 82 des 222 sièges au parlement lors des élections du 8 mars, privant ainsi la coalition au pouvoir de la majorité des deux tiers nécessaire pour modifier la Constitution. Le régime a continué de restreindre la liberté de la presse, le droit de s'assembler, la liberté de parole et les libertés religieuses. Il a procédé à l'arrestation de chefs de l'opposition et de journalistes. Des blogueurs sur Internet ont été arrêtés pour des raisons apparemment politiques. Des détenus sont à nouveau décédés entre les mains de la police, qui a par ailleurs continué de maltraiter certains prisonniers. La surpopulation des centres de détention et des questions persistantes quant à l'impartialité et à l'indépendance de la justice ont continué à poser problème. Certains employeurs ont exploité des travailleurs migrants et des personnes d'ethnie indo-malaise en leur imposant le travail forcé. Des cas de travail des enfants ont été signalés dans les plantations.

La Thaïlande a su éviter des troubles constitutionnels en dépit d'une atmosphère politique tumultueuse. Toutefois, cette année encore, des rapports ont fait état de l'implication de la police dans des disparitions et des exécutions extrajudiciaires. Des policiers ont à nouveau maltraité des détenus et des prisonniers ; la corruption persiste au sein de la police. La révolte séparatiste du Sud est à l'origine de nombreuses violations des droits de l'homme, notamment des assassinats. Ces actes ont été commis par des insurgés islamiques malais, des volontaires de défense bouddhistes et des membres des forces de sécurité gouvernementales. Le gouvernement a continué de fixer des limites aux libertés d'expression et de la presse, en ayant recours notamment aux dispositions applicables en cas de lèse-majesté. Les membres sans papiers des tribus montagnardes ont de nouveau été soumis à des restrictions de mouvement. La loi de 2008 sur la nationalité, entrée en vigueur le 28 février, a néanmoins renforcé leurs chances d'accéder à la citoyenneté.

Le gouvernement du Vietnam a continué de restreindre de manière importante et à plusieurs titres les droits de ses ressortissants. Les citoyens vietnamiens sont toujours privés du droit de changer de gouvernement, les mouvements d'opposition sont toujours interdits et le gouvernement a continué de réprimer toute dissidence. Des personnes ont été détenues en raison de leurs activités politiques et se sont vues privées du droit à un juste procès sans délai excessif. Des prévenus ont été maltraités au cours de leur arrestation, de leur détention ou d'interrogatoires. La corruption reste un problème important au sein de la police, de même que l'impunité avec laquelle elle a pu agir. Le gouvernement a continué de restreindre le droit des Vietnamiens au respect de leur vie privée et à la liberté d'expression. La liberté de la presse a été attaquée tout au long de l'année ; plusieurs rédacteurs chevronnés ont été limogés dans le secteur des médias et deux reporters ont été arrêtés. Ces actions ont mis un frein à la tendance précédente au développement d'une presse plus inquisitrice. Les restrictions au droit de s'assembler et aux libertés de déplacement et d'association ont persisté. Les organisations indépendantes de défense des droits de l'homme sont restées interdites. La discrimination et la violence à l'encontre des femmes existent toujours, de même que la traite des êtres humains. Le régime continue de restreindre les droits des travailleurs ; plusieurs militants syndicalistes ont été arrêtés ou harcelés.

L'Europe et l'Eurasie

 

La région reste confrontée à plusieurs défis : renforcer les démocraties nouvelles, mettre fin aux restrictions et à la répression visant les ONG de défense des droits de l'homme, et traiter, sans remettre en cause les libertés fondamentales, le problème des actes de violence et des propos inspirés par la haine, dans un environnement marqué par les migrations, la montée du nationalisme et la récession économique.

Les avancées réalisées dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratie ont été abandonnées dans plusieurs pays de l'ancienne Union Soviétique, voire remplacées par une glissade vers la dictature. Plusieurs élections se sont déroulées de manière non conforme aux critères fixés par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ; la liberté des médias est restée sous attaque. Des journalistes ont été les victimes d'actes de harcèlement, lorsqu'ils n'ont pas été assassinés. Les lois ont souvent eu pour effet de restreindre la liberté d'expression plutôt que de la protéger.

Les opérations militaires entreprises par les forces russes et géorgiennes durant le conflit amorcé en août en Géorgie dans l'enclave séparatiste d'Ossétie du Sud ont donné lieu à un usage excessif de la force et fait des victimes parmi la population civile, notamment plusieurs journalistes. Après l'arrivée des Russes en Ossétie du Sud, les irréguliers sud-ossètes ont procédé à des exécutions et se sont livrés à des actes de torture et à des attaques motivées par l'appartenance ethnique. Ils ont également mis le feu à des habitations choisies au hasard. Le conflit aura déplacé au minimum 150.000 Géorgiens. Les forces russes et sud-ossètes ont occupé des villages situés à l'extérieur des frontières administratives de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, l'autre région séparatiste de la Géorgie. Le 10 octobre, les forces russes s'étaient retirées pour l'essentiel des régions autres que l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, dont ils ont en revanche continué d'interdire l'accès aux Géorgiens et aux organisations internationales. Cette décision contribue à l'insécurité des habitants et empêche de vérifier dans de bonnes conditions la situation des droits de l'homme et le respect du droit humanitaire dans la région.

Dans de nombreux pays, les gouvernements ont fait obstacle à la liberté de la presse. En Azerbaïdjan, les journalistes ont été victimes d'un nombre croissant d'agressions menées en toute impunité, alors que d'autres journalistes restaient emprisonnés sous des prétextes fallacieux. La Russie demeure un pays à risque pour les journalistes : plusieurs d'entre eux y ont trouvé la mort ou ont été victimes d'agressions physiques durant l'année. Le président biélorusse Lukachenka a signé une nouvelle loi sur les médias, de nature à restreindre encore davantage la liberté de presse, y compris les publications sur Internet. La diversité des médias de Géorgie est devenue une source d'inquiétudes en 2008, notamment après que l'opposition a perdu le contrôle de la chaîne de télévision Imedi, qui était la dernière chaîne nationale de télévision indépendante du pays.

Les ONG et les partis d'opposition ont été la cible de la répression des gouvernements dans plusieurs pays. Le régime au pouvoir en Bosnie-Herzégovine a obligé une ONG internationale de lutte contre la corruption à fermer ses portes pendant plusieurs jours après la publication d'un rapport accusant de corruption certains responsables gouvernementaux. Les autorités russes se sont livrées de plus en plus fréquemment au harcèlement de nombreuses ONG s'intéressant à des domaines sensibles sur le plan politique. Le gouvernement a modifié en cours d'année la loi relative à l'extrémisme, facilitant ainsi les poursuites pouvant viser ces organisations. La version précédente de la loi avait déjà créé des inquiétudes en raison des restrictions qu'elle apportait à la liberté d'association et au droit de critiquer le gouvernement de manière légitime. Si l'on peut se féliciter de la remise en liberté de neuf détenus politiques par la Biélorussie, des inquiétudes subsistent en raison des restrictions arbitraires que le régime impose en matière de liberté de réunion et des actes de harcèlement dont sont victimes les dissidents. En Russie, la police a parfois eu recours à la violence pour faire obstacle à des manifestations pacifiques, notamment de la part de groupes d'opposition.

Des avancées comme des reculs ont été enregistrés dans la région en ce qui concerne la gouvernance démocratique. Sur un plan positif, le gouvernement démocratiquement élu du Kosovo a mis en place une constitution et des lois contenant des dispositions exemplaires en matière de droits de l'homme, après avoir déclaré l'indépendance du pays le 17 février. Malheureusement, le comportement d'autres nations n'est pas encourageant. Les élections présidentielles arméniennes se sont déroulées en février dans des conditions très irrégulières. Le gouvernement a mis fin par la violence aux journées de manifestation pacifique qui les ont suivies. Les élections présidentielles russes de mars 2008 ont été marquées par des iniquités, durant la campagne comme le jour des élections. Les médias contrôlés ou influencés par les autorités ont fait preuve de partialité en faveur du parti au pouvoir et de ses candidats. Les autorités ont rejeté les demandes de présentation au scrutin des candidats des partis d'opposition et tous les candidats n'ont pas bénéficié des mêmes possibilités de faire campagne. Le scrutin lui-même a donné lieu à des irrégularités. Les élections parlementaires de Biélorussie sont loin d'avoir répondu aux critères de l'OSCE en matière d'élections démocratiques. Les 110 candidats élus soutenaient d'ailleurs le gouvernement. Les élections qui se sont tenues en Azerbaïdjan n'ont pas répondu aux principaux critères de l'OSCE.

Les inquiétudes relatives aux droits de l'homme n'auront pas concerné la seule partie orientale du continent. Plusieurs démocraties bien établies de l'Europe centrale et occidentale ont dû faire face aux défis liés à l'arrivée d'une vague de nouveaux immigrants originaires du Moyen-Orient, de l'Afrique et d'autres parties du monde. Ces mouvements ont mis sous pression les ressources économiques et sociales des pays d'accueil, dont certains ont adopté des pratiques restrictives à l'égard des immigrants. De nombreux cas de mauvais traitements ont également été signalés. Dans de nombreux pays, les centres de détention des sans-papiers se sont avérés en mauvais état et moins bien équipés que ceux abritant d'autres catégories de personnes détenues. En Ukraine, la majorité des actes de violence inspirés par la haine auront concerné des personnes d'origine africaine, moyen-orientale ou asiatique. La prolifération inquiétante et continue des actes de violences xénophobes ou à motif racial ou ethnique s'est poursuivie en Russie. Des signes d'antisémitisme se sont manifestés dans de nombreux pays de la région, y compris sous forme d'attaques marquées par la violence. Dans de nombreux pays, notamment en Italie et en Hongrie, les membres de la communauté rom ont été la cible de violence de la part de la société. Dans certains cas, on a noté une augmentation de la fréquence et de la létalité des incidents par rapport aux années précédentes.

L'Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse ont cherché à interdire les propos inspirés par la haine, afin de protéger les minorités contre la discrimination et la violence. Certains observateurs des droits de l'homme ont exprimé la crainte que ces démarches ne remettent en cause la liberté d'expression.

La situation dans certains pays spécifiques

Plusieurs défaites pour la démocratie ont été enregistrées en Arménie. Ainsi, les troubles violents survenus après les élections auront été les pires endurés à cet égard par le Caucase au cours des dernières années. Plusieurs semaines de manifestations, paisibles dans l'ensemble, avaient suivi les élections présidentielles très serrées de février. Le 1er et le 2 mars, le gouvernement décida finalement de recourir à la force pour disperser les manifestants. Dix personnes perdront la vie durant ces violentes confrontations. Ces événements seront suivis de 20 jours d'état d'exception et d'un blackout des médias indépendants, durant lequel le gouvernement restreindra les libertés civiles de manière drastique. Le reste de l'année sera marqué par de sévères restrictions au droit de se réunir paisiblement ou d'exprimer des opinions politiques librement sans risque de représailles. Plusieurs sympathisants de l'opposition seront condamnés à des peines disproportionnées et incarcérés pour des raisons apparemment politiques. Fin 2008, cinquante-neuf sympathisants de l'opposition étaient apparemment toujours en prison pour des raisons politiques. Aucun représentant des autorités publiques n'a été poursuivi pour avoir participé aux crimes liés aux élections. La commission d'enquête politiquement équilibrée formée par le gouvernement afin d'examiner les événements de mars a donné des résultats relativement satisfaisants. Les perspectives de démocratie ont toutefois à nouveau été sapées par des contrôles fiscaux abusifs visant les médias indépendants et les militants de la société civile.

Ilham Aliyev a été réélu président de l'Azerbaïdjan pour un second mandat en octobre 2008, dans des conditions dont les observateurs internationaux ont considéré qu'elles n'avaient pas rempli les critères internationaux nécessaires pour permettre une élection démocratique, bien que le gouvernement ait apporté certaines améliorations au processus. Les irrégularités constatées concernent notamment les restrictions à la participation politique et des médias, les restrictions et les pressions subies par les observateurs, et les irrégularités du décompte des suffrages et de leur enregistrement. Les restrictions et les pressions subies par les medias se sont accentuées en cours d'année. Une ONG spécialisée dans l'observation des médias a indiqué que des journalistes avaient fait l'objet d'agressions verbales ou physiques à 22 reprises durant le premier semestre de l'année, soit le double de la période équivalente en 2007, sans qu'aucun responsable ne soit inquiété. Plusieurs journalistes ont été maintenus en détention pour des motifs considérés par beaucoup comme répondant à des motivations politiques. Le 30 décembre, le gouvernement a annoncé qu'à compter du 1er janvier 2009 il ne permettrait plus ni à Radio Free Europe/Radio Liberty, ni à la Voix de l'Amérique, ni à la BBC de poursuivre leurs émissions radiodiffusées en modulation de fréquence ou sur la télévision nationale.

La Biélorussie a poursuivi ses mauvaises pratiques en matière de droits de l'homme, les autorités se livrant toujours à des abus fréquents et sérieux. En dépit des assurances données par le gouvernement, les élections parlementaires n'auront été ni libres, ni équitables. Les autorités n'ont par ailleurs fourni aucune explication sur les disparitions de personnes intervenues dans le passé pour des motifs politiques. Les conditions carcérales sont restées extrêmement mauvaises et de nouveaux rapports ont fait état d'exactions subies par les prisonniers et les détenus. Le système judiciaire n'est pas indépendant. Le gouvernement a renforcé les restrictions en matière de libertés civiles, de liberté de la presse et d'expression, de liberté d'association et de réunion, et de libertés religieuses. Les services de la sécurité de l'État ont fait un usage excessif de la force afin de disperser des manifestations qui se déroulaient de manière paisible. Le problème de la corruption demeure d'actualité. Les ONG et les partis politiques ont subi des actes de harcèlement, des amendes et des poursuites judiciaires, lorsqu'ils n'ont pas été dissous. Des chefs religieux ont été condamnés à des peines d'amende ou déportés pour avoir organisé des cérémonies ; certaines églises ont été fermées.

Les droits de l'homme ont continué à se dégrader dans la Fédération de Russie. De nombreux rapports ont fait état d'irrégularités ou de violations des droits de l'homme de la part du gouvernement ou du corps social en 2008. Les opérations militaires entreprises par les forces russes et géorgiennes au mois d'août auraient donné lieu à un usage excessif de la force et fait des victimes parmi la population civile, y compris plusieurs journalistes. Des irrégularités particulièrement criantes ont été relevées dans le Nord-Caucase, où les forces de sécurité auraient procédé à des exécutions et se seraient livrées à des actes de torture, des exactions, des actes de violences et à d'autres mauvais traitements, souvent avec impunité. Les forces de sécurité auraient participé à des exécutions illégales et à des enlèvements à motivation politique en Tchétchénie, en Ingouchie et au Daghestan. Pour la deuxième année consécutive, on a noté une augmentation sensible du nombre de personnes tuées en Ingouchie par des agresseurs dont l'identité n'a pas été déterminée. Les victimes appartiennent à la population civile comme au monde des autorités.

Signe de l'érosion de la transparence du régime vis-à-vis de la population, les libertés publiques ont à nouveau été attaquées. La liberté d'expression et l'indépendance des médias ont souffert sous la pression du gouvernement et le pays reste dangereux pour les fantassins de l'information. Cinq journalistes ont été tués durant l'année, dont un par la police ingouche. Les questions posées par la mort de plusieurs journalistes au cours des dernières années sont restées sans réponses. Le gouvernement a restreint la liberté de réunion et la police a parfois fait usage de violence pour faire obstacle à des manifestations pacifiques. L'hostilité des autorités à l'égard de certaines ONG, et le harcèlement auquel ils les soumettent, en particulier lorsqu'elles vérifient le respect des droits de l'homme, est le symptôme d'un étau qui se referme sur la société civile. Outre la centralisation croissante du système politique, où le pouvoir est concentré entre les mains du président et du premier ministre, les problèmes constatés lors des élections à la Douma en décembre 2007 se sont répétés lors des élections présidentielles de mars 2008, qui sont loin d'avoir rempli tous les critères internationaux de régularité.

En Géorgie, le président Mikheil Saakashvili a été réélu en janvier dans le cadre d'élections que les observateurs internationaux ont considérées comme conformes à la plupart des critères fixés par l'OSCE pour des élections démocratiques. Certaines irrégularités importantes ont toutefois été constatées, notamment des allégations largement répandues de pratiques d'intimidation et de pression, ainsi que des irrégularités lors du dépouillement du scrutin. Des problèmes ont également été constatés lors des élections de mai. Il a également été fait état de détentions répondant à des motifs politiques. La diversité des médias a diminué lorsque les voix de l'opposition ont perdu le contrôle de la dernière chaîne de télévision à leur disposition. Les opérations militaires entreprises par les forces russes et géorgiennes au mois d'août auraient donné lieu à un usage excessif de la force et fait des victimes parmi la population civile, y compris plusieurs journalistes.

Le Proche-Orient et l'Afrique du Nord

 

Le développement de la démocratie et des droits de l'homme au Moyen-Orient a trébuché sur de nombreux obstacles en 2008, quoique l'on relève aussi certains cas notables d'évolution positive.

Plusieurs gouvernements ont continué à emprisonner des militants en raison de leurs convictions, notamment l'Égypte, l'Iran, la Libye et la Syrie. Ayman Nour, arrivé second aux élections présidentielles égyptiennes de 2005, est resté emprisonné en Égypte pendant toute l'année 2008, avant d'être relâché le 18 février 2009. Le gouvernement iranien persécute et emprisonne les avocats des droits de la femme, les militants estudiantins, les syndicalistes et les défenseurs des droits de l'homme. Les autorités iraniennes ont poursuivi leurs attaques en règle contre les institutions de la société civile, notamment en fermant le Centre pour la défense des droits de l'homme le 21 décembre, alors qu'il se préparait à célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le gouvernement libyen a annoncé en mars la remise en liberté du militant politique Fathi El-Jahmi. Il est toutefois resté en détention au Centre médical de Tripoli durant le reste de l'année, sa famille n'ayant en outre eu le droit de lui rendre visite que très épisodiquement. Le gouvernement syrien a mis en détention plusieurs membres bien connus du monde des droits de l'homme, notamment des personnes appartenant au conseil national de la Déclaration de Damas pour le changement national et démocratique, organisation qui chapeaute les groupes réformateurs d'opposition.

Le développement de l'accès à l'information au moyen de l'Internet et de la télévision par satellite s'est accompagné d'un renforcement des restrictions dont sont victimes les médias et les blogueurs de la toile. La police égyptienne a procédé à l'arrestation de blogueurs, dont certains auraient été torturés. Le blogueur iranien le plus connu, Hossein Derakhshan, a été arrêté en fin d'année. Reculant en matière de liberté des médias, la Tunisie a procédé à l'arrestation de certains blogueurs, tandis que d'autres étaient victimes de harcèlement. Les journalistes irakiens ont continué de voir leur sécurité menacée lorsqu'ils abordaient des sujets tels que la politique, les droits de la femme ou l'homosexualité. Le nombre de journalistes tués en Irak est resté élevé en 2008, même s'il a diminué par rapport à l'année précédente.

Plusieurs pays de la région ont continué de restreindre les libertés religieuses et d'expression. Plusieurs chefs de la foi Bahá'ie sont détenus en Iran depuis mai 2008 ; le président iranien a en outre continué de dénoncer l'existence de l'État d'Israël. L'Arabie saoudite a strictement interdit l'exercice public de toute religion autre que l'Islam sunnite. Les minorités religieuses ont été victimes de discrimination dans l'accès à l'éducation, l'emploi et la participation aux organes de l'État. En Égypte, les membres des religions non reconnues par le gouvernement ont été victimes d'abus les visant personnellement ou à titre collectif. D'autres pays, tels que le Bahreïn et l'Algérie, ont adopté des lois discriminatoires, tandis que la Jordanie poursuivait sa politique favorisant les religions dominantes.

Dans toute la région, les femmes sont restées les victimes d'actes de violence et de la discrimination institutionnelle et sociale. En Iran, les militants des droits de la femme ont été harcelés, battus, arrêtés et accusés de « mettre en danger la sécurité nationale », qu'ils aient participé à des manifestations pacifiques ou à la campagne « Un million de signatures », exigeant une loi pour l'égalité de traitement entre les hommes et les femmes. Des progrès modestes en matière de droits de la femme ont toutefois été enregistrés dans la région, où certaines femmes ont tenté d'obtenir des postes élevés au sein des gouvernements locaux et nationaux. Vingt-sept femmes ont pu se présenter aux élections nationales de mai 2008 au Koweït, même si aucune d'entre elle n'a été élue. En 2008 également, les Émirats arabes unis ont nommé leur première femme juge et deux femmes ambassadeurs.

Au cours des dernières années, certains pays du Proche-Orient ont pris des mesures importantes pour traiter le problème de l'exploitation de la main-d'œuvre et renforcer les droits des travailleurs. Le sultanat d'Oman et le royaume de Bahreïn ont adopté des lois de lutte contre la traite des êtres humains. La Jordanie a accordé la protection de certaines lois sur le travail aux étrangers employés en tant que domestiques. Des difficultés persistent toutefois, notamment en ce qui concerne la protection des travailleurs étrangers et l'application du droit du travail à l'ensemble des salariés, notamment dans les secteurs de la construction et du travail domestique.

La situation dans certains pays spécifiques

En Égypte, on aura noté la diminution du respect accordé par le gouvernement aux libertés de parole, de presse, d'association et de religion. Les arrestations et les mises en détention de blogueurs en particulier semblent avoir été liées à leurs efforts visant à organiser des manifestations en utilisant leurs blogues, ou à leur participation à des mouvements de protestation dans la rue ou à d'autres activités militantes. L'état d'urgence entré en vigueur en 1967 a été maintenu. Les forces de sécurité ont fait un usage excessif de la force et soumis des prisonniers et des détenus à la torture ou à des exactions, avec impunité dans la plupart des cas.

En Iran, le gouvernement a intensifié sa campagne systématique d'intimidation des réformateurs, des universitaires, des journalistes et des dissidents, en recourant à des arrestations arbitraires, des mises en détention, des actes de torture et des procès secrets qui se sont parfois traduits par des exécutions. Les exécutions de condamnés qui étaient mineurs au moment de leur arrestation se sont poursuivies. Les personnes ayant la double nationalité iranienne et américaine, de même que les Iraniens disposant de contacts aux États-Unis ou y ayant voyagé, ont continué à être victimes d'actes d'intimidation et de harcèlement. Le Conseil des gardiens de la Constitution a disqualifié près de 1.700 candidats réformateurs avant les élections parlementaires de mars 2008.

La situation sécuritaire s'est grandement améliorée dans l'ensemble de l'Irak. On a également constaté un début de réconciliation et une diminution des tensions dans plusieurs provinces. Toutefois, la poursuite des violences exercées par les insurgés et les extrémistes à l'encontre des civils a sapé la capacité du gouvernement à faire prévaloir le respect de la loi et entraîné des violations généralisées des droits de l'homme. Des progrès ont toutefois été accomplis, notamment l'adoption de la loi du 24 septembre sur les élections provinciales prévoyant la tenue d'élections le 31 janvier 2009 dans les quatorze provinces à majorité arabe, les élections dans les trois provinces kurdes et dans la province de Tamim (Kirkuk) devant se tenir plus tard dans l'année. L'adoption le 16 novembre 2008 d'une loi autorisant la création de la Haute commission des droits de l'homme, prévue par la Constitution, aura constitué une autre étape du renforcement du cadre institutionnel de protection de ces droits.

{0>In Jordan, civil society activists expressed concern about a new law on associations.<}0{>En Jordanie, les militants de la société civile ont exprimé l'inquiétude que leur inspire une nouvelle loi sur les associations.<0} {0>The law, which has yet to be implemented, allows the government to deny registration of NGOs for any reason; dissolve associations; and intervene in the management, membership, and activities of NGOs.<}0{>Ce texte, qui n'est pas encore entré en vigueur, permet au gouvernement de refuser de reconnaître les ONG sous tout prétexte, de dissoudre les associations, d'intervenir dans la gestion et les activités des ONG et de contrôler les adhésions.<0} {0>According to international and local NGOs prisons continued to be overcrowded and understaffed with inadequate food and health care and limited visitation.<}0{>Des ONG internationales et locales indiquent que le système carcéral continue de présenter de nombreuses insuffisances : surpeuplement, déficit de personnel, rations alimentaires et installations de santé inadéquates, droits de visite limités.<0} {0>Although Jordanian law prohibits torture, Human Rights Watch reported that torture remained widespread and routine.<}0{>Bien que la loi jordanienne interdise la torture, l'organisation Human Rights Watch a indiqué que cette pratique restait largement répandue.<0} {0>There were reports by citizens and NGOs that political prisoners, including Islamists convicted of crimes against national security, received greater abuse than other prisoners, and guards abused prisoners with impunity.<}0{>Des membres de la population et des ONG ont indiqué que les prisonniers politiques, y compris les islamistes condamnés pour avoir porté atteinte à la sécurité nationale, étaient plus fréquemment victimes d'exactions que les autres détenus, eux-mêmes souvent maltraités avec impunité par leurs gardiens.<0} {0>Women held a limited number of government leadership positions, albeit at levels higher than elsewhere in the region; at the same time, domestic violence and so-called honor crimes persisted.<}0{>Le nombre de femmes occupant des postes de responsabilité au sein du gouvernement, quoique plus élevé que dans les autres pays de la région, est resté limité. La violence familiale et les crimes d'honneur n'ont pas disparu.<0} {0>A 2007 press law abolished imprisonment of journalists for ideological offenses; however, limited detention and imprisonment of journalists for defamation and slander continued through provisions in the penal code.<}0{>La loi de 2007 sur la presse a mis fin à l'emprisonnement des journalistes pour des raisons idéologiques. D'autres dispositions du code pénal permettent toutefois de condamner les journalistes à des peines d'emprisonnement de courte durée pour diffamation ou calomnie.<0} {0>Many journalists reported that the threat of stringent fines led to self-censorship.<}0{>De nombreux journalistes ont confirmé que la menace d'amendes élevées les avait amenés à s'autocensurer.<0} {0>In July the Labor Law was amended to include agriculture workers and domestic servants, placing them under some legal protections.<}0{>Le droit du travail a été modifié en juillet afin d'accorder une certaine protection légale aux travailleurs agricoles et aux domestiques.<0}

{0>For a fourth consecutive year, internal violence and political battles hindered Lebanon's ability to improve the country's human rights situation.<}0{>Pour la quatrième année consécutive, les luttes intestines et les rivalités politiques ont empêché le Liban de réaliser des progrès dans le domaine des droits de l'homme.<0} {0>On May 7, opposition fighters led by Hizballah, a Shia opposition party and terrorist organization, seized control of Beirut International Airport and several West Beirut neighborhoods.<}0{>Le 7 mai 2008, des opposants armés dirigés par l'organisation terroriste Hezbollah, dans l'opposition, ont pris le contrôle de l'aéroport international de Beyrouth et de plusieurs quartiers de Beyrouth-Ouest.<0} {0>On May 21, after 84 died and approximately 200 were wounded, rival leaders reached a deal to end the violence and the 18-month political feud.<}0{>Le 21 mai, après que 84 personnes ont perdu la vie et que 200 autres ont été blessées, les chefs des factions rivales sont arrivés à un accord visant à mettre un terme à la violence et à 18 mois de luttes politiques.<0} {0>Despite the cessation of hostilities and parliament's May election of President Michel Sleiman, Hizballah retained significant influence over parts of the country, and the government made no tangible progress toward disbanding and disarming armed militia groups, including Hizballah.<}0{>Le Hezbollah a conservé une grande influence dans certaines régions du pays, malgré la fin des hostilités et l'élection par le parlement de Michel Sleiman aux fonctions de président. Le gouvernement n'a pas non plus réussi à désarmer et à démanteler les milices armées, y compris le Hezbollah. <0}\

{0>The Syrian government continued to violate citizens' privacy rights and to impose significant restrictions on freedoms of speech, press, assembly, and association, in an atmosphere of government impunity and corruption.<}0{>Le gouvernement syrien a continué de violer les droits des citoyens au respect de leur vie privée et d'imposer des restrictions significatives à l'exercice des libertés d'expression, de la presse, d'assemblée et d'association, dans un environnement marqué par la corruption et l'impunité du gouvernement pour ses actions répréhensibles.<0} {0>Security services disrupted meetings of human rights organizations and detained activists, organizers, and other regime critics without due process.<}0{>Les services de sécurité ont perturbé les réunions des organisations de défense des droits de l'homme et détenu des militants, des organisateurs et d'autres opposants au régime, sans aucun respect pour les droits de la défense.<0} {0>Throughout the year, the government sentenced to prison several high-profile members of the human rights community, especially individuals affiliated with the national council of the Damascus Declaration for Democratic National Change (DDDNC), an umbrella organization of reformist opposition groups.<}82{>Tout au long de l'année, le gouvernement a condamné à la prison plusieurs membres bien connus de la communauté des droits de l'homme, notamment des personnes appartenant au conseil national de la Déclaration de Damas pour le changement national et démocratique, organisation qui chapeaute les groupes réformateurs d'opposition. <0}

{0>In Tunisia, the government continued its systematic, severe repression of freedom of expression and association.<}47{>Le gouvernement tunisien a continué sa répression draconienne et systématique visant les libertés d'expression et d'association.<0} {0>The government remained intolerant of public criticism by human rights and opposition activists and used intimidation, criminal investigations, and violent harassment of editors and journalists to discourage criticism.<}0{>Il n'a toléré aucune critique de la part de l'opposition ou des militants des droits de l'homme et a menacé, mis en examen et harcelé les rédactions et les journalistes afin de décourager les critiques.<0} {0>Authorities strictly censored publications both in print and on line, and routinely harassed journalists.<}0{>Les autorités ont censuré sans vergogne les publications de la presse et de l'Internet, et harcelé les journalistes de manière systématique.<0} {0>Security forces killed a political protestor during the year and detainees faced torture, sexual assault, and coercion in attempts to elicit confessions.<}0{>Les forces de sécurité ont tué un manifestant politique. Les détenus ont été victimes de torture et d'agressions sexuelles. Des méthodes coercitives ont été utilisées pour obtenir des aveux.<0}

{0><}0{>L'Asie du Sud et l'Asie centrale<0}

 

{0>Significant attacks on basic rights, including the freedoms of expression, religion, and association, marked 2008 in South and Central Asia.<}0{>L'année 2008 en Asie du Sud et en Asie centrale aura été marquée par de graves violations des droits fondamentaux, notamment les libertés d'expression, de religion et d'association.<0}

{0>A number of governments in the region continued to harass individual journalists and media outlets, and several countries continued to restrict free access to information on the Internet, particularly in Central Asia.<}0{>Plusieurs gouvernements de la région ont continué de harceler les journalistes et les médias. De nombreux pays ont maintenu leurs restrictions au libre accès à l'information sur Internet, notamment en Asie centrale.<0} {0>In Kyrgyzstan, the government removed programs of a prominent independent broadcaster from state-run radio and television.<}0{>Au Kirghizistan, les émissions réalisées par un producteur bien connu ont été éliminées des programmes de radiotélévision publique.<0} {0>A government-controlled Internet provider in Kazakhstan intermittently blocked specific news and opposition-focused Web sites.<}0{>Un fournisseur d'accès à Internet contrôlé par le gouvernement du Kazakhstan a bloqué de manière intermittente certains sites web consacrés à l'information ou relatant les activités de l'opposition.<0} {0>Both governments levied heavy criminal libel penalties against journalists and, in some cases, the journalists left the country due to fear for their own safety.<}0{>Les gouvernements de ces deux pays ont condamné des journalistes à de lourdes sanctions pénales pour diffamation ; certains journalistes ont dû s'expatrier en raison des menaces planant sur leur sécurité. <0}{0>As in years past, journalists working in Turkmenistan were subject to government harassment, arrest, detention in psychological clinics, and violence.<}0{>Comme au cours des années passées, les journalistes travaillant au Turkménistan ont été harcelés par le gouvernement, arrêtés, placés en détention dans des cliniques psychiatriques, et soumis à des actes de violence.<0} {0>In Afghanistan, the government convicted a student journalist of blasphemy and sentenced him to death for distributing an article he downloaded from the Internet about women's rights in Islam; an appeals court reduced the sentence to 20 years in prison.<}0{>En Afghanistan, le gouvernement a condamné à mort pour blasphème un étudiant en journalisme qui avait obtenu sur Internet, puis distribué, un article sur les droits de la femme selon l'islam. Une cour d'appel a ramené la peine à 20 ans de réclusion.<0} {0>In Pakistan, arrests of journalists declined following the election of a new government.<}0{>Les arrestations de journalistes ont diminué au Pakistan, après l'élection d'un nouveau gouvernement.<0} {0>Even so, unidentified actors continued to intimidate, abduct, and kill journalists, particularly in regions of internal conflict.<}0{>Toutefois, des journalistes ont à nouveau été menacés, enlevés ou assassinés par des individus non identifiés, notamment dans les régions déchirées par des conflits internes.<0} {0>In Sri Lanka, defense and government officials made threatening statements against independent media outlets in the aftermath of several unresolved attacks against members of the free press.<}0{>Au Sri Lanka, des responsables de la défense nationale et du gouvernement ont menacé des médias indépendants et plusieurs cas d'agression contre des membres de la presse libre sont restés non élucidés.<0}

{0>Freedom of religion came under attack in the region with the parliaments of Kazakhstan, Kyrgyzstan, and Tajikistan introducing laws that would increase restrictions on religious freedom, disproportionately affecting religious minorities, and through violence against minorities in the Indian state of Orissa.<}0{>La liberté de religion a été attaquée sur plusieurs fronts dans la région. Les parlements du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan ont examiné des lois visant à accroître les restrictions à la liberté de religion, au détriment notamment des cultes minoritaires, tandis que des minorités de l'État indien d'Orissa étaient victimes de violences.<0} {0>These actions took place in the context of increased harassment of minority religious groups by the governments of Kazakhstan and Tajikistan and continued harassment by the government of Uzbekistan.<}0{>Ces événements se sont déroulés alors que les gouvernements du Kazakhstan et du Tadjikistan renforçaient leur harcèlement des groupes religieux minoritaires, le gouvernement d'Ouzbékistan continuant ses mauvaises pratiques à cet égard.<0} {0>Turkmenistan welcomed a visit by the UN Special Rapporteur on Freedom of Religion or Belief, but the government closely controlled and monitored all religious activity.<}0{>Le Turkménistan s'est félicité de la visite du rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, mais le gouvernement contrôle ou surveille toutes les activités religieuses. <0}

{0>Significant issues remained on labor rights across the region.<}0{>La région a continué de se caractériser par ses sérieuses insuffisances en matière de droit du travail.<0} {0>Child labor continued in agriculture and manufacturing sectors in Afghanistan, Pakistan, and India.<}0{>Le travail des enfants reste endémique dans les secteurs de l'agriculture et des industries manufacturières de l'Afghanistan, du Pakistan et de l'Inde.<0} {0>There was widespread child labor in Kyrgyzstan and Tajikistan in cotton and other sectors, and Uzbekistan continued to compel many schoolchildren to work in the cotton harvest.<}0{>Le travail des enfants est très répandu au Kirghizistan et au Tadjikistan, dans le secteur cotonnier comme dans d'autres secteurs. En Ouzbékistan, de nombreux écoliers sont obligés de récolter le coton.<0} {0>Although the government of Kazakhstan is making strides to eliminate child labor, the practice still occurs in the cotton and tobacco sectors.<}0{>Bien que le gouvernement du Kazakhstan fasse des efforts pour éliminer le travail des enfants, la pratique subsiste dans les secteurs du coton et du tabac.<0} {0>Forced labor, especially in the large informal sectors and among socially disadvantaged minorities, continued in Nepal, Pakistan, and India.<}0{>Le travail forcé persiste au Népal, au Pakistan et en Inde, particulièrement dans l'importante économie souterraine et au sein des minorités désavantagées.<0} {0>Labor organizers in Bangladesh reported acts of intimidation and abuse as well as increased scrutiny by security forces.<}0{>Les chefs syndicaux du Bangladesh se sont plaints d'avoir été victimes de menaces et d'exactions, ainsi que d'une surveillance accrue de la part des forces de sécurité.<0}

{0>Although some governments in the region restricted political opposition and prohibited genuine electoral competition, there were several improvements with regard to elections and political competition in South Asia.<}0{>Plusieurs avancées ont été enregistrées en Asie du Sud-Est dans le domaine des élections et de la concurrence politique, bien que certains gouvernements aient restreint l'opposition politique et interdit toute concurrence électorale réelle.<0} {0>In Pakistan, the two main opposition parties, Pakistan People's Party and the Pakistan Muslim League-Nawaz, together won majority seats in competitive parliamentary elections and formed a coalition government ending nine years of military rule.<}0{>Au Pakistan, les deux principaux partis d'opposition, le Parti populaire du Pakistan et la Ligue islamique pakistanaise-Nawaz, ont emporté la majorité des sièges lors d'élections parlementaires ouvertes. Ils ont pu former un gouvernement de coalition mettant fin à neuf années de gouvernement militaire.<0} {0>The people of Maldives elected a former political prisoner as president in a free and fair election, peacefully unseating the longest-serving Asian leader.<}0{>La population des Maldives a élu un ancien prisonnier politique aux fonctions de président dans le cadre d'élections libres et équitables, remplaçant ainsi de manière paisible un dirigeant installé depuis longtemps au pouvoir.<0} {0>The Afghan Independent Election Commission led preparatory efforts for Afghanistan's second round of elections since the fall of the Taliban.<}0{>La Commission électorale indépendante afghane a lancé son initiative de préparation des secondes élections de l'Afghanistan depuis la chute des talibans.<0} {0>Elections in Nepal produced the most diverse legislature in the country's history, and the new parliament subsequently declared Nepal a federal democratic republic, peacefully dissolving the monarchy.<}0{>Les élections népalaises ont produit la chambre la plus diversifiée de l'histoire du pays. Le nouveau parlement a mis fin à la monarchie de manière paisible, en proclamant la naissance de la République fédérale démocratique du Népal. <0}{0>Bangladesh held free and fair parliamentary elections with isolated irregularities and sporadic violence.<}0{>Les élections parlementaires au Bangladesh se sont déroulées de manière libre et dans l'équité, en dépit d'irrégularités occasionnelles et de certains incidents violents.<0} {0>The elections and subsequent peaceful transfer of power ended two years of rule by a military-backed caretaker government.<}0{>Des élections, suivies d'une passation paisible du pouvoir, ont mis fin aux deux années de pouvoir du gouvernement de transition soutenu par les militaires.<0} {0>In Bhutan, elections for the lower house of parliament completed the country's transition to a constitutional and limited monarchy with genuine popular oversight and participation.<}0{>Au Bhoutan, les élections à la chambre basse du parlement ont permis de compléter la transition vers une monarchie constitutionnelle reposant sur un vrai contrôle démocratique et une vraie participation de la population.<0}

{0>Selected Country Developments<}100{>La situation dans certains pays spécifiques<0}

{0>Although human rights in Afghanistan have improved significantly since the fall of the Taliban in 2001, the country's record remained poor due to weak central government institutions and a deadly insurgency.<}0{>Bien que la situation des droits de l'homme se soit grandement améliorée en Afghanistan depuis la chute des talibans en 2001, le bilan du régime au pouvoir reste médiocre en raison de la faiblesse des institutions du gouvernement central et de la violence des mouvements extrémistes.<0} {0>The Taliban, Al-Qa'ida, and other extremist groups continued attacks against government officials, security forces, NGOs and other aid personnel, and unarmed civilians.<}0{>Les talibans, Al-Qaïda et d'autres groupes extrémistes ont continué leurs attaques dirigées contre les responsables du gouvernement, les forces de sécurité, les ONG et les autres organes de coopération, ainsi que des civils non armés.<0} {0>There were continued reports of arbitrary arrests and detentions, extrajudicial killings, torture, and poor prison conditions.<}40{>De nouveaux rapports ont fait état d'arrestations et de mises en détention arbitraires, d'exécutions extrajudiciaires, d'actes de torture et de mauvaises conditions carcérales.<0} {0>Government repression and armed groups prevented the media from operating freely.<}0{>La répression exercée par le gouvernement et l'action des groupes armés ont interdit aux médias de travailler librement. <0}

{0>In Bangladesh, levels of violence declined significantly and the caretaker government oversaw successful elections, but the government's human rights record remained a matter of serious concern.<}0{>La violence a diminué de manière significative au Bangladesh. Le gouvernement de transition a organisé des élections avec succès, mais le bilan du gouvernement continue d'inspirer de sérieuses inquiétudes dans le domaine des droits de l'homme.<0} {0>The state of emergency, which the government imposed in January 2007 and lifted on December 17, curtailed many fundamental rights, including freedom of expression, freedom of association, and the right to post bail.<}0{>L'état d'urgence imposé par le gouvernement en janvier 2007 a été levé le 17 décembre 2008. Il portait atteinte à de nombreux droits fondamentaux, notamment la liberté d'expression, la liberté d'association et le droit à la mise en liberté sous caution.<0} {0>The government's anticorruption drive was greeted by popular support but gave rise to concerns about fairness and equality under the law.<}0{>La campagne officielle de lutte contre la corruption a été bien accueillie par la population, mais des inquiétudes se sont fait jour quant à son impartialité et à l'égalité devant la loi.<0} {0>Although the number of extrajudicial killings decreased, security forces committed serious abuses, including extrajudicial killings, custodial deaths, arbitrary arrest and detention, and harassment of journalists.<}0{>Si le nombre des exécutions extrajudiciaires a diminué, les forces de sécurité ont néanmoins commis de nombreux abus. On citera notamment des exécutions extrajudiciaires, la mort de détenus, des arrestations et des mises en détention arbitraires et le harcèlement des journalistes.<0} {0>Some members of security forces acted with impunity and committed acts of torture, and the government failed to investigate fully extrajudicial killings.<}0{>Certains membres des forces de sécurité ont pu agir avec impunité et ont commis des actes de torture ; le gouvernement n'a pas mené d'enquêtes suffisantes sur les exécutions extrajudiciaires. <0}

{0>In Kazakhstan, the political opposition faced government harassment via politically motivated criminal charges and restrictions on freedom of assembly.<}0{>Au Kazakhstan, l'opposition politique a fait l'objet de harcèlement de la part du gouvernement, notamment sous forme de poursuites pénales à motivation politique et de restrictions au droit de s'assembler.<0} {0>The government continued to harass independent and opposition-oriented media outlets and journalists.<}0{>Le gouvernement a continué son harcèlement des médias et des journalistes indépendants ou favorables à l'opposition.<0} {0>At year's end, the government was considering amendments to laws governing political parties, media, and elections.<}0{>Fin 2008, le gouvernement examinait la possibilité d'amender les lois relatives aux partis politiques, aux médias et aux élections.<0} {0>Some civil society representatives and opposition parties criticized the process as lacking transparency.<}0{>Certains représentants de la société civile et des partis d'opposition ont critiqué le processus en raison de son manque de transparence.<0} {0>The government was also considering amendments to the religion law that, if enacted, would represent a serious step backward for religious freedom.<}0{>Le gouvernement envisageait également de modifier la loi sur les cultes. Ces amendements, à supposer qu'ils soient adoptés, porteraient gravement atteinte à la liberté de religion. <0}

{0>Although Kyrgyzstan has a vibrant civil society and independent media, in the past year the government increasingly sought to control various aspects of civil life.<}0{>Bien que le Kirghizistan dispose d'une société civile dynamique et de médias indépendants, le gouvernement a essayé de contrôler différents aspects de la vie civile en 2008. <0}{0>New laws or amendments placed restrictions on public assembly, religious freedom, and media.<}0{>De nouvelles dispositions légales ont restreint le droit de s'assembler publiquement, la liberté religieuse et les libertés des médias.<0} {0>In October, the National Television and Radio Network took Radio Free Liberty/Radio Europe off the air, reducing the public's access to this independent source of information.<}0{>En octobre, la télévision nationale et le réseau public de radiodiffusion ont interdit leurs ondes à Radio Free Liberty/Radio Europe, limitant ainsi l'accès du public à cette source d'information indépendante.<0} {0>The Central Election Commission chairwoman fled the country after claiming she had been pressured by the president's son over registering an opposition candidate for October local council elections.<}0{>La présidente de la commission électorale centrale a fui le pays après avoir accusé le fils du président de l'avoir soumise à des pressions lors de l'enregistrement de la candidature d'un candidat d'opposition aux élections locales d'octobre.<0}

{0>Nepal became a federal democratic republic shortly after national elections in April produced the most diverse legislature in the country's history.<}0{>Le Népal s'est transformé en république fédérale et démocratique, après que les élections nationales d'avril eurent produit le parlement le plus diversifié de l'histoire du pays.<0} {0>Although there were reports of political violence, intimidation, and voting irregularities, observers reported that the elections reflected the will of the people.<}0{>Bien que certains rapports aient fait état de violences à motivation politique, d'actes d'intimidation et d'irrégularités dans le déroulement du scrutin, les observateurs ont indiqué que le résultat des élections était conforme à la volonté du peuple.<0} {0>Violence, extortion, and intimidation continued throughout the year; and impunity for human rights violators, threats against the media, arbitrary arrest, and lengthy pretrial detention were serious problems.<}0{>Des violences, des extorsions et des actes d'intimidation ont à nouveau été constatés tout au long de l'année. De sérieux problèmes subsistent par ailleurs : impunité dont ont bénéficié les responsables de violations des droits de l'homme, menaces dirigées contre les médias et durée excessive de la détention provisoire.<0} {0>Members of the Maoists, the Maoist-affiliated Young Communist League, and other small, often ethnically based armed groups committed numerous grave human rights abuses.<}0{>Les maoïstes, les membres de la ligue des jeunesses communistes, affiliée au parti maoïste, et d'autres petits groupes armés, en général d'origine ethnique, se sont livrés à des exactions<0} {0>Such abuses included arbitrary and unlawful use of lethal force, torture, and abduction.<}0{>comprenant des actes de torture, le recours arbitraire et illégitime à la force létale, et des enlèvements. <0}{0>Several armed groups, largely in the Terai region, attacked civilians, government officials, members of particular ethnic groups, each other, or Maoists.<}0{>Outre les confrontations qui les ont opposés les uns aux autres, plusieurs groupes armés ont attaqué des civils, des responsables officiels, les maoïstes et les membres de certains groupes ethniques. Ces incidents ont surtout concerné la région du Teraï. <0}

{0>Pakistan returned to civilian democratic rule during the year.<}0{>Le Pakistan a renoué avec la démocratie civile en 2008.<0} {0>Opposition parties prevailed in February parliamentary elections and formed a coalition government.<}0{>Les partis d'opposition ont remporté les élections parlementaires de février et formé un gouvernement de coalition.<0} {0>The coalition lasted only part of the year though the government remains in power.<}0{>Cette coalition s'est dissoute en cours d'année mais le gouvernement est resté en place.<0} {0>In September, Asif Ali Zardari, widower of former Prime Minister Benazir Bhutto, succeeded Pervez Musharraf as president.<}0{>Le président Pervez Musharraf a été remplacé dans ses fonctions par Asif Ali Zardari, dont l'épouse aujourd'hui décédée était Benazir Bhutto, ancien premier ministre du Pakistan.<0} {0>The new government put back on the bench under a new oath five of the 13 Supreme Court judges Musharraf deposed during the November 2007 state of emergency, while three retired or resigned.<}0{>Le nouveau gouvernement a rétabli dans leurs fonctions cinq des treize juges à la Cour suprême limogés par Musharraf en novembre 2007 durant la période d'état d'urgence. Trois autres de ces juges ont pris leur retraite ou ont démissionné.<0} {0>The chief of army staff withdrew 3,000 army officers from civilian government posts they held during Musharraf's tenure.<}0{>Le chef du personnel des armées a mis fin aux fonctions civiles de 3.000 officiers nommés par le régime Musharraf.<0} {0>Despite these positive steps, the human rights situation remained poor.<}0{>En dépit de ces évolutions positives, le bilan du Pakistan en matière de droits de l'homme est resté médiocre.<0} {0>Military operations in the country's northwest killed approximately 1,150 civilians, militant attacks in that region killed 825 more civilians, sectarian violence in the country killed an estimated 1,125 persons, and suicide bombings killed more than 970 individuals.<}0{>Les opérations militaires dans le nord-ouest du pays ont causé la mort d'environ 1.150 civils, les attaques des groupes militants de la région provoquant 825 décès supplémentaires au sein de la population. Environ 1.125 personnes ont perdu la vie en raison des violences confessionnelles et 970 personnes ont été tuées au cours d'attaques suicides.<0} {0>Ongoing battles with militants left approximately 200,000 persons displaced at year's end.<}0{>Les conflits avec les groupes militants avaient déplacé environ 200.000 personnes à fin 2008.<0}

{0>In Sri Lanka the democratically elected government's respect for human rights declined as armed conflict escalated in the country's 25-year civil war. <}0{>Le bilan des droits de l'homme du gouvernement démocratiquement élu du Sri Lanka s'est détérioré, dans un contexte d'escalade de la guerre civile dont le pays souffre depuis 25 ans.<0} {0>By year's end, there was little movement on political inclusion of minorities and they continued to suffer the majority of human rights abuses, such as killings and disappearances.<}0{>A fin 2008, on ne constatait aucun progrès réel en matière de participation des minorités, qui restaient victimes de la majorité des violations des droits de l'homme, notamment sous forme de meurtres et de disparitions.<0} {0>The government expelled most international humanitarian assistance providers from the northern conflict zone.<}0{>Le gouvernement a expulsé la plupart des organisations internationales d'aide humanitaire de la zone en conflit. <0}{0>Although the government took initial steps to address the use of child soldiers by progovernment militias, the problem was not resolved.<}0{>Le problème de l'utilisation des enfants soldats par les milices progouvernementales n'a pas été résolu, en dépit de mesures initiales prises par le gouvernement.<0} {0>The government failed to investigate and prosecute any security forces for human rights violations and to implement constitutional provisions that would provide oversight of government institutions.<}0{>Ce dernier n'a pris aucune disposition pour enquêter sur les violations des droits de l'homme commises par les forces de sécurité, ni pour diligenter des poursuites ou mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles visant à contrôler l'action des institutions de l'État.<0} {0>Civil society was intimidated and independent media and journalists came under particular pressure through attacks and threats from pro-government actors.<}0{>La société civile a été victime d'actes d'intimidation ; les médias et les journalistes ont également fait l'objet de pressions intenses prenant la forme de menaces et d'agressions de la part des acteurs favorables au gouvernement.<0}

{0>Although there were modest improvements, the government of Turkmenistan continued to commit serious abuses and its human rights record remained poor.<}48{>En dépit de quelques améliorations, le bilan des droits de l'homme du Turkménistan reste médiocre, le gouvernement ayant continué de se livrer à de sérieux abus.<0} {0>Political and civil liberties continued to be severely restricted.<}0{>Les libertés politiques et civiles sont restées étroitement limitées.<0} {0>In June authorities arrested former activist and former political prisoner Gulgeldy Annaniyazov after he allegedly reentered the country illegally and sentenced him in a closed trial to 11 years in prison.<}0{>En juin 2008, les autorités ont arrêté l'ancien activiste et prisonnier politique Gulgeldy Annaniyazov, au prétexte qu'il serait revenu dans le pays de manière illégale. Il a été condamné à 11 ans de réclusion après un procès à huis-clos.<0} {0>December parliamentary elections fell far short of international standards.<}0{>Les élections parlementaires de décembre se sont déroulées dans des conditions manifestement non conformes aux normes internationales.<0} {0>The government continued its effort to revise laws, including its constitution, to bring them into conformity with relevant international conventions. <}0{>Le gouvernement a poursuivi ses efforts visant à réviser les lois, y compris la Constitution, afin de les mettre en conformité avec les conventions internationales.<0}

{0>The Government of Uzbekistan took steps to address human rights concerns such as defendants' rights, trafficking in persons, and child labor in the cotton industry.<}0{>Le gouvernement d'Ouzbékistan a pris en 2008 des mesures visant à remédier à certaines des insuffisances constatées en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne les droits de la défense, la traite des être humains et le travail des enfants dans le secteur du coton.<0} {0>However, serious human rights abuses continued and torture remained systemic in law enforcement.<}0{>De sérieuses violations des droits de l'homme ont toutefois à nouveau été constatées et les forces de l'ordre ont continué de pratiquer la torture de manière systémique.<0} {0>Authorities compelled many children to pick cotton, at times under poor living conditions.<}0{>Les autorités ont obligé de nombreux enfants à récolter le coton, en les obligeant parfois à vivre dans de très mauvaises conditions.<0} {0>Human rights activists and journalists who criticized the government continued to be subjected to harassment, arbitrary arrest, politically motivated prosecution, and torture.<}0{>Les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes qui ont osé critiquer le gouvernement ont été victimes de harcèlement, d'arrestations arbitraires, de poursuites pénales à motivation politique et d'actes de torture. <0}

{0>Western Hemisphere<}0{>Les Amériques<0}

 

{0>Governments in the region continued to address past human rights abuses by working to ensure justice for victims and to end impunity.<}0{>Les gouvernements de la région ont continué leur travail consacré aux violations passées des droits de l'homme, en œuvrant dans le sens de la justice pour les victimes et cherchant à mettre fin à l'impunité.<0} {0>In Colombia, a number of commanding officers were under investigation for gross human rights violations.<}0{>En Colombie, plusieurs officiers responsables d'unités ont fait l'objet d'enquêtes pour violation caractérisée des droits de l'homme.<0} {0>The Prosecutor General's Office was investigating 27 military officials, including three generals and four colonels, dismissed from the Armed Forces in late October for their alleged involvement in the murder of 11 youths from Soacha, near Bogotá.<}0{>Vingt-sept enquêtes concernant des officiers étaient en cours d'instruction par le parquet général en 2008. Elles visaient notamment trois généraux et quatre colonels limogés par les forces armées à la fin du mois d'octobre, en raison de leur participation présumée au meurtre de onze jeunes de Soacha, près de Bogotá.<0} {0>Several investigations continued in Chile and Argentina, and a number of judgments were handed down in cases related to abuses of the 1970s and 1980s.<}0{>Plusieurs instructions étaient en cours au Chili et en Argentine, où des jugements ont été rendus dans des affaires liées à des abus commis dans les années soixante-dix et quatre-vingt.<0} {0>In Peru, the state continued prosecutions against former president Fujimori and other former government officials for corruption and serious human rights abuses.<}0{>L'État péruvien a continué ses poursuites visant l'ancien président Fujimori et d'autres responsables gouvernementaux, dans des affaires de corruption et de violations caractérisées des droits de l'homme.<0} {0>Forensic anthropology teams exhumed the remains and began identifying the bodies of hundreds of persons forcibly disappeared or massacred and buried in clandestine graves during the 1980s and 1990s.<}0{>Des équipes d'anthropologie légale ont exhumé et commencé à identifier les cadavres de centaines de personnes massacrées ou enlevées dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, puis enterrées dans des cimetières clandestins.<0} {0>The UN-led Commission Against Impunity in Guatemala continued its investigation of 15 high-profile human rights cases involving femicide, killings of bus drivers, trafficking in persons, and attacks against and killings of trade unionists and human rights defenders.<}0{>La Commission internationale contre l'impunité au Guatemala, créée dans le cadre d'un accord avec les Nations Unies, a poursuivi son enquête sur quinze cas exemplaires de violations des droits de l'homme. Ces affaires concernent des fémicides, ainsi que des agressions ou assassinats dont ont été victimes des syndicalistes et des défenseurs des droits de l'homme. <0}

{0>In general, electoral institutions throughout the Western Hemisphere maintained the independence and rigor they have gained in recent years.<}0{>De manière générale, les institutions électorales de la région des Amériques ont conservé l'indépendance et la rigueur acquises ces dernières années.<0} {0>Various electoral processes, such as the presidential election in Paraguay, the presidential primary in Honduras, and referendums in Bolivia and Ecuador, were judged generally free and fair.<}0{>Les élections de l'année ont généralement été considérées comme libres et équitables. C'est notamment le cas des élections primaires du Honduras et des référendums de Bolivie et d'Équateur.<0} {0>There were exceptions, however.<}0{>Certaines exceptions ont toutefois été notées.<0} {0>In Nicaragua, the municipal elections were marred by widespread fraud, intimidation, and violence.<}0{>Les élections municipales du Nicaragua ont été marquées par des irrégularités fréquentes et répandues sur l'ensemble du territoire, des actes d'intimidation et la violence.<0} {0>In Venezuela, the comptroller general declared nearly 300 (mostly opposition) mayoral and gubernatorial candidates ineligible to run due to administrative infractions.<}0{>Au Vénézuéla, le contrôleur général du pays a déclaré que près de 300 candidats à des fonctions de maire ou de gouverneur n'avaient pas pu se présenter en raison d'irrégularités administratives.<0}

{0>In some cases governments used democratic processes, such as constitutional referendums, to pursue policies that threatened to undermine democratic freedoms and institutions, reduce checks and balances, or consolidate power in the executive branch.<}0{>Les gouvernements ont parfois utilisé des mécanismes démocratiques, tels que les référendums constitutionnels, pour adopter des politiques menaçant de saper les libertés et les institutions démocratiques, de remettre en cause l'équilibre des pouvoirs ou de concentrer le pouvoir entre les mains de l'exécutif.<0} {0>In Ecuador, the 2008 Constitution contains provisions requiring media to provide the government free airtime, prompting concerns that freedom of speech and press will be affected.<}0{>En Équateur, la Constitution de 2008 contient des dispositions imposant aux médias de permettre au gouvernement d'accéder gratuitement aux ondes. Certains observateurs ont considéré que ces dispositions étaient de nature à affecter la liberté de parole et de presse.<0} {0>In Venezuela, the passage of 26 "enabling" laws, some of which reflect aspects of the failed 2007 constitutional referendum, feature clauses that reduce the scope of authority of elected officials, and promote centralization of power.<}0{>Au Vénézuéla, les vingt-six lois dites « d'habilitation » adoptées en 2008, dont certaines reflètent des aspects du référendum constitutionnel rejeté en 2007, contiennent des dispositions qui réduisent les compétences des responsables élus et accentuent la centralisation du pouvoir. <0}

{0>There were threats to press freedom.<}42{>Des menaces ont pesé sur la liberté de la presse.<0} {0>In Venezuela, independent media outlets and journalists continued to be subjected to public harassment and intimidation by high-ranking government officials on state-owned media, and the independent Venezuelan television station Globovision was the target of a tear gas attack by pro-government supporters.<}0{>Au Vénézuéla, les medias indépendants et les journalistes ont à nouveau été victimes d'actes de harcèlement et d'intimidation de la part de hauts responsables du gouvernement, qui se sont exprimés par l'intermédiaire des médias détenus par l'État. La chaîne indépendante de télévision vénézuélienne Globovision a été victime d'une attaque au gaz lacrymogène menée par des partisans du gouvernement. <0}{0>The Nicaraguan government used administrative, judicial, and financial measures to undermine the exercise of freedom of speech.<}0{>Le gouvernement du Nicaragua a utilisé des moyens administratifs, judiciaires et financiers pour faire obstacle à l'exercice de la liberté de parole.<0} {0>Although Bolivia's government generally respected press freedom, it maintained an antagonistic relationship with the press.<}0{>Le gouvernement de Bolivie a maintenu de mauvaises relations avec la presse, bien qu'il ait généralement respecté la liberté de presse.<0} {0>Several NGOs alleged that President Morales and government officials made disparaging statements regarding the press, condoning violence against journalists and media outlets, politicizing state-produced media content, and promulgating laws designed to restrict independent media.<}0{>Plusieurs ONG ont critiqué le président Morales et d'autres responsables gouvernementaux en raison de leurs commentaires désobligeants à l'égard de la presse. Ils auraient également toléré la violence à l'égard des journalistes et des médias, politisé les informations produites par les médias sous contrôle de l'État et promulgué des lois visant à circonscrire les médias indépendants.<0}

{0>Cuba continued to be the hemisphere's only totalitarian state after an undemocratic transfer of power from Fidel Castro to his brother, Raul.<}0{>Cuba est cette année encore le seul État totalitaire de la région, après que le pouvoir a été transféré de manière non démocratique de Fidel Castro à son frère Raul.<0}

{0>Selected Country Developments<}100{>La situation dans certains pays spécifiques<0}

{0>In Bolivia, government efforts to bring a controversial new constitution to a national referendum, opposition claims for greater regional autonomy, and competing demands for government funds led to a series of violent confrontations and large-scale road blockades.<}0{>En Bolivie, une série d'affrontements violents et de très nombreux barrages sur les routes ont été constatés dans un climat marqué par les efforts du gouvernement pour faire adopter par référendum une constitution controversée, les exigences de l'opposition pour une plus grande autonomie, et des besoins de financement public concurrents et incompatibles avec le budget de l'État.<0} {0>The violence peaked in September in Pando Department with 13 deaths and the illegal, prolonged detainment of the governor.<}0{>La violence a atteint son paroxysme en septembre dans le département du Pando, où l'on a constaté le décès de treize personnes, alors que le gouverneur était mis en détention illégale et prolongée.<0} {0>In May and June, eastern departments held autonomy referenda, which the federal government refused to recognize and the international community declined to monitor.<}0{>Des référendums sur l'autonomie se sont tenus en mai et en juin dans des départements de l'Est. Le gouvernement fédéral a refusé d'en reconnaitre la légitimité et la communauté internationale n'a pas souhaité en suivre le déroulement.<0} {0>A nationwide recall referendum in August left most prefects (governors) and President Evo Morales in office, strengthening the president's Movement Toward Socialism party and its efforts to hold a national vote on a new constitution.<}0{>Le président Evo Morales et la plupart des préfets (gouverneurs) ont conservé leurs fonctions après l'échec d'un référendum visant à leur révocation. Ces péripéties ont renforcé le parti Mouvement vers le Socialisme du président et ses efforts visant à organiser un scrutin national pour une nouvelle constitution. <0}

{0>Against the backdrop of its 44-year armed conflict with terrorist organizations, the government of Colombia continued efforts to improve human rights, particularly in implementing its Justice and Peace Law, a process that has helped clarify approximately 164 thousand crimes and led to reform of the military justice system.<}0{>En dépit de 44 années de conflit armé avec les organisations terroristes, le gouvernement de Colombie a poursuivi ses efforts visant à améliorer la situation des droits de l'homme, notamment dans le cadre de la loi Justice et Paix, dont la mise en œuvre a permis d'élucider environ 164.000 crimes et de réformer le système de justice militaire.<0} {0>During the first 10 months of the year, killings decreased by 6 percent and kidnappings by 14 percent compared with 2007, while investigations of links between politicians and paramilitary groups implicated 70 congressmen and 15 governors, a number of whom have been imprisoned.<}0{>Les meurtres ont diminué de 6 % par rapport à 2007 sur les dix premiers mois de l'année, et les enlèvements de 14 %. Soixante-dix parlementaires et quinze gouverneurs ont été mis en cause lors des enquêtes sur les liens entre les politiciens et les groupes paramilitaires. Plusieurs de ces personnalités ont été emprisonnées. <0}{0>Nonetheless, numerous societal problems and governmental human rights abuses persisted, including unlawful killings, insubordinate-military collaboration with illegal armed groups, and harassment of journalists and human rights groups.<}0{>De nombreux problèmes sociétaux et des violations des droits de l'homme de la part des pouvoirs publics subsistent néanmoins, y compris des exécutions illégales, la collaboration de militaires insubordonnés avec des groupes armés illégaux et le harcèlement de journalistes et de groupes de défense des droits de l'homme.<0} {0>Terrorist organizations, notably the Revolutionary Armed Forces of Colombia and the National Liberation Army, committed serious human rights abuses, including political and other killings, kidnappings, massive forced displacements, recruitment of child soldiers, and attacks against human rights activists, teachers, and trade unionists.<}0{>Des organisations terroristes, en particulier les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l'Armée de libération nationale, se sont livrées à de multiples violations caractérisées des droits de l'homme, notamment des assassinats politiques ou répondant à d'autres motivations, des enlèvements, des déplacements massifs de populations, le recrutement d'enfants soldats et des agressions visant des militants des droits de l'homme, des enseignants et des syndicalistes. <0}

{0>In Cuba, there was an increase in suppression of freedom of speech and of assembly compared to the previous year.<}0{>A Cuba, les atteintes à la liberté de parole et d'assemblée se sont multipliées par rapport à l'année précédente.<0} {0>Harassment of dissidents intensified, including the beating of activists by security officials or government-organized mobs.<}0{>Le harcèlement des dissidents s'est intensifié. Des activistes ont notamment été battus par des responsables de la sécurité et par des groupes organisés par le régime.<0} {0>The government also increased its use of brief detainments and subsequent release without charges to intimidate activists and prevent them from organizing.<}0{>Celui-ci a également fait davantage appel aux détentions de courte durée, suivies par une remise en liberté sans poursuites, afin d'effrayer les activistes et de les empêcher de s'organiser.<0} {0>At least 219 political prisoners remained imprisoned in squalid and life-threatening conditions, which included beatings and denial of medical treatment.<}0{>Au moins 219 prisonniers politiques sont restés confinés dans des conditions abjectes mettant leur vie en danger. Ils ont notamment été battus et se sont vu refuser des soins.<0} {0>Those released during the year had served their full sentences.<}0{>Ceux relâchés durant l'année avait purgé l'intégralité de leur peine.<0} {0>The government continued to restrict citizens' access to independent information, and in particular sought to restrict Internet access, despite permitting individual citizens to own personal computers for the first time.<}0{>Le régime a continué de limiter l'accès de la population à des sources d'information indépendantes, notamment en cherchant à restreindre l'accès à Internet, tout en permettant aux personnes de détenir des ordinateurs individuels pour la première fois dans l'histoire du pays.<0}

{0>Guatemala made efforts to improve its human rights situation.<}0{>Le Guatemala a fait des efforts pour améliorer son bilan en matière de droits de l'homme.<0} {0>The UN-led Commission Against Impunity in Guatemala continued its investigation of high-profile human rights cases and expanded its investigative capacity through the creation of a new unit of prosecutors.<}44{>La Commission internationale contre l'impunité au Guatemala, créée dans le cadre d'un accord avec les Nations Unies, a poursuivi son enquête sur des cas exemplaires de violations des droits de l'homme. Elle a également développé ses capacités d'enquête grâce à la création d'une nouvelle cellule du parquet.<0} {0>However, there continued to be widespread violence and impunity.<}47{>Les crimes impunis et la violence n'ont pas disparu pour autant.<0} {0>Members of the national police committed unlawful killings, and in many cases authorities transferred individual police officers or dismissed them rather than investigate and prosecute alleged wrongdoers.<}0{>Des membres de la police nationale ont procédé à des exécutions illégales. Dans de nombreux cas, les autorités ont muté les officiers de police concernés plutôt que d'enquêter sur ces crimes et de poursuivre les coupables.<0} {0>Other violence stemmed from gang incidents, sexual assault, extortion, organized crime, and narcotics trafficking.<}0{>La violence s'est également exprimée à l'occasion d'agressions commises par des gangs, de viols, d'extorsions, de crimes mafieux et de trafics de stupéfiants.<0} {0>Trade unionists were threatened with violence or killed by unknown assailants.<}0{>Des syndicalistes ont été menacés de violence ou assassinés par des agresseurs non identifiés.<0} {0>Government corruption remained a serious issue, with public surveys indicating a lack of confidence in nearly all governmental institutions.<}0{>La corruption officielle reste un problème sérieux, des enquêtes indiquant un manque total de confiance du public envers la quasi-totalité des institutions de l'État.<0}

{0>Nicaragua's ruling Sandinista government excluded credible international observers from the November municipal elections, which were marred by widespread fraud, irregularities, and intimidation.<}43{>Le régime sandiniste du Nicaragua a interdit à tout observateur international crédible de suivre les élections municipales de novembre, marquées par une fraude largement répandue, des irrégularités et des actes d'intimidation.<0} {0>The country continued to suffer from lack of respect for the rule of law, systemic corruption, and politicization of the judiciary and other government organs.<}0{>Le pays a continué de souffrir du manque de respect de l'État de droit, d'une corruption systémique, et de la politisation de la justice et des autres organes de l'État.<0} {0>The government and other actors intimidated and harassed journalists and civil society groups that did not support official policies.<}0{>Le gouvernement et d'autres acteurs ont harcelé et tenté d'intimider les journalistes et les organisations de la société civile qui ne soutiennent pas leurs positions politiques.<0}

{0>In Venezuela, the NGO community noted an erosion of both democratic and human rights, with potentially severe consequences.<}0{>Les ONG du Vénézuéla ont noté une érosion de la démocratie et des droits de l'homme dans le pays, avec de sérieuses conséquences potentielles.<0} {0>During the year, the National Assembly passed 26 laws that featured clauses reducing the scope of authority of elected officials and promoting centralization of power.<}0{>En 2008, l'assemblée nationale a adopté vingt-six lois dont les dispositions réduisent la compétence des responsables élus et favorisent la centralisation du pouvoir.<0} {0>The government drew international criticism and accusations of unconstitutionality by declaring 272 candidates for municipal and gubernatorial elections ineligible to run; the majority of these were opposition candidates.<}0{>Le gouvernement a été critiqué au plan international et accusé de violer la Constitution lorsqu'il a déclaré inéligibles 227 candidats aux élections municipales et gouvernatoriales. Ces candidats représentaient l'opposition dans la majorité des cas.<0} {0>President Chavez declared his intention to establish another constitutional referendum–-on February 15, 2009--that would again attempt to abolish term limits for the president, and for the first time for all elected officials.<}0{>Le président Chavez a déclaré son intention d'organiser un nouveau référendum constitutionnel le 15 février 2009, afin de tenter une nouvelle fois d'abolir la limitation du nombre de mandats présidentiels. Pour la première fois, cette disposition concernerait également l'ensemble des élus.<0} {0>There were numerous and substantive hindrances and threats to freedom of expression, including media freedom.<}0{>La liberté d'expression, y compris la liberté des médias, a fait l'objet de nombreuses restrictions et de nombreuses menaces.<0} {0>Government officials publicly harassed and intimidated independent media outlets and journalists on state-owned media.<}0{>Les responsables gouvernementaux ont utilisé les médias officiels pour harceler et menacer publiquement les médias et journalistes indépendants.<0} {0>The government sued an independent Venezuelan television station, alleging that the network had promoted the assassination of President Chavez.<}0{>Le gouvernement a lancé des poursuites judiciaires à l'encontre d'une station de télévision vénézuélienne sous le prétexte qu'elle aurait appelé à l'assassinat du président Chavez.<0} {0>Individuals and media networks also were accused of fomenting violence and destabilizing the government after they made statements that were critical of, or urged action in opposition to, the government.<}0{>Certaines personnes et certains réseaux médiatiques ont été accusés de fomenter la violence et de déstabiliser le gouvernement après qu'ils eurent critiqué le gouvernement ou appelé à s'opposer à son action.<0} {0>Government institutions and officials and government-affiliated media outlets promoted anti-Semitism through numerous anti-Semitic comments, which had a spillover effect into society, taking the form of anti-Semitic expression, caricatures, vandalism, and other physical attacks against Jewish institutions.<}0{>Les institutions publiques, les responsables gouvernementaux et les médias liés au gouvernement ont encouragé l'antisémitisme en faisant de nombreuses remarques antisémites. Ce comportement s'est propagé à la société civile et de nombreux incidents ont été constatés, notamment des commentaires antisémites, des caricatures, des actes de vandalisme et des actes d'agression physique visant les institutions juives.<0}

{0>Conclusion<}0{>Conclusion<0}

{0>December 10, 2008, marked the 60th anniversary of the adoption of the Universal Declaration of Human Rights by the United Nations General Assembly.<}0{>Le 60e anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme par l'Assemblée générale des Nations unies a été célébré le 10 décembre 2008.<0} {0>In the decades since the Declaration's adoption, there have been remarkable gains on every continent for the rights it enumerates.<}0{>Depuis cette adoption, les droits énumérés par la Déclaration ont connu des avancées considérables sur tous les continents.<0} {0>Still, 60 years later, hundreds of millions of people are denied fundamental freedoms by their governments.<}0{>Et pourtant, soixante ans plus tard, des millions de gens sont toujours privés de leurs libertés fondamentales par leur gouvernement.<0}

{0>The United States is a country founded on human rights and the rule of law.<}0{>Les États-Unis sont un pays fondé sur les droits de l'homme et le respect de la loi.<0} {0>In publishing these reports, we seek to be a source of information, hope and help to people everywhere who are oppressed, silenced, and marginalized.<}0{>En publiant ces rapports, nous cherchons à être une source d'information, d'espoir et de soutien pour les populations opprimées, réduites au silence ou marginalisées dans le monde entier. <0}{0>We are inalterably committed to working at all levels -- national, regional, and global -- to ensure that the human rights enshrined in the Universal Declaration are protected and respected.<}0{>Nous sommes résolus à œuvrer à tous les niveaux, nationaux, régionaux ou international, afin d'assurer la protection et le respect des droits consacrés par la Déclaration universelle. <0}

(Fin du texte)

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