Sports | La quête de l'excellence

16 juillet 2008

Voir un match de football : un loisir de plus en plus populaire aux États-Unis

De nombreux Américains soutiennent leur équipe étrangère favorite.

 
Match final de la Coupe européenne 2008
Fernando Torres (Espagne) marque le but décisif de la Coupe européenne 2008 malgré la tentative de Jens Lehmann (Allemagne).

Arlington (Virginie) - Une moite tranquillité régnait, un récent dimanche après-midi, dans les rues d'Arlington, une banlieue de Washington, les résidents s'étant réfugiés chez eux à l'abri de la chaleur de l'été. Non pas tous, en fait, puisque, au restaurant « Summers », on se bousculait à l'entrée pour pouvoir y suivre un match très attendu. Pourtant, ce match n'opposait pas deux équipes américaines et n'appartenait pas à un sport que l'on associe typiquement avec les États-Unis d'Amérique. Les gens étaient venus pour assister à la finale de la Coupe d'Europe 2008 de football entre l'Allemagne et l'Espagne.

Avant le début du match, le bar affichait plein avec 350 téléspectateurs. Revêtus de maillots, de drapeaux et le visage peint, les clients applaudissaient bruyamment. Ils se composaient essentiellement d'Américains dont l'enthousiasme exubérant témoignait de la popularité grandissante de ce sport aux États-Unis.

Le sport le plus populaire du monde, qui s'appelle « soccer » aux États-Unis et football dans le reste du monde, est en train de gagner en popularité aux États-Unis. Il se situe au quatrième rang des sports les plus suivis du pays.

Le restaurant Summers a été voté le meilleur bar de football aux États-Unis en 2002, par la Fédération américaine de football. Joe Javidara, le gérant, y diffuse des matchs en direct à la télévision depuis 1984, date à laquelle l'établissement était le seul bar à diffuser des matchs de football international dans la région de Washington. « Nous avons commencé avec cinq télévisions et maintenant nous en avons 60 », a déclaré M. Javidara.

La popularité du football est montée en flèche après la victoire de l'équipe féminine des États-Unis lors de la Coupe du monde de 1991 et de 1999. Aux États-Unis, 30 % des joueurs de foot sont des femmes, l'un des pourcentages les plus élevés de participation féminine à ce sport dans le monde. La participation féminine dans des équipes de lycées a augmenté plus de 177 % depuis 1990.

En 2002, l'équipe américaine masculine est parvenue aux quarts de finale de la Coupe du monde pour la première fois de l'histoire récente. La Major League Soccer (MLS), l'association professionnelle américaine des joueurs de football de sexe masculin est passée de 10 à 14 équipes. Plus de 33 millions de supporters ont assisté à au moins un match du championnat de la MLS, et leurs rangs augmentent régulièrement.

Au restaurant Summers, Rich Large, un client, qui affichait un maillot de l'équipe allemande, a déclaré avoir joué au foot quand il était enfant dans l'État de Washington. « On jouait avec des chaussures de base-ball et des ballons de volley-ball. Une fois même on a joué sur un terrain de lave volcanique - si on tombait on s'arrachait la peau. Mais on continuait à jouer ! » Aujourd'hui, le matériel de foot est facilement disponible et les terrains de foot font partie du paysage américain.

Jaime Salegio, a déclaré pour sa part qu'il soutenait l'Espagne, parce qu'il était hispanique et originaire du Salvador. « La qualité du foot américain s'améliore, » a-t-il dit. « Autrefois, le Mexique écrasait les États-Unis avec des scores qui allaient jusqu'à 6-0. Récemment ce sont les États-Unis qui ont remporté les derniers matchs. »

Jaime Salegio est plein d'espoir pour l'équipe américaine : « Je crois que dans six ans, les États-Unis vont se qualifier pour les demi-finales ou la finale » de la Coupe du monde. Elle n'est parvenue qu'une seule fois aux demi-finales et c'était pendant la première Coupe du monde en 1930.

Sarah Davis affichait les couleurs rouge et jaune, et son visage reflétait les couleurs du drapeau espagnol. Elle a déclaré qu'elle encourageait l'équipe espagnole parce que (les Espagnols) « avaient du style et du flair ». Comme beaucoup d'Américains, elle est devenue une fanatique du sport en jouant au foot. « J'y joue comme sport de récréation. J'ai joué au foot jusqu'à l'université - j'étais milieu de terrain, » a-t-elle précisé. Davis estime que le football continuera à gagner en popularité. « Ici on entend des gens parler allemand, espagnol, c'est international. Le foot est en plein essor - nous sommes en train de rattraper le reste du monde. Il devient de plus en plus facile de trouver des endroits où l'on peut suivre un match de foot à la télévision. »

Voir en direct des matchs de foot du monde entier oblige parfois les spectateurs aux États-Unis de se lever à des heures bizarres. « Pendant le match Corée-Japon de la Coupe du monde 2002, nous avons retransmis tous les matchs en direct à 2h 30, 4h 30 et 6h 30 du matin… Nous avions 300 personnes, » a déclaré Joe Javidara.

Les heures assez spéciales des matchs internationaux donnent un emploi du temps chargé aux établissements qui les retransmettent. À partir de septembre, « les jeux de l'Angleterre pourraient commencer à 7 h du matin, » a déclaré Joe Javidara. « Par exemple, pour un match entre Liverpool et Manchester, on pourrait avoir 150 personnes, et on leur sert un petit-déjeuner anglais. Ensuite on passe à un match avec l'Italie qui est à 11 h du matin, ensuite le football (américain) entre les équipes universitaires commence à midi et nous continuons à diffuser les matchs de football américain jusqu'à minuit ou une heure du matin ; en une journée il nous arrive de servir 2.500 personnes ! »

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