138 bout, ils le dégorgent, jusqu'à ce qu'ils en ayent retiré la dose prescrite ; les plaies, les blessures &c, sont toutes guéries par l'application des simples, en nature, ou en les lavant avec leur décoction. , Ils méprisent nos médecins ; cependant ils regardent avec beaucoup de distinction celui du fort, qui en a guéri plusieurs, même, après qu'ils avaient inutilement épuisé tous leurs sacs de médecine. Et vraiment il doit avoir du mérite, car il n'est nullement présomptueux. On m'a dit que l'année passée, après avoir opéré une guéri-son difficile, le chef de la Tribu, où il se trouvait, le pria, sérieusement, de leur laisser de sa race, et que le moyen, qu'on lui offrait, ne méritait pas un refus. J'aurais regardé cela comme une fable, si je n'eusse pas été informé, de manière à, n'enpouvoirdouier, que le premierWègre, que les Sauvages virent dans* ces contrées, reçut la même invitation. Ils croyaient voir en lui un mauvais Esprit, ou un Diable ; et s'imaginaient, que s'ils pouvaient réussir à en avoir une famille chez eux, les autres démons fraterniseraient aussi ; ou du moins ils n'oseraient plus les molester. Vous vous rappelez, Comtesse, que je vous ai déjà dit, que les Sauvages ménagent plus les Diables, que les Saints. ; Après un tel amas de superstitions, et d'extravagances ; après ce mélange de croyance, et de divinités, que pourrai je vous dire, Comtesse, de leur religion ; comment en former un système, et surtout si l'on écrit du fond de son cabinet. A travers leurs cérémonies bizarres, leurs doctrines absurdes, et souvent contradictoires ; à travers la multiplicité, et la différence de leurs esprits, à peine peut-on conjecturer, que les Sauvages reconnaissent un Etre Suprême. Le Kitechi-Ma-nitou des Cypowais, et le Tanço-Wakoon des JVar-dowkies, ou des Sioux, le Grand Esprit, semble êire le Soleil, mais on ignore s'ils y reconnaissent