C*«+ ) qui renouveloit la promeffe d'exécuter le fraité, qui demandait la réunion des citoyens de couleur à ceux du Port-au-Prince , & promcttoit l'élargilfoment des familles prifonnières. On répondiç en infiftant formellement for ce dernier article, & le zî no- vembre ks femmes forent élargies & efo'ortées jufqu'au bourg par un détachement des troupes de ligne. Un autre arrêté fuivit immédiatement la délivrance des femmes. Il.prodiguoit les témoignages de confiance, les expreffions ami- cales ., ks vœux de rapprochement ; mais il demeura fans ré- ponfo. La municipalité n'y put réfîfter davantage : elle députa vers M. de Grimouard, commandant de la ftation, pour k prier de fo tranfporter auprès des chefs de l'armée, en fe chargeant d'une médiation que lui feul pouvoit entamer avec fuccès. Cet eftimabk officier fe rendit à l'inftant aux prières de la munici- palité ; il arriva le 19 Novembre à la Croix-des-Bouquets, accom- pagné de deux de fes officiers. La confiance qu'if mérite à tous égards lui attira celle de l'armée des citoyens réunis a, la Croix- des-Bouquets. On accepta fo médiation., à laquelle il travailla avec tout le zèle & l'honneur qui le caraétérifont. Mais, avant d'en rendre compte , nous devons expofer com- ment l'armée des citoyens ci-devant de couleur devint, en peu de jours , l'armée combinée des citoyens réunis de la province de l'Oueft. La paroiffe de la Croix-des-Bouquets, par fon arrêté du 14 Novembre, déclara fe réunir à l'armée, confirma le traité de paix , & écrivit au général tant pour le prier de n'en pas retarder l'exécution , que pour foi dénoncer les crimes du Port- au-Prince. Les paroiffes de Léogane, de Saint Marc, de Mir- fcakis , des Verettes , de la Petite-Rivière , de l'Arcahaye , après avoir envoyé des députés au. camp pour s'inftruire de la vérité de tous les faits , prirent des arrêtés conformes à celui de la Croix-des-Bouquets, & renforcèrent l'armée ; celle de Mirbalais entr'autres envoya un détachement de cent blancs ; celle de Léogane s'obligea de fournir des munitions de toute efpèce au camp de Bizoton, qui eft au fud du Port-au-Prince; & une Compagnie confiderable de citoyens de cette dernière ville fie rendit en armes au camp de la Croix-des-Bouquets , qui depuis, lors n'a ceffé de fe remplir & de fe fortifier. Le confeil gêné-, rai de l'armée, qui avoit expédié dans toutes les paroiffes des demandes inftanles en forces de toute efpèce , qui avoit déclaré traîtres à la patrie ks citoyens qui, le pouvant, ne voleroient pas au fecours de korî frères, demanda, de concert avec la paroiffe de la Croix-des-Bouquets, des Commiffaires à toutes