454 MAURICE. nies coïncide toujours et nécessairement avec le besoin que les métropoles ont de ce débouché. L'Angleterre donc, ayant atteint à une qualité de pro duits et à une réduction de prix telles que les colonies ne lui sont plus utiles comme débouchés, a un pressant inté- rêt à se débarrasser de leurs privilèges, en les conservant seulement comme points militaires. Cet intérêt est bien plus grand pour cette puissance qu'il ne le serait au simple point de vue industriel pour toute autre. Si l'Angleterre n'avait pas l'Inde, si son territoire était moins borné, si toute sa puissance ne tenait à son com- merce , réduite aux conditions les plus communes des autres Etats, la question industrielle la préoccuperait moins sans doute. Peut-être alors, malgré la charge inutile du pri- vilège colonial, elle n'aurait pas acheté 5oo,000,000 de francs le droit de perdre ses colonies. Mais il y va tout à la fois, pour elle, de l'empire du monde et de son propre salut. Pour porteries marchandises, avec le plus grand avan- tage , chez toutes les nations qui les doivent consommer, ou même les consomment déjà, il convient qu'elle puisse prendre en échange leurs denrées; et, pour que le prix de celles-ci ne détruise pas l'avantage du premier placement, il faut qu'elle ne soit pas obligée à les prendre. C'est pour- quoi, sans l'Inde, les Anglais ne perdraient pas leurs colo- nies à esclaves nègres; car, sans l'Inde, c'est une loi qu'ils auraient subie, même après la perte de ces colonies et la réduction des droits d'entrée qui en serait la conséquence. Alors, payant et revendant plus cher, ils revendraient à