Nouvel Investissement dans la Croissance :

Le Développement de l’Irrigation Aide l’UGAS à Acheminer des Revenus dans les Zones Rurales Guinéennes

A trente kilomètres à l’ouest du District de Soumbalako, dans les basses collines des Montagnes du Fouta Djallon, des cours d’eau de montagne se rassemblent pour former le Fleuve Bafing, principal affluent du grand fleuve Sénégal en Afrique de l’Ouest.  Comme bon nombre de systèmes hydrauliques Africains, le bassin hydrographique Bafing-Sénégal n’offre pas de nombreuses possibilités d’agriculture riveraine parce que ses canaux coulent normalement à travers des gorges escarpées limitées par des sols pierreux et latéritiques.  Une étude menée par la FAO des Nations Unies a estimé que rien que 5000 hectares (50 kilomètres carrés) des rives du Bafing sont facilement adaptables à la culture.

En traversant Soumbalako cependant, le Bafing est obstrué par un barrage de collines qui diminue son cours et précipite de riches sédiments sur ses rives.  Ces sédiments se sont accumulés au cours du temps pour former du terreau noir qui couvre 250 hectares et se distingue des sols rouges appauvris du centre de la Guinée.

Dans les années 60, le Gouvernement de Sékou Touré mit en oeuvre un ambitieux projet de mise en valeur des terres sises autour de Soumbalako qui permit de drainer les marais et bras morts et de niveler le sol de la vallée de sorte à pouvoir l’aménager pour produire des tomates pour le marché national et le Bloc Soviétique.  Le projet fit installer des pompes pour tirer de l’eau du fleuve, tracer des fosses d’irrigation, et recruter des familles locales en tant que travailleurs d’une énorme nouvelle exploitation agricole collective.

Cependant, les stricts contrôles de prix par le gouvernement ont peu incité les cultivateurs à  investir dans le succès de cette exploitation agricole, et le projet fonctionnait à peine lorsqu’après 25 ans, l’expérience Guinéenne en matière de planification économique centralisée prit fin au début des années 80. 

En 1988, 18 agriculteurs locaux se mirent à restaurer huit hectares de terre de l’exploitation agricole, et le succès des efforts déployés à cultiver des légumes et du riz pour les vendre dans la ville voisine de Mamou, a permis de ramener davantage de résidents locaux sur les champs de l’exploitation agricole envahis par les mauvaises herbes.  En 1994, à Soumbalako, 15 groupements avaient acquis le statut d’associations de producteurs dans le cadre des réformes économiques et politiques mises en oeuvre par le nouveau gouvernement Guinéen.  Ces groupements se réunirent en 1999 pour créer une coopérative agricole appelée: l’Union des Groupements Agricoles de Soumbalako (UGAS).

Avec le soutien de l’ADF, l’UGAS aide maintenant 21 groupements d’agriculteurs, représentant plus de 600 familles locales, à exploiter le potentiel productif de la production irriguée de légumes.  Les fonds de l’ADF ont donné à l’UGAS les moyens de :

·          Mener des levés de terrain sur 250 hectares,

·          Construire 2000 mètres linéaires de canaux chemisés de ciment,

·          Acheter et installer sept stations de pompage alimentées au diesel,

·          Acquérir des graines et des engrais pour les agriculteurs participants,

·          Acheter des centaines de petits outils pour défricher et niveler la terre et maintenir les digues, et

·          Acheter deux grandes semi-remorques pour transporter les légumes vers les marchés des banlieues de Conakry.

La croissance de l’UGAS a permis d’augmenter de manière considérable les recettes annuelles de chaque agriculteur tout en rapportant de très importants profits à la coopérative elle-même.  L’UGAS a réinvesti une partie de ses recettes dans l’achat de conteneurs frigorifiques qui lui permet de produire et commercialiser ses propres pommes de terre de semence, et la coopérative a ajouté trois nouveaux groupements, représentant 85 familles agricoles locales.

Le succès du projet d’UGAS a fait une différence dans la vie de bien de ses membres.  Hassan Camara, âgé de 45 ans a rejoint l’UGAS à la fin des années 90 lorsqu’il vit que ses voisins achetaient de nouveaux outils agricoles et envoyaient leurs enfants à l’école.  Camara envoie maintenant ses enfants à l’école et a construit une maison en ciment de cinq pièces.

« Mon village a décidé de rejoindre l’Union lorsque nous avons vu les progrès qu’ils faisaient,» dit Camara.  « Nos pères et mères avaient l’habitude d’entretenir des jardins dans les basses terres, de cultiver du riz dans de petits lopins de terre dans les anciens marécages.  Avec l’équipement installé par l’Union, tout le monde peut travailler une grande parcelle de terrain.  Nous gagnons assez pour nous nourrir et vendons tous le reste à bon prix.  Cela a changé nos vies. »

Agée de 55 ans, Maria Sadjokonde a gagné assez d’argent pour nourrir et habiller ses sept enfants, construire sa propre maison, acheter des moutons et des chèvres et fournir la dote de ses filles.  En tant qu’une des quatre épouses d’un mariage polygame, son revenu l’aide à subvenir aux besoins de ses enfants et aider son époux d’un certain âge à s’occuper des enfants qu’il a eu avec d’autres femmes.

« Avant je cultivais du fonio, du mil et du riz rien que pour nourrir mes enfants et moi-même», dit Sadjokonde.  « Maintenant, je peux m’occuper de mes enfants de sorte qu’un jour, ils puissent s’occuper de moi.  Comment peut-on comparer la différence ? »

 


 

Les terres arables de l’Union des groupements agricoles de Soumbalako (UGAS) le long des rives du fleuve Bafing, à 30 km sud-ouest de la ville de Mamou.

L’eau pompée du fleuve ruisselle long des canaux d’irrigation pour alimenter un réseau de parcelles familiales de plus en plus grand.



Par un beau dimanche ensoleillé, une mère et ses enfants trient la récolte de pommes de terre sur le terrain d’un hectare qu’ils louent à l’UGAS.  La commercialisation de pommes de terre, tomates, aubergines et autres légumes ont permis à des dizaines de familles de construire leurs propres habitations et d’envoyer leurs enfants à l’école.





Maria Sadjokonde, 55 ans : les revenus générés de la vente de la production de sa parcelle lui ont permis de nourrir et habiller ses sept enfants, construire sa propre maison, acheter des chèvres et des moutons et offrir une dot à ses filles en âge de mariage.  En tant que l’une de quatre épouses d’une union polygame, les revenus générés l’aide à subvenir aux besoins de ses enfants et à aider les enfants des autres épouses de son mari.

 

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