Meilleures pratiques du développement participatif :

Sept étapes pour aboutir à un développement participatif efficace

1. Diagnostique de la communauté

L’équipe de l’ADF en Guinée a démarré ses activités au titre du PACV avec des entretiens avec les responsables des communautés des trois CRD où la Fondation a accepté d’agir aussi bien en tant que bailleur de fonds qu’en tant qu’opérateur sur le terrain.  L’équipe s’est entretenue avec les chefs de villages pour expliquer l’objet du PACV ; identifier toutes autres activités de développement en cours d’exécution dans la région ; décrire le rôle de la CRD en tant qu’organisme décentralisé de développement local ; et entreprendre une évaluation préliminaire des besoins et des possibilités au niveau de la communauté.  Ces réunions ont également été l’occasion de présenter le concept « d’agents de développement communautaire  (ADC)» : des animateurs guinéens, de formation, qui parlent les langues nationales, qui ont une expérience dans l’exécution des méthodologies de développement participatif et qui seront chargés d’organiser les discussions sur les priorités de développement.

2. Mobiliser la communauté

A la suite du diagnostique de la communauté, l’équipe de l’ADF organisa des conseils de villages dans les villages participants et invita tous les groupes de la communauté à y participer.  (Dans certains cas, l’ADF a été obligée de réunir plusieurs petits villages et hameaux  en un seul conseil pour faire en sorte que les habitants de ces communautés aient les mêmes possibilités de participer au processus décisionnel.)  Ces conseils de villages ont servi à décrire l’initiative du PACV à l’ensemble des membres de la communauté et de présenter un plan pour l’organisation d’une discussion populaire au sujet des besoins de développement en créant des groupes de discussion séparés organisés selon l’âge, le genre et d’autres catégories sociales.  Les conseils de villages ont discuté comment organiser les sous-groupes et comment répartir les habitants entre les différents groupes.  Tous les villages ont mis en place un minimum de trois groupes séparés, un pour les hommes, un pour les femmes et un autre pour les jeunes.  Certains sont mêmes allés plus loin en créant des groupes supplémentaires pour les personnes âgées ou en fonction d’une certaine profession.

3. Analyser les besoins

Une fois que les différents groupes de discussion ont été formés, les agents de développement communautaire ont entrepris des exercices de groupe de discussion avec chacun des groupes désignés.  Etant donné que la majorité des adultes en milieu rural sont des analphabètes, les ADC ont introduit des outils de communication qui n’exigent pas que les participants sachent lire : aides visuelles, tableaux et exercices de cartographie, permettant ainsi une participation générale et active.  Les groupes de discussion ont donné aux femmes, aux jeunes et aux autres personnes normalement exclues du processus de prise de décision la possibilité de s’exprimer directement sur des thèmes d’importance cruciale à leur communauté et chaque groupe a voté sur ses priorités de développement.  Les groupes ont ensuite élu une délégation pour présenter ces priorités à un conseil de village. 
 


Cliquez ici pour voir un diagramme qui illustre le processus décisionnel décentralisé, force motrice du PACV en Guinée.


4. Plan de développement local

Au cours du conseil de village, les représentants de chaque sous-groupe ont présenté les priorités identifiées par leur groupe et leurs mérites.  Ces réunions ont souvent produit des coalitions d’intérêts qui se sont heurtées à l’autorité traditionnelle et qui ont donné des résultats inattendus.  Par exemple, les femmes et les jeunes ont souvent voté ensemble, poussant ainsi les hommes adultes et les chefs de villages -- soit l’autorité établie -- à modifier leur liste de priorités.  Ces tribunes des membres de la communauté ont permis toutefois de créer un consensus, en donnant aux populations la possibilité d’avoir un débat public et de négocier habilement.

Après avoir approuvé ses priorités de développement communautaire, chaque village a envoyé une délégation – en général deux hommes et deux femmes – à un conseil de délégations de villages au niveau du district.  Le conseil du district discuta les besoins locaux de développement sur un plan plus général et a délibéré sur quelles priorités de développement étaient les plus urgentes pour l’ensemble des villages du district.  L’assemblée au niveau du district a ensuite élu des délégués représentatifs des délégations villageoises pour représenter ses propres besoins de développement à un conseil de la CRD.

Les délégués à la CRD ont par la suite mis au point un plan de développement quadriennal pour l’ensemble de la communauté rurale de développement et ils l’ont présenté au PACV pour approbation et financement (voir diagramme).

5. Formation et renforcement des capacités

Une fois que le conseil au niveau de la CRD a approuvé son plan de développement local, l’équipe de l’ADF/Guinée a commencé à travailler avec les équipes dirigeantes des communautés pour leur fournir une formation en gestion financière, les aider à concevoir des plans réalistes pour la gestion locale des activités de développement et à négocier des protocoles d’accord pour l’exécution des projets.  Ces protocoles comprenaient des directives claires pour le contrôle par la communauté des équipes dirigeantes et des règles pour le recrutement de la main-d’œuvre et l’achat des matériaux de construction.  Ces activités de renforcement des capacitations ont permis de produire un savoir-faire local et les compétences nécessaires pour un développement mené par la communauté tout en assurant l’engagement continu des communautés villageoises au processus de développement.

6. Exécution, suivi et mesures de redressement

L’exécution du projet, c’est-à-dire, la construction effective des écoles, des centres de santé et des puits communautaires, a été la dernière épreuve des méthodes de développement participatif en Guinée.  En investissant dans des stratégies qui engagent les populations en tant qu’auteurs et propriétaires du processus de développement, l’ADF a aidé à garantir la pérennité d’un engagement local envers des résultats positifs.  Aussi, en donnant aux équipes villageoises de développement la formation financière et les compétences de gestion, l’ADF a donné aux communautés les outils dont elles avaient besoin pour lancer des appels d’offres et recruter les entreprises de construction, fixer les délais de la construction, passer les marchés pour l’achat des matériaux, fournir la main-d’œuvre bénévole et garantir la collecte locale de sable, de gravier et d’autres matériaux de construction.  (Chaque communauté a contribué 15% du coût prévu de la construction sous forme main-d’œuvre, matériaux de construction et contributions financières.  Le résultat a été des projets achevés dans les délais stipulés sans trop de conflit ou des retards de paiement.  Les représentants des villages ont mis en pratiques les compétences financières et en passation de marchés nouvellement acquises pour résoudre des différends avec les entreprises de construction et empêcher tout détournement de fonds.  La tenue de réunions régulières au niveau de la communauté a permis d’assurer une responsabilité et la transparence du processus de construction.

7. Evaluation et suivi

L’ADF a contribué à assurer la pérennisation des initiatives de développement local en travaillant avec les villages pour évaluer les besoins du moment et pour créer des comités d’entretien, de santé, d’association des parents d’élèves chargés de l’entretien et de la gestion des nouvelles infrastructures.  Aujourd’hui, sept ans après le démarrage du projet de Bady, les comités de santé et d’associations des parents d’élèves organisent la réfection périodique et l’entretien des infrastructures.  Ils jouent un rôle actif dans le choix des produits pharmaceutiques devant être stockés dans le centre de santé du village et le nombre d’élèves devant être inscrit dans chaque classe.  Ils collaborent avec les enseignants et les agents de santé pour promouvoir des classes d’alphabétisation pour adultes et la formation des sage-femmes.  L’engagement de l’ADF au renforcement des capacités grâce au développement participatif a ainsi produit un impact mesurable sur les communautés villageoises en Guinée.



 

 

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