U. S. Food and Drug Administration
Center for Food Safety and Applied Nutrition
13 avril 1998


The latest version of this guidance document issued on October 26, 1998. Below is an earlier version.


Recommandations aux exploitants
Contrôle des risques de contamination microbienne des fruits et légumes frais

Version préliminaire
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Version préliminaire diffusée pour discussion et commentaire le 13 avril 1998.

Commentaires et suggestions à adresser avant le 29 juin 1998 à : Dockets Management Branch (HFA-305), Food and Drug Administration, 12420 Parklawn Dr., rm. 1-23, Rockville, MD 20857, Etats-Unis. Veuillez indiquer la référence Docket 97N-0451 sur tous vos documents. Pour toute question relative à cette version préliminaire, appelez Joyce Saltsman au (+1 202) 205-5916, ou Michelle Smith au (+1 202) 205-2975.

U.S. Department of Health and Human Services
Food and Drug Administration
Center for Food Safety and Applied Nutrition (CFSAN)
13 avril 1998

RECOMMANDATIONS AUX EXPLOITANTS 1

CONTROLE DES RISQUES DE CONTAMINATION MICROBIENNE DES FRUITS ET DES LEGUMES FRAIS

PREFACE

Au plan de la salubrité, les consommateurs américains jouissent d'un des meilleurs systèmes d'approvisionnement alimentaire du monde. Mais, ces dernières années, on a pu constater une augmentation du nombre d'incidents déclarés ayant pour origine des fruits et des légumes frais cultivés ou importés aux Etats-Unis. En janvier 1997, au cours d'une allocution radiodiffusée, le président Clinton a annoncé une nouvelle action (Food Safety Initiative) destinée à améliorer la qualité sanitaire de ce système national d'approvisionnement (cf. réf. 1). En mai 1997, dans le cadre de l'initiative présidentielle, le ministère américain de la santé (Department of Health and Human Services ou DHHS), le ministère américain de l'agriculture (U.S. Department of Agriculture ou USDA) et l'agence américaine pour la protection de l'environnement (Environmental Protection Agency ou EPA) ont adressé à la Maison Blanche un rapport soulignant notamment les problèmes existant actuellement dans le secteur des fruits et des légumes frais (cf. réf. 2). Le 2 octobre 1997, le Président a révélé un plan complémentaire de protection des consommateurs américains. Intitulé Initiative to Ensure the Safety of Imported and Domestic Fruits and Vegetables, ce plan vise à imposer les mesures sanitaires les plus strictes aux fruits et aux légumes cultivés ou importés dans le pays afin qu'ils ne représentent aucun danger pour la santé publique. Le président Clinton a ainsi demandé au DHHS de préparer, en collaboration avec l'USDA et en étroite association avec les producteurs, une série de recommandations à l'intention des agriculteurs (Good Agricultural Practices ou GAP) comme des autres professionnels du secteur (Good Manufacturing Practices ou GMP) pour les produits frais de la terre (cf. réf. 3).

En réponse à cette directive présidentielle, le secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (Food and Drug Administration ou FDA) et l'USDA ont produit ce guide intitulé Recommandations aux exploitants - Contrôle des risques de contamination microbienne des fruits et légumes frais (titre américain : Guidance for Industry -- Guide to Minimize Microbial Food Safety Hazards for Fresh Fruits and Vegetables). Ce document traite des risques microbiens associés à la production et à la distribution de la plupart des fruits et légumes vendus à la consommation sous une forme brute ou après une préparation minimale. Il indique également les pratiques à suivre aussi bien sur les exploitations agricoles (culture et récolte) que sur les lieux de conditionnement et le long des filières de transport et de distribution.

Ce document n'est qu'un guide sans portée réglementaire. Ses conseils s'adressent aux producteurs et aux autres professionnels concernés pour les aider à mieux contrôler les risques sanitaires associés à la culture et à la manipulation des fruits et légumes d'origine américaine ou étrangère. Mais d'autres alternatives sont toujours acceptables, dans la mesure où elles contribuent aussi à réduire les dangers d'une contamination alimentaire. Par ailleurs, les conseils donnés dans ce guide sont d'ordre général ; le document est une référence dans laquelle chaque site de production ou de conditionnement pourra puiser les mesures les mieux appropriées à son cas. De plus, ces recommandations n'ont pas valeur légale et les exploitants devront se soumettre en priorité aux législations et aux réglementations américaines en vigueur au niveau fédéral, régional (Etats) ou local.

Ce guide représente une des premières étapes de l'initiative présidentielle visant à garantir la salubrité des produits frais, de la ferme à la table du consommateur. Dans son ensemble, l'initiative est loin de se limiter au seul monde agricole. Elle inclut des projets de sensibilisation à la fois du grand public (comme la récente campagne intitulée Fight Bac sur la manipulation des produits alimentaires) et de tous les professionnels jouant un rôle dans la culture, la récolte, le conditionnement, le transport et la distribution des fruits et des légumes frais. De plus, le code alimentaire (Food Code) de la FDA fournit aux agences régionales (Etats) et locales des conseils en matière de traitement des denrées alimentaires dans les épiceries, dans les restaurants et dans les autres magasins de vente au détail (cf. réf. 4). Par ailleurs, la FDA souhaite aussi collaborer avec la Conference for Food Protection (qui regroupe agences fédérales, régionales (Etats) et locales, de même que des représentants du monde universitaire, de l'industrie et des consommateurs), qui pourrait l'aider à recenser au niveau de la distribution de détail les pratiques les mieux à même de réduire, voire d'éliminer, la contamination microbienne des produits frais de la terre.

L'initiative présidentielle accorde aussi une importance particulière à la recherche scientifique, dont elle définit les axes prioritaires, avec pour but d'élargir nos connaissances dans le domaine de la salubrité alimentaire. Les chercheurs sont également invités à participer à l'évaluation des risques et au développement de méthodes rentables de prévention, de contrôle ou d'élimination de la contamination des fruits et légumes frais par les micro-organismes pathogènes.

Aux producteurs de fruits et légumes, il est demandé de participer activement à cet effort de contrôle des risques. Si les agriculteurs connaissent et maîtrisent les facteurs courants de contamination microbienne recensés dans ce guide, ce contrôle n'en sera que plus efficace. Auprès de tous leurs partenaires économiques, qu'il s'agisse des conditionneurs, des transporteurs ou des distributeurs, comme des revendeurs, des restaurateurs ou des consommateurs, les producteurs devraient aussi encourager l'adoption de mesures salubres. Chacun ne pourra que bénéficier de cette succession d'efforts individuels le long de la chaîne allant de l'exploitation agricole à l'assiette du consommateur.

INTRODUCTION

L'importance et l'influence de l'alimentation sur la santé sont incontestables. Des maladies chroniques comme l'insuffisance coronarienne et certains types de cancer peuvent être associées à des excès et des déséquilibres alimentaires. Elles constituent aux Etats-Unis un problème majeur de santé publique. Les agences gouvernementales américaines ainsi que les associations professionnelles de santé reconnues dans le pays recommandent des régimes moins riches en cholestérol et en graisses (notamment saturées), ainsi que la surveillance du poids corporel et une consommation accrue de fruits et de légumes (cinq portions par jour au minimum) et de produits céréaliers (six portions par jour au minimum). L'accent mis sur l'importance d'un régime alimentaire sain à base de denrées fraîches et l'arrivée de plus en plus massive sur les marchés, à longueur d'année, de variétés de fruits et légumes en provenance du monde entier ont contribué durant les deux dernières décennies à une augmentation significative de la consommation de ces produits par les Américains.

Si les bénéfices d'une consommation régulière de fruits et de légumes frais sur la santé ont été clairement démontrés, certaines données indiquent par contre que la proportion d'incidents infectieux liée à cette consommation semble augmenter par rapport à celle d'autres denrées alimentaires. Il n'existe cependant pas d'estimations précises de l'incidence et de la prévalence de ces incidents.

Certains cas récents de maladies induites chez l'homme par des fruits et légumes frais (contamination par Cyclospora dans le cas de framboises importées ou E. coli 0157:H7 dans le cas de laitues pour salade mesclun) ont soulevé la question de la salubrité de ces produits, qui ne subissent aucune désinfection partielle ou totale. Ces micro-organismes sont notamment présents dans les excréments humains et animaux, notamment dans ceux des oiseaux. Pour garantir la commerciabilité de leurs fruits et de leurs légumes, les cultivateurs et les conditionneurs doivent évaluer les risques associés à leur propre exploitation et prendre les mesures nécessaires pour combattre la possibilité d'une contamination microbienne.

Application des recommandations du guide

Etant donné la diversité des pratiques agricoles et la variété des produits de la terre, les mesures générales de protection antimicrobienne recommandées dans ce guide devront être adaptées à chaque exploitation pour obtenir une efficacité maximale.

Ce guide est destiné aux professionnels du secteur des fruits et légumes. Il devrait les aider à améliorer la salubrité des produits originaires des Etats-Unis ou de l'étranger, qu'il s'agisse de leur culture, de leur conditionnement, de leur transport et de leur distribution. Ce document décrit les risques existant, les raisons scientifiques justifiant les préoccupations actuelles, de même que les pratiques conseillées de nos jours pour combattre l'éventualité d'une contamination microbienne.

Il faut cependant souligner qu'il subsiste certaines lacunes dans nos connaissances et qu'on ne dispose pas toujours de la base scientifique nécessaire pour traiter complètement des questions de la réduction ou de l'élimination des germes pathogènes dans un contexte agricole. Par suite, les exemples de mesures recommandées dans ce guide ne s'adressent pas obligatoirement à tous les professionnels du secteur. Ils sont donnés avant tout pour sensibiliser l'ensemble de ces professionnels à l'existence de telles mesures. Etant donné la diversité des pratiques agricoles et la variété des produits de la terre, les recommandations générales de protection antimicrobienne contenues dans ce guide devront être adaptées à chaque exploitation pour obtenir la meilleure efficacité.

Les agences américaines reconnaissent que, ces dernières années, la communauté agricole a su de mieux en mieux intégrer les mesures préventives appropriées contre la contamination microbienne des fruits et des légumes frais. Organisations professionnelles, universités, agences régionales (Etats) ou locales, et pays exportant ces produits vers les Etats-Unis, ont tous activement contribué aux efforts d'assistance aux cultivateurs et aux autres professionnels concernés. Ces efforts ont notamment porté sur l'identification des risques potentiels existant sur les exploitations, sur la mise en place de programmes d'assurance-qualité et sur la promotion de pratiques recommandées sur les sites de production comme en aval de ces sites, sans oublier le financement d'études agronomiques et le parrainage d'initiatives éducatives. Le but de ce guide est de prolonger ces efforts et de leur donner une base scientifique reconnue dans tout le pays.

Ce document présente des mesures à caractère général qui sont habituellement acceptées pour l'agriculture et qui reposent sur les connaissances actuelles de la FDA et de l'USDA. Il a été élaboré en coopération avec les spécialistes de différentes agences fédérales et régionales (Etats) américaines. Ce guide ne peut pas traiter de tous les risques microbiologiques relatifs aux fruits et légumes frais, mais il peut constituer une référence pour la sélection et la mise en œuvre des pratiques les mieux à même de combattre les risques existant sur les exploitations agricoles, dans les centres de conditionnement et le long des filières de transport et de distribution.

Plusieurs points importants doivent être considérés lors de l'examen de ce document :

1) Ce guide traite avant tout de la réduction des risques et non de leur élimination. Dans bien des cas, les techniques actuelles ne permettent pas de supprimer entièrement les dangers que les fruits et les légumes frais peuvent représenter pour la santé.

2) Les principes contenus dans ce guide ont un fondement scientifique, mais ils sont de nature générale. Les cultivateurs devraient utiliser ce document lors de l'évaluation des risques microbiologiques existant sur leur propre exploitation dans des conditions bien spécifiques (climatiques, géographiques, culturelles, économiques) et déterminer les mesures les plus rentables convenant à leur cas particulier.

3) Au fil des nouvelles données et des progrès accomplis par la technologie dans les domaines de l'identification et de la réduction de ces risques microbiologiques, les recommandations et les informations données dans ce guide seront mises à jour (révisions, suppléments ou publication d'autres guides).

4) Ce guide ne traite que des risques de contamination des fruits et des légumes frais par des micro-organismes. Il n'examine pas ceux posés à la chaîne d'alimentation ou à l'environnement par d'autres agents comme les pesticides ou certains produits chimiques. En examinant les mesures préventives conseillées dans ce document et en déterminant celles les mieux adaptées à leur propre exploitation, les cultivateurs et conditionneurs devraient s'efforcer de renoncer aux pratiques pouvant nuire à la chaîne d'alimentation ou à l'environnement (ex. : matériaux d'emballage superflus ; utilisation ou élimination non conforme de substances désinfectantes).

Pour tout renseignement complémentaire, producteurs et autres professionnels du secteur sont invités à consulter les services locaux ou régionaux (Etats) d'information au public des administrations de la santé, de l'environnement ou de l'agriculture, ainsi que les antennes des agences fédérales.

Principes fondamentaux

Partez des recommandations d'ordre général données dans ce guide pour déterminer les pratiques agricoles les mieux adaptées à votre exploitation.

Ce guide se base sur certains principes permettant de combattre les risques de contamination des fruits et des légumes frais, de l'exploitation agricole à la vente au détail. Ces principes concernent plusieurs domaines fondamentaux : qualité des eaux, fumures animales et compost humain (biosolides), hygiène des employés, équipements sanitaires des cultures et des installations, et transport.

En s'appuyant sur ces principes de base durant la culture, la récolte, le conditionnement, le transport et la distribution des fruits et des légumes frais, les utilisateurs de ce guide seront à même de mieux identifier et de mieux répondre aux principaux problèmes préoccupants pour la santé publique.

Principe 1. En matière de contamination microbienne des fruits et légumes frais, les mesures préventives sont préférables aux mesures correctives.

Principe 2. Pour combattre les risques de contamination microbienne posés par les fruits et légumes frais, producteurs et conditionneurs doivent appliquer les pratiques recommandées dans les domaines où ils peuvent plus ou moins contrôler la situation, mais sans pour autant accroître les autres risques menaçant la chaîne d'alimentation ou l'environnement.

Principe 3. Tout élément en contact avec des fruits et légumes frais peut contaminer ces derniers. Les excréments humains ou animaux sont la première source de contamination de ces produits par des agents pathogènes.

Principe 4. Selon sa source et selon sa qualité, toute eau peut contaminer les fruits et les légumes frais avec lesquels elle entre en contact. Les agriculteurs et les autres professionnels du secteur doivent appliquer sur leurs exploitations et dans leurs installations les pratiques recommandées en matière de contrôle des risques de contamination par l'eau.

Principe 5. Les exploitations utilisant une fumure d'origine humaine ou animale doivent adopter de strictes mesures préventives pour réduire le risque de contamination.

Principe 6. L'hygiène des employés et les pratiques sanitaires sur les lieux de production sont des facteurs essentiels en matière de contrôle de la contamination des fruits et légumes frais.

Principe 7. Il est important que les producteurs comprennent les réglementations fédérales, régionales (Etats) ou locales en vigueur et que leurs pratiques agricoles s'y conforment.

Principe 8. Un système de contrôle doit exister tout le long de la chaîne d'approvisionnement alimentaire (exploitations agricoles, installations de conditionnement, centres de distribution et filières de transport). Un programme de protection efficace doit inclure un personnel qualifié et des protocoles de surveillance et de maintenance pour garantir le bon fonctionnement de tous les maillons du réseau et pour permettre le retraçage des produits le long des circuits de distribution.

I. DEFINITIONS

La liste suivante contient les définitions de certains termes employés dans ce guide.

Adéquat : conforme aux pratiques recommandées.

Assainissement : traitement des fruits ou des légumes frais pour détruire largement ou entièrement les micro-organismes posant notamment un risque pour la santé publique, sans pour autant modifier la qualité du produit et sans créer de danger pour la santé du consommateur. S'il s'agit de surfaces de contact alimentaire, elles sont d'abord nettoyées, puis désinfectées à la chaleur ou de manière chimique afin de détruire 99,999% de leur charge en micro-organismes nuisibles.

Biosolides : produits des usines de traitement des eaux usées sanitaires utilisés pour l'amendement des sols, notamment comme engrais (compost humain).

Compostage : processus par lequel des matières organiques sont décomposées (digestion) par voie aérobie ou anaérobie sous l'action de micro-organismes.

Contrôle : (a) gestion des conditions d'une opération selon les critères établis, et (b) conformité aux méthodes recommandées et atteinte des objectifs attendus.

Eaux agricoles : eaux utilisées sur les exploitations (ex. : champs ou vergers) pour tous les besoins agricoles, tels que l'irrigation, l'irrigation antigel, la pulvérisation de pesticides ou encore le refroidissement des cultures (contrôle de l'évapotranspiration).

Exploitant : personne(s) directement responsable(s) d'opérations de production, de récolte, de traitement ou de distribution de fruits et légumes frais et chargée(s) de la gestion de l'ensemble des employés travaillant sur ces opérations.

Fruits et légumes frais : produits frais de la terre vendus au consommateur tels quels ou après un traitement minimal. Ces produits peuvent être intacts (ex. : fraises, framboises, tomates) ou coupés au moment de la récolte (ex. : céleri). Les conseils donnés dans ce guide concernent également les fruits et légumes frais préparés pour une consommation immédiate (ex. : salades mélangées sous emballage). Mais certaines spécialités, comme les produits frais coupés, doivent subir un traitement complémentaire et les pratiques recommandées correspondantes ne sont pas toujours décrites dans ce guide.2

Installations : lieux et bâtiments utilisés directement ou indirectement pour la récolte, le traitement, le conditionnement, l'étiquetage ou l'entreposage des fruits et des légumes.

Mesure de contrôle : toute mesure permettant de prévenir, de limiter ou d'éliminer un risque.

Micro-organismes : virus, bactéries, protozoaires, levures et moisissures. Le terme "microbes" est aussi utilisé ici comme synonyme.

Nuisible : tout animal ou tout insecte, comme les oiseaux, les rongeurs, les cafards, les mouches et les larves, susceptible de transmettre aux denrées alimentaires des germes pathogènes et posant ainsi un risque potentiel pour la santé publique.

Opération de contrôle de salubrité alimentaire : opération organisée et systématique incluant toutes les actions nécessaires pour éviter que les denrées alimentaires ne posent de risques pour la santé du consommateur.

Pathogène : micro-organisme susceptible de provoquer une lésion ou une maladie.

Pratiques recommandées : pratiques d'ordre général recommandées pour réduire les risques de contamination des produits alimentaires par des agents microbiens. Le terme peut recouvrir à la fois les pratiques conseillées aux agriculteurs et celles recommandées aux autres professionnels du secteur des fruits et légumes frais (comme les conditionneurs et les transporteurs).

Risque microbien : risque représenté par les micro-organismes susceptibles de provoquer lésions ou maladies. Sont notamment inclus dans ces micro-organismes les agents bactériens, viraux ou fongiques contaminant les denrées alimentaires en menaçant la santé publique.

Surfaces de contact alimentaire : surfaces en contact direct avec les fruits et les légumes frais ou surfaces d'écoulement de liquides entrant au contact de ces produits ou d'autres surfaces de contact direct durant les opérations normales. Elles incluent notamment celles des équipements utilisés pour la culture des fruits et des légumes.

Surfactant : toute substance qui dissoute dans l'eau ou dans une solution aqueuse en réduit la tension superficielle ou interfaciale.

II. QUALITE DES EAUX

Selon sa source et selon sa qualité, toute eau peut contaminer avec des agents pathogènes les fruits et les légumes frais avec lesquels elle entre en contact.

Les eaux utilisées sur les exploitations agricoles servent à de nombreux emplois, qu'il s'agisse de l'irrigation, de la dispersion des pesticides et des engrais, du rinçage des produits de la terre, de leur refroidissement, de leur lavage, de leur cirage (paraffinage) ou de leur transport. Mais ces eaux peuvent aussi être la cause d'une contamination soit directe, soit indirecte, en propageant alors dans les champs, sur les installations agricoles ou le long des filières de transport des micro-organismes jusque-là contenus dans un endroit limité de la ferme. Selon sa source et selon sa qualité, toute eau peut contaminer avec des agents pathogènes les fruits et les légumes frais avec lesquels elle entre en contact. Si ces agents survivent sur les produits, ils peuvent menacer la santé du consommateur.

A. Risques microbiens

L'eau peut propager des micro-organismes comme certaines souches d'Escherichia coli, de Salmonella, de Vibrio cholerae, de Shigella, de Cryptosporidium parvum, de Giardia lamblia, de Cyclospora cayetanensis, ou encore les virus de Norwalk et de l'hépatite A. Selon la nature de l'agent pathogène, une contamination même mineure peut provoquer une maladie d'origine alimentaire. Les chercheurs ont montré que l'utilisation d'une eau d'irrigation contaminée peut augmenter la fréquence d'isolement des micro-organismes pathogènes présents sur le produit récolté (cf. réf. 5 et 6). En 1995, un cas d'au moins 29 personnes infectées par E. coli O157:H7 a été lié à une consommation de laitue frisée (cf. réf. 7). Si on ignore le lieu de la contamination initiale, les investigateurs ont cependant noté que cette laitue avait été irriguée avec une eau de surface, dont la qualité peut être affectée par les ruissellements. Par ailleurs, en 1990 et en 1993, au moins 300 cas d'infections enregistrés dans quatre Etats américains ont été attribués à une consommation de tomates fraîches contaminées par des souches de Salmonella (cf. réf. 8 et 9). Dans les deux cas, les tomates provenaient du même site de conditionnement dans lequel un bain d'eau semble avoir été la source initiale du problème.

Comme on le verra dans la partie V, qui traite de la recherche des origines d'une contamination microbienne de fruits ou de légumes frais (retraçage), il est souvent difficile d'identifier avec certitude la source du problème. De plus, on ignore quelle proportion de produits peut être contaminée par les eaux utilisées durant les opérations de production et de conditionnement. Aux cultivateurs et aux conditionneurs, il est demandé cependant de participer activement à l'effort de réduction des risques microbiens sur lesquels ils peuvent exercer un certain contrôle.

B. Contrôle des risques potentiels

En général, la qualité de l'eau en contact intime avec les fruits ou les légumes frais doit être supérieure à celle d'une eau n'ayant qu'un contact minimal avec leur partie comestible.

Le degré de contamination de fruits ou de légumes frais par de l'eau souillée dépend à la fois de la provenance de cette dernière, de la manière et du moment de son utilisation, de même que des caractéristiques de la culture. En général, la qualité de l'eau en direct contact avec ces produits de la terre doit être supérieure à celle d'une eau n'ayant qu'un contact minimal. Par exemple, l'eau utilisée en arrosage devra être souvent de meilleure qualité que celle d'une irrigation au goutte-à-goutte, car, pour bien des variétés cultivées, ce goutte-à-goutte peut se faire sans contact direct avec la partie comestible de la plante. Et les variétés de large surface ou de forme propre à faciliter la retenue de micro-organismes pathogènes sont plus susceptibles d'être contaminées, surtout si c'est l'arrosage qui est pratiqué et si cet arrosage a lieu peu avant la récolte.

Certains cultivateurs de fruits et légumes frais utilisent une eau contenant des assainissants. Ces produits réduisent le risque de contamination de surface, comme durant le lavage ou le rinçage des produits ou des matériels de récolte et de transport. Au moment de l'évaluation de la qualité des eaux sur leurs propres exploitations et du choix de mesures de contrôle des risques de contamination des produits alimentaires, les opérateurs doivent considérer les points et les pratiques suivants.

1.0 Eaux agricoles

La qualité de l'eau doit être adéquate. Elle peut varier selon son utilisation.

La qualité des eaux agricoles varie. C'est notamment le cas des eaux de surface, qui peuvent être contaminées de manière intermittente, comme par des ruissellements pollués de fermes d'élevage situées en amont. Quant aux eaux souterraines, si leur qualité est affectée par les eaux de surface (par exemple si la paroi d'un puits âgé est fissurée), elles deviennent plus vulnérables à une contamination. Pour s'assurer que la qualité de l'eau est adéquate, plusieurs mesures sont envisageables. Elles pourront inclure la construction de puits adaptés et bien protégés, le traitement de l'eau pour en diminuer les charges microbiennes, ou l'adoption de méthodes d'irrigation (comme le goutte-à-goutte) limitant ou évitant le contact entre l'eau et les fruits ou les légumes. Les options choisies dépendront de l'utilisation prévue de l'eau, et des besoins comme des ressources de chaque exploitation agricole.

1.1 Considérations générales

1.2 Eaux d'irrigation

Si les eaux d'irrigation sont polluées, elles constituent une source potentielle de contamination des fruits et des légumes par des agents pathogènes. Les techniques d'irrigation appliquant directement l'eau sur la partie comestible des plantes augmentent les risques microbiens pour le consommateur. Pour bien des cultures, l'arrosage par eau pulvérisée propage ainsi plus rapidement les micro-organismes que d'autres techniques comme celle du goutte-à-goutte. Selon les besoins des variétés cultivées et selon les risques existant de contamination des eaux d'irrigation, les cultivateurs pourront vouloir adopter un tel système d'irrigation au goutte-à-goutte. Dans la mesure du possible, ils doivent appliquer les mesures recommandées pour leurs exploitations agricoles dans le but de limiter au mieux le contact entre une eau contaminée et la partie comestible du fruit ou du légume. Plus le délai entre la récolte et le dernier arrosage est court, plus cette règle est importante.

1.3 Autres eaux agricoles

Les autres eaux agricoles, comme celles utilisées en refroidissement des récoltes, en irrigation antigel ou en dispersion de pesticides, peuvent aussi représenter une source de contamination microbienne. Par suite, on doit leur accorder la même attention qu'aux eaux d'irrigation.

2.0 Eaux de traitement des fruits et des légumes

La qualité des eaux de traitement des fruits et des légumes doit correspondre à l'usage envisagé.

Les eaux utilisées pour le traitement des fruits et des légumes sont souvent en contact intime avec le produit. Si l'eau permet effectivement de réduire le risque microbien, elle peut aussi produire l'effet inverse, notamment par contamination croisée. L'usage répété des mêmes eaux de traitement s'accompagne parfois d'une accumulation d'agents pathogènes transmis par le produit récolté lui-même. Il est donc essentiel que les exploitants mettent en place des mesures garantissant une qualité des eaux compatible avec leur usage envisagé.

L'usage d'eaux de traitement des denrées alimentaires dans les installations professionnelles est réglementé au niveau fédéral par le Code of Federal Regulations (CFR). Les pratiques recommandées (Good Manufacturing Practices ou GMP) sont consignées dans les textes 21 CFR 110.37(a) et 21 CFR 110.8(a)(1). Les cultivateurs utilisant des eaux de traitement sur leurs exploitations (pour le lavage ou le refroidissement des récoltes par exemple) pourront vouloir s'inspirer de ces recommandations.

2.1 Considérations générales

Il est préférable de prévenir une contamination plutôt que de traiter une eau souillée avec des assainissants chimiques.

2.2 Eaux de lavage

Le lavage des fruits et légumes frais peut réduire le risque de contamination microbienne pour les consommateurs. Il s'agit d'une étape essentielle, car c'est bien à la surface de ces produits de la terre que se trouvent la plupart des agents pathogènes. Si ces derniers ne sont pas éliminés, neutralisés ou contrôlés d'une manière ou d'une autre, ils peuvent se propager et contaminer un volume important de la récolte.

2.3 Refroidissement des fruits et légumes frais

Il existe différentes techniques de refroidissement des fruits et des légumes frais. On pourra ainsi utiliser l'eau, la glace ou l'air pulsé. La méthode retenue dépendra des besoins de la récolte et des ressources dont dispose l'exploitant. Dans la plupart des cas, un refroidissement par air (avec des ventilateurs ou des préréfrigérateurs sous vide) est la technique posant le moins de problèmes. Mais ces équipements doivent être nettoyés et inspectés régulièrement. De plus, aucune source potentielle de contamination ne doit exister à proximité des prises d'air du système.

L'eau ou la glace de refroidissement constitue une possible source de contamination microbiologique. Par ailleurs, la réutilisation de l'eau pour refroidir des chaînes continues augmente le risque de contamination croisée. Les fruits ou les légumes d'un seul bac peuvent être la source d'une accumulation progressive d'agents pathogènes dans l'alimentation en eau de refroidissement. Le traitement de l'eau avec un produit assainissant peut réduire le risque de contamination microbienne de la récolte. Une série d'infections d'origine alimentaire par Shigella sonnei transmis par des laitues batavia américaines semble ainsi avoir eu pour origine une eau contaminée par des matières fécales et utilisée soit en irrigation, soit en refroidissement après conditionnement (cf. réf. 13).

III. FUMURES D'ORIGINE ANIMALE ET HUMAINE

Les producteurs doivent adopter les pratiques recommandées pour les exploitations agricoles en matière de compost humain (biosolides) et de fumures animales.

Le compost humain (biosolides) et les fumures animales bien préparés sont des engrais efficaces et sans danger. Mais en l'absence de traitement ou en cas de traitement insuffisant, ces composés organiques contiennent des agents pathogènes nuisibles à la santé humaine. Quand ils servent à amender les sols ou quand ils sont la source de ruissellements venant polluer les eaux souterraines ou de surface, ils peuvent contaminer les fruits et les légumes frais. Les producteurs doivent adopter les pratiques recommandées en matière d'utilisation du compost humain (biosolides) et des fumures animales.

Les cultivateurs doivent également observer leur propre environnement pour identifier les sources évidentes de matières fécales posant un risque de contamination.

A. Risques microbiens

Les matières fécales animales et humaines sont une source non négligeable d'agents pathogènes pour l'homme. Un micro-organisme particulièrement dangereux, Escherichia coli O157:H7, provient essentiellement des excréments de ruminants comme les bovins, les ovins et les cervidés. Les matières fécales d'origine animale ou humaine contiennent aussi des souches de Salmonella, de Cryptosporidium et d'autres germes pathogènes. L'usage de compost humain (biosolides) ou de fumures animales en culture des fruits et des légumes doit donc faire l'objet d'une attention particulière pour réduire le risque de contamination.

Les producteurs doivent connaître les sources de matières fécales existant sur leurs exploitations ou à proximité de ces dernières et pouvant affecter involontairement la culture ou la manipulation des fruits et des légumes frais. L'emploi de fumures animales non traitées ou mal traitées, et la présence d'aires de compostage et de stockage de fumures, ou celle de fermes d'élevage intensif, d'exploitations avicoles, d'usines de traitement des eaux usées, et de leurs sites de traitement, d'entreposage ou d'élimination de compost humain (biosolides), ou encore de fortes concentrations d'animaux non domestiques durant la culture ou la récolte (oiseaux nicheurs dans un hangar de conditionnement, et chevreuils ou oiseaux migrateurs dans les champs, par exemple) posent des risques de contamination microbienne.

B. Contrôle des risques potentiels

Les pratiques recommandées aux agriculteurs en matière d'utilisation de fumures animales ou de compost humain (biosolides) visent notamment à réduire la charge en agents pathogènes ainsi qu'à augmenter au maximum le délai entre l'épandage et la récolte.

1.0 Compost humain (biosolides)

Le 18 juillet 1991, l'EPA a publié dans le Federal Register un avis officiel sur les avantages d'un emploi du compost humain (biosolides) sur les terres du domaine fédéral, y compris pour les cultures de produits destinés à la consommation humaine. L'usage du compost humain est réglementé au niveau fédéral par le Code of Federal Regulations (CFR), plus précisément par le texte de référence 40 CFR 503. Entre autres exigences (comme celle d'un délai minimal entre l'épandage du compost et la période de la récolte, que les produits de la culture soient destinés à la consommation humaine ou animale), ce texte impose l'élimination totale ou partielle des agents pathogènes préalablement à l'utilisation. Par ailleurs, certains Etats américains réglementent aussi l'usage du compost humain. Les cultivateurs les utilisant doivent d'abord se conformer aux exigences du texte fédéral (40 CFR 503), puis éventuellement à celles imposées par les Etats. Comme les fumures animales peuvent aussi contenir des concentrations égales ou supérieures en agents pathogènes, dont certains sont néfastes pour l'homme, les cultivateurs pourront vouloir s'inspirer de la réglementation fédérale applicable au compost humain (40 CFR 503) quand ils utilisent une telle fumure sur leur propre exploitation.

Outre le risque de contamination microbienne, l'emploi de compost humain dans les cultures pose d'autres problèmes (comme celui de la présence éventuelle de métaux lourds et de composés organiques toxiques) qui sortent du cadre de ce guide. Ces problèmes sont cependant évoqués par la réglementation fédérale (40 CFR 503).

Pour en savoir plus sur les méthodes recommandées aux utilisateurs de compost humain, les producteurs pourront consulter les spécialistes du NRCS (Natural Resource Conservation Service, anciennement le Soil Conservation Service) de l'USDA, les experts des centres de recherche et d'enseignement ou encore les conseillers agricoles. Ils trouveront aussi en fin de chapitre une liste de publications techniques sur l'usage agricole du compost humain et des fumures animales, y compris pour la production des fruits et des légumes.

2.0 Pratiques recommandées aux agriculteurs en matière de fumures animales

Les producteurs doivent adopter les pratiques qui leur sont recommandées en matière d'utilisation de fumures animales. Ces pratiques visent à réduire le risque de contamination des fruits et des légumes frais par des micro-organismes pathogènes. Les cultivateurs pourront ainsi traiter leurs fumures (par exemple en les compostant) ou encore, dans la mesure du possible, limiter le plus possible le contact direct ou indirect de ces fumures avec les produits cultivés, surtout à l'approche de la récolte.

Voici des exemples de pratiques recommandées aux agriculteurs.

2.1 Traitements pour réduire les concentrations en agents pathogènes

Divers traitements permettent de réduire les charges en germes pathogènes des fumures animales. La fumure pourra être traitée directement par le cultivateur sur son exploitation ou par un tiers (comme un fournisseur). La sélection d'un traitement particulier dépendra des besoins et des ressources de l'exploitant individuel ou de son fournisseur. On distingue traitements passifs et traitements actifs.

2.1.1 Compostage

Le compostage est une technique couramment utilisée pour réduire les risques microbiens présentés par le fumier brut.

Les hautes températures produites par le compostage peuvent tuer en quelques jours la plupart des agents pathogènes et le risque de contamination microbienne est ainsi largement réduit. Mais la plupart des études menées jusqu'à présent sur le compostage du fumier et sur son épandage dans les cultures alimentaires ont porté sur la fertilité des sols et sur la qualité des récoltes. Peu de travaux ont concerné la survie des pathogènes dans une fumure non traitée, sur les traitements d'élimination de ces micro-organismes ou sur les risques de contamination croisée sous différentes conditions dans les cultures de produits destinés à la consommation humaine. Certains germes pathogènes, comme le virus de l'hépatite A, résistent à des températures élevées. De plus, la durée et la température requises pour éliminer partiellement ou totalement les risques microbiens liés au fumier et aux autres composés organiques peuvent varier en fonction du climat et des pratiques spécifiques à chaque exploitation individuelle.

Si les agences gouvernementales ne disposent pas de données suffisantes pour conseiller une durée et une température idéales pour chaque type de compostage et de traitement des fumures animales, les pratiques recommandées ci-dessous aux agriculteurs pourront permettre de combattre le risque de contamination croisée entre fumures et fruits ou légumes frais.

2.2 Stockage, manipulation et épandage

Les producteurs doivent analyser leurs habitudes et leurs conditions de travail pour rechercher les sources potentielles de contamination.

2.2.1 Fumures non traitées

L'épandage d'un fumier non traité (fumier brut) dans des cultures de produits comestibles pose un risque accru de contamination par des agents pathogènes. Les cultivateurs utilisant une fumure brute doivent considérer les points suivants :

2.2.2 Traitements pour réduire les risques microbiens posés par les fumures animales

Les engrais naturels, comme le fumier composté, ou les engrais mixtes contenant des nutriments d'origine naturelle, doivent être traités pour réduire le risque d'introduction d'agents pathogènes. Il faut faire attention à ne pas contaminer des fruits ou des légumes frais avec une fumure en cours de compostage ou subissant un autre traitement. Les cultivateurs utilisant une fumure traitée doivent envisager ces pratiques agricoles :

3.0 Matières fécales animales

Les matières fécales animales sont une source connue de germes pathogènes pouvant causer une infection d'origine alimentaire.

Les producteurs doivent analyser les habitudes et les conditions existant sur leur exploitation en recherchant les sources incontrôlées de quantités importantes de matières fécales animales pouvant contaminer leurs cultures. Parmi les pratiques recommandées aux agriculteurs pour réduire ce risque, on peut citer les suivantes :

Publications utiles (en anglais) :

NRCS Conservation Practice Standard 317: "Composting Facility" (USDA, SCS, décembre 1990). Cette publication contient les règles à suivre pour le compostage sur une exploitation agricole.

NRCS AWMFH 651.1004(F), Rynk et al., "On Farm Composting Handbook", NRAES-54 North Regional Agricultural Engineering Svc, Cooperative Extension, et R.T. Haug, 1993, "The Practical Handbook of Compost Engineering", Tachnomics Publishing Co., Inc, Lancaster, PA.

"Domestic Septage Regulatory Guidance - A Guide to the EPA 503 Rule", EPA 832-B-92-005, septembre 1993.

US EPA, "A Plain English Guide to the EPA Part 503 Biosolids Rule", EPA 1832-R-93-003, Washington DC, 1994.

Environmental Regulation and Technology Control of Pathogens and Vector Attraction Reduction, EPA 1625/1-92/013, décembre 1992.

IV. ASSAINISSEMENT ET HYGIENE

Assainissement et hygiène sont essentiels pour combattre le risque de contamination microbienne des fruits et des légumes frais.

Cette partie du guide traite des principes établis d'hygiène et d'assainissement que les exploitants peuvent adopter pour combattre le risque de contamination de leurs fruits et légumes frais par des germes pathogènes. Comme le degré de contrôle sanitaire souhaitable varie à chaque étape de la production (il diffère ainsi dans les cultures et au sein d'une installation de conditionnement), les règles recommandées seront présentées successivement pour chacune de ces étapes (cultures, conditionnement, transport). Ce chapitre traite également de manière générale du rôle des employés et des travailleurs agricoles en la matière. A chaque étape de la chaîne alimentaire, de la terre des champs à la table du consommateur, assainissement et hygiène sont essentiels pour réduire le risque de contamination microbienne des fruits et des légumes frais.

A. Employés et travailleurs agricoles

Il faut connaître les réglementations sanitaires en vigueur au niveau fédéral ou régional (Etats) en matière de production, de conditionnement ou de manipulation des produits alimentaires destinés à une consommation humaine.

Les pratiques sanitaires applicables aux employés travaillant sur les sites de fabrication, de conditionnement ou de manipulation de produits alimentaires destinés à une consommation humaine relèvent du Code of Federal Regulations (CFR). Les pratiques recommandées (Good Manufacturing Practices ou GMP) sont consignées dans le texte de référence 21 CFR 110.10. Elles devraient être suivies dans un environnement agricole (dans les cultures et les unités de conditionnement). Par ailleurs, les exploitants agricoles doivent aussi tenir compte des règles de protection de la santé des travailleurs imposées par le ministère américain du travail (Occupational Safety and Health Act ou OSHA).

1.0 Risques microbiens

Les travailleurs agricoles atteints d'une maladie infectieuse posent un risque de contamination des fruits et des légumes frais.

Les récents cas de poussée infectieuse liés à la consommation de fruits ou de légumes frais ont souvent eu pour origine une contamination par des matières fécales. Pour cette raison, les exploitants doivent accorder la priorité aux pratiques agricoles réduisant le risque de contact direct ou indirect entre ces matières et les produits frais de la terre. Par ailleurs, maladies infectieuses, troubles de santé accompagnés de diarrhée, lésions ouvertes (comme les furoncles, les lésions cutanées ou les plaies infectées) et autres affections sont une source potentielle d'agents pathogènes. S'ils ne connaissent pas ou s'ils ne respectent pas les règles sanitaires qui s'imposent, les travailleurs atteints peuvent involontairement contaminer les fruits et les légumes frais, les ressources en eau ou les autres travailleurs, en propageant ainsi des micro-organismes dangereux pour l'alimentation des consommateurs.

2.0 Contrôle des risques potentiels

Il faut former tous le personnel de l'exploitation à de bonnes pratiques sanitaires.

2.1 Santé et hygiène du personnel

Il faut que tout le personnel de l'exploitation, y compris les personnes n'ayant qu'un rapport indirect avec la production de fruits ou de légumes (comme celles responsables du contrôle des nuisibles), se conforment aux règles sanitaires établies. Les exploitants doivent considérer les pratiques suivantes :

2.2 Formation

L'exploitant doit tenir compte de la réglementation de l'OSHA (29 CFR 1910.141, subpart J et 29 CFR 1928.110) relative à la santé et à la formation des travailleurs. Parmi les autres points sur lesquels la formation doit insister, on peut citer les suivants :

B. Installations sanitaires

1.0 Risques microbiens

Sur les exploitations gérant mal leurs eaux noires dans les cultures ou dans les unités de conditionnement, le risque de contamination des fruits et des légumes peut être considérablement accru.

2.0 Contrôle des risques potentiels

Les exploitants doivent se familiariser avec la réglementation sanitaire applicable aux cultures ou aux installations agricoles. Pour les cultures, les textes réglementaires, comme celui de l'OSHA (29 CFR 1928.110), précisent les caractéristiques des stations de lavage des mains, le nombre maximal de travailleurs par toilettes, la distance maximale devant séparer un travailleur des toilettes, et la fréquence de nettoyage de ces installations. Un bon contrôle sanitaire dans les cultures permet non seulement de réduire le risque de contamination des fruits ou des légumes, mais il aide aussi à protéger les travailleurs comme les consommateurs contre les maladies infectieuses transmises par la nourriture.

Les pratiques sanitaires recommandées actuellement pour les bâtiments et les installations, pour les équipements de même que pour les activités de contrôle (Good Manufacturing Practices ou GMP) sont réglementées au niveau fédéral par le Code of Federal Regulations (CFR), plus précisément dans les sections de référence 21 CFR 110.20 à 21 CFR 110.93. C'est une ressource à conseiller pour la mise en place de programmes d'atténuation des risques. La réglementation de l'OSHA (29 CFR 1910.141, subpart J) concerne les toilettes et d'autres questions sanitaires. Les installations de conditionnement occupant des bâtiments fermés sont visées par ces textes. Les exploitants de sites de conditionnement et de traitement des fruits et des légumes doivent aussi examiner les règles applicables par l'industrie alimentaire, comme celles indiquées dans le code alimentaire (Food Code) de la FDA (cf. réf. 4).

2.1 Toilettes et postes de lavage des mains

2.2 Elimination des eaux noires

Une évacuation impropre des eaux noires des toilettes peut entraîner une contamination des travailleurs, des animaux, des récoltes, des terres et des ressources en eau. Pour éviter leur écoulement dans les cultures, les exploitants doivent adopter des systèmes et des pratiques sanitaires, que les toilettes soient fixes ou mobiles. Ils doivent aussi se conformer à la réglementation de l'EPA relative à l'utilisation ou à l'élimination des boues résiduaires (40 CFR Part 503), ou lire la publication de l'agence intitulée Domestic Septage Regulatory Guidance: A Guide to the EPA Part 503 Rule. Parmi les pratiques recommandées, on peut citer les suivantes :

C. Cultures

Une mauvaise gestion des matières de vidange dans les cultures peut augmenter considérablement le risque de contamination des fruits et des légumes.

1.0 Risques microbiens

Une contamination simple ou croisée de fruits ou de légumes avant ou durant leur récolte peut provenir de nombreuses sources. Le sol, les engrais, les eaux agricoles, les travailleurs ou les équipements agricoles sont autant de vecteurs potentiels de micro-organismes pathogènes. Les parties II et III de ce guide traitent respectivement de la qualité des eaux et de l'utilisation des fumures animales ou du compost humain (biosolides). Les parties IV.A et IV.B ci-dessus concernent l'hygiène des employées et les pratiques sanitaires. Quant à la partie IV.D, elle s'adresse aux exploitants d'installations de conditionnement de fruits (stations fruitières) et de légumes.

2.0 Contrôle des risques potentiels

2.1 Règles générales pour la récolte

2.2 Entretien des équipements

Tous les matériels utilisés dans les cultures, qu'il s'agisse par exemple des récolteuses, des bacs, des paniers, des tables, des matériaux d'emballage, des brosses ou des seaux, peuvent facilement transmettre aux produits frais des agents pathogènes. Cultivateurs et exploitants doivent envisager les règles suivantes :

D. Aires de conditionnement

Il est essentiel que les bâtiments, les unités de traitement, l'appareillage, les accessoires, ainsi que leurs sites soient bien maintenus afin de réduire le risque de contamination microbienne des fruits et des légumes.

1.0 Risques microbiens

Les exploitations dont les installations de conditionnement sont peu salubres posent un risque certain de contamination des eaux agricoles et des fruits ou des légumes frais. Les germes pathogènes sont notamment présents sur le sol, dans les canalisations d'évacuation ainsi qu'à la surface des matériels de traitements des produits. En l'absence de bonnes pratiques sanitaires, toute surface au contact de denrées alimentaires est une source potentielle de contamination microbienne. De telles pratiques doivent être mises en place dans l'ensemble des installations et inclure une inspection régulière des surfaces de contact alimentaire.

2.0 Contrôle des risques potentiels

2.1 Règles générales pour le conditionnement

2.2 Règles générales pour l'entretien des installations

Les matériaux et la conception des équipements utilisés pour le conditionnement des fruits et des légumes frais doivent permettre leur nettoyage facilement. Ces facteurs ainsi que leur mode d'utilisation et leur état de propreté peuvent contribuer à combattre le risque de contamination croisée des produits récoltés. Les exploitants et les cultivateurs doivent considérer les règles suivantes :

2.3 Contrôle des nuisibles

Toute forme animale, que ce soient les mammifères, les oiseaux, les reptiles ou les insectes, sont des vecteurs potentiels de contamination microbienne des fruits et des légumes frais, car ils sont porteurs d'une variété d'agents pathogènes comme Salmonella. Les problèmes posés par les nuisibles peuvent être combattus avec les précautions suivantes :

E. Exploitations ouvertes au public et stands de vente en bord de route

Les producteurs qui invitent le public à récolter leurs propres fruits ou légumes dans les champs de même que ceux qui vendent leurs produits frais directement aux consommateurs doivent en profiter pour promouvoir une bonne hygiène.

Publications utiles (en anglais) :

USDA Agriculture Marketing Service : "Selling the best at the Farmers Market: Good Handling Practices for Direct Marketers".

F. Transport

Certaines conditions doivent être respectées pour combattre le risque de contamination microbienne au cours du transport des fruits et des légumes frais de l'exploitation au marché.

Il est conseillé aux exploitants d'accorder une attention particulière aux conditions de transport de leurs produits frais entre le champ et le refroidisseur, l'aire de conditionnement, les installations de traitement, les centres de distribution ou les points de vente au détail. Certaines conditions doivent être respectées pour combattre les risques de contamination microbienne. Le succès de tout programme de protection de la santé des consommateurs repose notamment sur une constante collaboration avec les personnes en charge du transport.

1.0 Risques microbiens

Une contamination microbienne à partir d'autres denrées ou de sources non alimentaires peut survenir durant le chargement, le déchargement, l'entreposage ou le transport.

2.0 Contrôle des risques potentiels

Il faut toujours examiner les conditions sanitaires d'un transport et d'une manipulation de fruits et de légumes frais, notamment aux différentes étapes de la chaîne de distribution. Ces produits doivent être séparés des autres denrées alimentaires et de toute source potentielle de contamination par des agents pathogènes.

2.1 Règles générales

2.2 Règles générales pour le transport

Les exploitants doivent faire tout leur possible pour que les conditions sanitaires nécessaires soient remplies avant d'utiliser camions et autres moyens de transport. Pour réduire le risque de contamination microbienne, il faut notamment considérer les règles suivantes.

V. RETRAÇAGE

La capacité d'identifier la provenance d'un produit est un outil précieux en gestion des risques. Le retraçage permet de départager les responsabilités et de prévenir certains risques alimentaires menaçant la santé des consommateurs.

Le retraçage permet de remonter à la source de produits alimentaires comme les fruits et les légumes frais (identification des producteurs, des conditionneurs, etc.). Cette recherche des origines ne peut pas toujours empêcher une contamination microbienne et une infection éventuelle des consommateurs. Mais c'est un outil précieux de gestion et de prévention des risques. L'information obtenue au cours d'un retraçage peut permettre en effet d'isoler et d'éliminer une filière présentant un risque de santé publique tout en disculpant les exploitations et les produits étrangers au problème. Le plus souvent, un système fiable de retraçage aide à prévenir les paniques chez les consommateurs.

Généralités sur le retraçage

Les denrées alimentaires à l'origine d'une série d'infections sont le plus souvent détectées grâce à une enquête épidémiologique. Quand une contamination multiple par le même agent pathogène devient apparente, les autorités sanitaires tentent de déterminer de manière scientifique les sources possibles durant la période de consommation. Si ces efforts permettent d'identifier un produit alimentaire particulier, ces mêmes autorités cherchent alors à recueillir les informations suivantes :

  1. Coordonnées du point de service (lieu où la denrée à l'origine des infections a été servie ou vendue) et sa méthode éventuelle de préparation.

  2. Données d'identification du produit obtenues au point de service (type de la denrée, emballages, étiquettes et numéros de lot le cas échéant).

  3. Données relatives aux livraisons suspectes du produit depuis sa source initiale jusqu'au point de service. Ces informations sont obtenues d'une des deux manières suivantes :

    a. soit en partant des numéros de lot, quand ils existent, pour remonter la filière ;

    b. soit en partant de la période de vente du produit et de la période d'infection, en exploitant les informations sur les livraisons enregistrées dans les documents ou fournies par l'interrogation des employés travaillant au point de service. Des interrogatoires doivent aussi être menés auprès de tous les distributeurs possibles de la filière étudiée.

En fonction de l'agent pathogène impliqué et de la source suspectée du problème, le degré de fiabilité des données obtenues avec ces enquêtes peut varier considérablement. Dans le secteur des fruits et légumes frais, coordonnées du producteur ou numéros de lot ne sont que rarement utilisés ou consignés sur les pièces de réception ou d'expédition. Les inspecteurs de la santé publique doivent se baser sur l'analyse de documents et sur des interrogatoires. Leurs efforts demandent du temps et des ressources, et ralentissent l'identification de la source recherchée. Ils sont encore compliqués quand certains documents manquent ou lorsque la mémoire des personnes interrogées faut, rendant ainsi plus difficile la détermination de la cause ou des causes exacte(s) du problème.

Défis posés au secteur des fruits et légumes

Les fruits et les légumes frais sont périssables. Souvent, le produit à l'origine d'une série d'infections a déjà disparu des rayonnages quand le problème devient apparent. Son identification est alors extrêmement difficile. De plus, les pratiques en vigueur dans les circuits de vente et de distribution de gros ou de détail, comme le recyclage de caisses ou le mélange des produits, compliquent encore considérablement la tâche d'identification directe de la source de la contamination. Et si les enquêteurs parviennent à localiser cette source (par exemple, au niveau d'une culture particulière ou d'une installation de conditionnement), l'origine de la contamination peut s'être évaporée bien avant leur arrivée sur les lieux. Ces difficultés expliquent une marge d'incertitude élevée et, parfois, de fausses conclusions, dont les conséquences peuvent être très coûteuses. Les pertes subies sont particulièrement préoccupantes quand on démontre finalement que la branche professionnelle initialement incriminée n'avait aucun rapport avec la contamination. Ce fut notamment le cas en 1996, quand plusieurs séries d'infections dues à un parasite protozoaire, Cyclospora cayatanensis, furent attribuées à tort à une consommation de fraises fraîches : cette erreur coûta aux producteurs de fraises américains plus de 40 millions de dollars.

Avantages d'un système fiable de retraçage

Malgré tous les efforts entrepris par les professionnels du secteur alimentaire, il est bien possible que les risques microbiens d'origine alimentaire ne disparaissent jamais complètement. Cependant, un système de retraçage fiable, même lorsqu'il n'existe que quelques spécimens identifiables, peut fournir aux enquêteurs des indices les conduisant à une région particulière, à une installation de conditionnement ou même à une culture, plutôt que d'en rester simplement à une variété donnée de fruit ou de légume.

Au plan de la santé publique, il est souhaitable d'améliorer la vitesse et la précision du retraçage pour réduire l'étendue de la contamination chez les consommateurs. Une retraçage rapide permet aussi d'économiser de précieuses ressources de santé publique et de limiter le niveau d'anxiété du public.

Plus le champ d'investigation sera étroit et précis, moins les producteurs et les professionnels sans aucun rapport avec la contamination ou sa propagation risqueront de payer à tort des conséquences économiques désastreuses. De plus, un traçage plus rapide et plus précis des denrées alimentaires peut aussi permettre aux autorités de la santé publique de déceler certains facteurs de contamination, en apportant ainsi aux producteurs, aux exploitants et aux autres professionnels concernés des données susceptibles de combattre les risques futurs.

Mise en place de systèmes efficaces de retraçage

Les méthodes pratiquées le long des chaînes de distribution des fruits et des légumes sont d'une grande diversité. La mise en place d'un système de retraçage pourra être plus facile pour certaines variétés de produits que pour d'autres. Et la taille de l'exploitation joue aussi un rôle. Le système sera souvent plus réalisable sur les grandes exploitations ayant le contrôle non seulement de la production, mais également des étapes ultérieures, qu'il s'agisse du conditionnement ou de la distribution. Les associations professionnelles, les producteurs et les exploitants du secteur sont cependant encouragés à mettre en place un système de retraçage dans tous les cas possibles.

Les professionnels doivent analyser les conditions de fonctionnement de leurs exploitations et prendre les mesures nécessaires pour identifier de la manière la plus détaillée possible la source des emballages individuels de produits frais, de la ferme au détaillant, en passant par le conditionneur et le distributeur. Un système de retraçage efficace doit inclure au minimum les documents indiquant l'origine du produit de même qu'un moyen de marquage, qui, idéalement, permettrait de le suivre tout au long de la filière de commercialisation. La documentation doit indiquer :

a. la date de la récolte ;

b. les coordonnées de l'exploitation agricole ;

c. les coordonnées des intermédiaires, de l'unité de refroidissement au destinataire.

De nombreux producteurs, notamment ceux cultivant de petites exploitations, n'ont que peu de contrôle sur la manière dont leurs récoltes seront traitées après avoir quitté les terres. Pour cette raison, il est fondamental que cultivateurs et conditionneurs travaillent en collaboration avec les professionnels du transport et de la distribution de gros ou de détail. Ensemble, ils pourront développer les techniques d'identification du lieu de production ou de conditionnement permettant ensuite de remonter la filière allant de la ferme à l'épicerie. Certains groupements professionnels ont ainsi déjà adopté codes à barres, tampons ou étiquettes pour indiquer la source du produit. Ils ont aussi favorisé la création de programmes informatiques permettant aux détaillants de remonter précisément à l'exploitation agricole ou aux installations de conditionnement.

VI. CONCLUSION

Une fois en place les pratiques recommandées aux agriculteurs, il faut s'assurer que le tout fonctionne correctement.

La protection de notre salubrité alimentaire requiert des efforts vastes et coordonnés à travers tout le système d'approvisionnement. Les responsabilités en la matière sont partagées par tous les acteurs jouant un rôle de la ferme à la table du consommateur : cultivateurs, travailleurs agricoles, exploitants d'installations de conditionnement ou de traitement, grossistes, détaillants, agences gouvernementales et public.

Ce guide contient des principes de base et quelques pratiques recommandées aux exploitants pour les aider à combattre les risques microbiens associés à la production de fruits et de légumes frais. Les travaux de recherche se poursuivent et continueront dans l'avenir pour enrichir nos connaissances et améliorer les techniques. Mais, dès maintenant, les professionnels du secteur sont vivement encouragés à prendre une part importante au contrôle des risques qu'ils peuvent maîtriser. Ils sont invités à se servir de ce guide pour évaluer leurs propres installations et pour analyser les risques spécifiques présents sur leur site, afin de mettre en place des mesures à la fois raisonnables et rentables.

Comme souligné dans ce guide, cinq domaines principaux sont à considérer en matière de contrôle des risques de contamination microbienne : (1) eaux agricoles ; (2) fumures animales et compost humain (biosolides) ; (3) hygiène des travailleurs ; (4) salubrité dans les cultures, les installations et durant le transport ; (5) identification des sources de production (retraçage). Les producteurs individuels et les conditionneurs doivent examiner sur leur ferme, sur leurs installations et le long des filières de transport toutes les conditions et toutes les pratiques pouvant présenter un risque possible de contamination. Ils devront ensuite choisir la palette de mesures recommandées leur permettant de garantir la salubrité des denrées alimentaires à un coût acceptable.

Une fois ces mesures en place chez les producteurs comme chez les autres professionnels du secteur, il est important que le responsable de l'exploitation vérifie le bon fonctionnement de l'ensemble. Il devra suivre de près la situation avec ses chefs d'équipe, et s'assurer que des surveillances régulières ont bien lieu, que les équipements fonctionnent normalement et que les pratiques agricoles recommandées sont bien suivies. Sans vérification et sans responsabilisation, les meilleures tentatives de réduction des risques de contamination microbienne des fruits et des légumes frais sont vouées à l'échec.

VII. REFERENCES

  1. The White House. Office of the Press Secretary. "Radio Address of the President to the Nation". 25 janvier 1997.

  2. U.S. Environmental Protection Agency (EPA), Department of Health and Human Services, and U.S. Department of Agriculture (USDA). "Food Safety from Farm to Table: A National Food-Safety Initiative -- A Report to the President ", mai 1997.

  3. The White House. "Memorandum for the Secretary of Health and Human Services, The Secretary of Agriculture", 2 octobre 1997.

  4. U.S. Public Health Service, FDA. "1997 Food Code", U.S. Department of Health and Human Services, Food and Drug Administration, Washington, DC 20204, Etats-Unis.

  5. Norman, N.N. and P.W. Kabler, Bacteriological Study of Irrigated Vegetables. Sewage and Industrial Wastes 25:605-609, 1953.

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  9. Centers for Disease Control (CDC). Multistate outbreak of Salmonella serotype Montevideo infections. EPI-AID 93-79, 1993.

  10. U.S. Environmental Protection Agency (EPA). Ambient Water Quality Criteria for Bacteria, EPA Office of Water Regulations and Standards, EPA 832-B-92-005, janvier 1986.

  11. U.S. Department of Agriculture (USDA). List of Proprietary Substances and Nonfood Compounds Authorized for Use Under USDA Inspection and Grading Programs.

  12. Zhuang, R.-Y., L.R. Beuchat, and F.J. Angulo. Fate of Salmonella montevideo on and in raw tomatoes as affected by temperature and treatment with chlorine. Applied Environmental Microbiology 61:2127-2131, 1995.

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  14. U.S. Environmental Protection Agency (EPA). Domestic Septage Regulatory Guidance, A Guide to the EPA 503 Rule. EPA, Office of Water Regulations and Standards, 832-B-92-005, septembre 1993.

  15. Reiners, S., A. Rangarajan, M. Pritts, L. Pedersen, and A. Shelton. "Prevention of Foodborne Illness Begins on the Farm". Cornell Cooperative Extension, Cornell University, Ithaca, NY.

  16. Wang, W., Zhao, and M.P. Doyle. Fate of enterohemorrhagic Escherichia coli O157:H7 in bovine feces. Journal of Applied and Environmental Microbiology 62: No. 7, 1996.

  17. Bohach, C.H., Personal communication regarding survival of E. coli in sheep manure. 1er décembre 1997.


ADDENDA

Compléments d'information sur l'élaboration du guide et réponses aux commentaires sur la version préliminaire datée du 25 novembre 1997

A. Naissance du guide

L'idée d'un guide sur les risques alimentaires liés aux fruits et aux légumes frais résulte de la ligne de conduite du secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (Food and Drug Administration ou FDA) publiée dans le Federal Register du 27 février 1997 (62 FR 8961) et connue sous le nom de Good Guidance Practices. Selon cette ligne de conduite, la préparation d'un tel guide doit reposer sur la participation de toutes les parties concernées, qui doivent ensuite pouvoir accéder au document final de recommandations. La FDA a aussi la responsabilité de mettre à jour le guide régulièrement au fil de l'évolution de la recherche et des politiques officielles. Point essentiel, de tels guides n'établissent pas de droits ou de responsabilités de nature juridique et n'ont pas valeur d'obligation légale pour les professionnels du secteur et pour les autres parties concernées.

Pour tenir compte de cette ligne de conduite ainsi que de la directive présidentielle, la FDA a non seulement recherché la participation des autorités agricoles ou des agences de santé publique au niveau tant fédéral que régional (Etats) ou local, mais elle a aussi voulu entendre l'ensemble des parties concernées, et en particulier les producteurs et leurs groupements professionnels. Le 17 novembre 1997, au cours d'une réunion publique tenue à Washington, des représentants du ministère américaine de l'agriculture (Department of Agriculture ou USDA), de la FDA et de l'agence américaine pour la protection de l'environnement (Environmental Protection Agency ou EPA) ont présenté les grands traits d'un guide sur la prévention de la contamination microbienne des fruits et des légumes frais. Durant la même réunion, une sous-commission (Fresh Produce Subcommittee) du National Advisory Committee for Microbiological Criteria for Food examina et commenta certains passages d'une version préliminaire. Cette dernière couvrait de larges domaines, de la qualité des eaux à l'hygiène des travailleurs agricoles, en passant par les fumures et le compost humain (biosolides), les conditions sanitaires dans les cultures et sur les aires de conditionnement, la distribution et le transport, et encore le retraçage. Pour cette ébauche, la FDA s'était inspirée en partie de guides déjà publiés par les associations professionnelles. L'agence reçut aussi une aide précieuse de l'USDA, de l'EPA, du ministère américain du travail (Occupational Safety and Health Administration ou OSHA), des centres de prévention et de contrôle des maladies (Centers for Disease Control and Prevention ou CDC), de même que d'autres agences gouvernementales. Le 25 novembre 1997, la FDA diffusa électroniquement sur son site Web (page d'accueil à l'adresse http://www.fda.gov) la version proposée du guide sous le titre Working Draft -- Guide to Minimize Microbial Safety Hazards for Fresh Fruits and Vegetables.

Pour favoriser une large participation à la préparation de ce guide sur les fruits et légumes frais, la FDA organisa, entre le 1er et le 12 décembre 1997 et en collaboration avec l'USDA, six réunions avec les parties concernées au niveau local. Ces réunions eurent lieu à Grand Rapids (Michigan), à Geneva (Etat de New York), à West Palm Beach (Floride), à Helotes (Texas), à Salinas (Californie) et à Portland (Oregon). Elles traitèrent surtout du secteur des fruits et des légumes produits aux Etats-Unis. De plus, le 8 décembre 1997, la FDA réunit à Washington des représentants de pays étrangers pour discuter du secteur des fruits et légumes importés. Ces réunions avaient trois buts : (1) présenter une version du guide encore à l'état d'ébauche ; (2) solliciter une participation à l'élaboration du guide et des commentaires pertinents de la part de la communauté agricole, de l'industrie agro-alimentaire, des consommateurs, des universitaires et des autres parties concernées ; (3) répondre à un malentendu apparemment fréquent selon lequel la FDA chercherait à imposer de nouvelles réglementations aux cultivateurs à travers la publication du guide.

Plus de 400 participants inscrits assistèrent aux six réunions dans les différents Etats américains. Parmi eux, des propriétaires de petites et moyennes exploitations agricoles, des fabricants de produits alimentaires, des représentants de groupements professionnels, des détaillants, des experts-conseils en agriculture, des universitaires, des membres d'organisations syndicales et d'associations de consommateurs, des diététiciens, des conseillers en économie domestique, des ingénieurs-conseils, ainsi que des responsables d'agences fédérales, régionales (Etats) ou locales. Plus d'une centaine d'autres personnes, représentants au moins 32 gouvernements étrangers, les organisations professionnelles, les groupements de consommateurs, les services du Congrès et la presse participèrent à la réunion du 8 décembre. Des transcriptions de ces réunions et de tous les commentaires reçus sur la version préliminaire du guide proposé sont disponibles dans les fichiers de la Dockets Management Branch (adresse en début de document) sous la référence indiquée. Ces transcriptions et commentaires sont aussi accessibles électroniquement à travers la page d'accueil de la FDA sur le Web (http://www.fda.gov/dockets/dockets.htm).

B. Commentaires reçus sur la version préliminaire du guide proposé

Outre les commentaires exprimés oralement au cours des réunions préparatoires, la FDA a reçu 55 lettres contenant une ou plusieurs critiques relatives à cette première version du guide proposé. Après les avoir examinées, la FDA a modifié le guide en conséquence. Voici l'analyse de certains de ces commentaires dont la nature sort du cadre même du guide :

  1. De nombreuses critiques concernent le délai imparti, qui semblait trop court pour pouvoir élaborer correctement une série de recommandations à l'intention des agriculteurs (Good Agricultural Practices ou GAP) comme des autres professionnels (Good Manufacturing Practices ou GMP) du secteur des fruits et légumes frais ou légèrement traités.

    La FDA a tenu compte de cette préoccupation. Les délais ont été changés pour permettre aux professionnels du secteur d'apporter tout leur concours possible avant la publication de la version finale du guide prévue en octobre prochain.

    La FDA pense que le calendrier actuel est justifié par la nécessité d'améliorer rapidement les pratiques existantes en production et en distribution des produits frais de la terre, et de mieux sensibiliser professionnels et autres parties concernées aux risques de contamination microbienne liés au traitement et à la manipulation de ces produits. De plus, comme mentionné, l'agence a amélioré et continue à améliorer les possibilités de participation des parties concernées en les invitant à formuler leurs commentaires.

  2. Bien des commentaires expriment la crainte de voir les recommandations du guide proposé prendre de facto la force d'une réglementation imposée au secteur des fruits et légumes frais.

    A l'occasion de chacune des réunions organisées avec les parties concernées hors de l'administration américaine, la FDA a toujours insisté sur le fait que ce document n'est qu'un guide. Appliqués de manière sélective et rentable au niveau des exploitations individuelles, ses conseils aideront à combattre les risques de contamination microbienne associés aux produits frais de la terre. La FDA espère que le guide proposé servira de base aux exploitants pour la mise en œuvre de pratiques recommandées en production et en conditionnement des fruits et des légumes frais. La FDA souligne de nouveau le caractère non réglementaire du guide proposé qui n'a, de ce fait, pas force de loi. Le guide proposé n'établit aucune obligation juridique pour la FDA, l'USDA ou toutes les parties concernées du secteur privé. Il ne crée ou ne confère aucun droit, aucun privilège et aucun avantage en faveur ou à l'encontre d'une quelconque personne physique ou morale.

    L'agence note que plusieurs groupements professionnels, comme l'United Fresh Fruit and Vegetable Association, la Western Growers Association et l'International Fresh-Cut Produce Association, ont déjà établi à l'intention de leurs membres une série de conseils pour réduire les risques alimentaires liés aux fruits et aux légumes frais. Le guide proposé par la FDA reprend nombre des principes recommandés par ces groupements. Quand sa version finale sera publiée, le guide servira à la FDA et au USDA de référence dans le domaine de la prévention des risques de contamination microbienne des produits frais de la terre.

    L'agence reconnaît que, si un exploitant décide d'adopter certaines des recommandations du guide proposé, leur application pourra entraîner divers investissements, notamment financiers. Comme mentionné dans le guide, le document doit servir aux producteurs à évaluer les risques existant sur leur exploitation et opter pour les solutions rentables adaptées à leurs conditions particulières.

  3. Certains commentaires ont trait à la base scientifique sur laquelle le guide repose. Ils suggèrent que des études complémentaires soient menées avant la publication de la version finale du document. Ces études scientifiques devraient notamment permettre de fixer des seuils précis, comme pour la durée minimale d'entreposage du fumier non traité avant son épandage dans les cultures.

    Le but fixé à la recherche par l'initiative sur les produits frais de la terre est le développement de stratégies de prévention et d'intervention rentables pour combattre les risques des maladies d'origine alimentaire. La FDA admet que, dans certains cas, des études sont nécessaires pour identifier plus précisément les possibles sources de contamination le long de la chaîne alimentaire. Les chercheurs peuvent aussi aider le secteur des fruits et légumes frais en mettant au point des techniques rapides et fiables de détection et d'identification des agents pathogènes sur les produits cultivés, ou en améliorant les moyens d'élimination ou de réduction de la charge de ces pathogènes sur les produits. Ces techniques permettront de contrôler constamment au niveau de la production et de la récolte la qualité microbienne des produits cultivés ou importés aux Etats-Unis. Elles aideront aussi aux stratégies de développement, de contrôle et de prévention pour favoriser l'application de recommandations générales.

    Cependant, la FDA ne croit pas qu'elle peut ou qu'elle devrait, comme les commentaires le suggèrent, attendre les résultats de ces études complémentaires pour publier son guide, car l'émergence de certains agents pathogènes est déjà préoccupante pour la santé des consommateurs. Au cours des dix dernières années, des micro-organismes considérés jusqu'alors inoffensifs se sont révélés très dangereux après avoir acquis de nouveaux gènes de virulence et une résistance aux produits antimicrobiens. La FDA compte travailler en coopération avec l'EPA et des agences du ministère américain de la santé (Department of Health and Human Services ou DHHS) ou de l'USDA pour la mise au point de méthodes nouvelles et pour l'étude des facteurs notamment physiologiques et génétiques contribuant au développement d'une résistance aux techniques de conservation chez les micro-organismes responsables d'infections d'origine alimentaire. L'agence souligne que le guide n'est pas un document définitif. Il sera mis à jour au fur et à mesure de l'amélioration ou de la découverte de moyens de détection, de réduction et d'élimination des risques microbiens associés aux produits frais de la terre.

    FDA a demandé et reçu des informations de la part d'importants groupements professionnels. Une grande partie des données fournies par le secteur des fruits et légumes a été incluse dans la version actuelle du guide proposé. L'agence estime que nombre des pratiques déjà en usage dans certaines branches professionnelles sont sans doute applicables dans bien d'autres cas. Mais la fixation de seuils précis est difficile, car le guide s'adresse à toutes les exploitations du secteur et les variétés qu'elles cultivent sont d'une grande diversité. De plus, les conditions de culture et de récolte, ainsi que les facteurs climatiques et géographiques sont d'une telle disparité qu'elles semblent contre-indiquer le choix de valeurs ou de seuils trop précis. Pour ces raisons, le guide proposé est écrit et ne repose qu'en des termes et sur des principes généraux.

    Le guide représente la position actuelle de la FDA et de l'USDA en regard de certains risques microbiens associés aux denrées alimentaires et en faveur de pratiques recommandées aux producteurs et aux autres professionnels de la culture et du conditionnement de la plupart des fruits et des légumes frais. La FDA pense que les professionnels devraient utiliser les conseils généraux donnés dans le guide comme une référence pour l'évaluation de leurs pratiques actuelles et la sélection de celles les plus appropriées et les plus pratiques pour prévenir la contamination microbienne des produits dans les conditions propres à leurs exploitations. Cultivateurs, conditionneurs et autres exploitants doivent continuer à respecter les réglementations en vigueur au niveau local, régional (Etats) ou fédéral. Ce guide ne se substitue en rien à ces réglementations.

  4. Certains des commentaires reçus reprochent au guide de n'être qu'un document "imposé d'en haut" et ne reflétant pas la position des producteurs. Selon ces critiques, les groupements professionnels et les autres parties concernées devraient collaborer étroitement à l'élaboration de tels guides.

    La FDA entreprend en fait tous les efforts possibles pour obtenir une large participation de toutes les parties concernées par ces questions. L'ébauche du guide s'est inspirée des conseils déjà donnés à leurs membres par les associations professionnelles de producteurs ou de distributeurs. De plus, les réunions organisées en décembre au niveau local ont eu justement pour but de solliciter commentaires et critiques de la part des cultivateurs et des autres professionnels concernés dans les principales régions productrices de fruits et de légumes des Etats-Unis. A la suite de ces efforts, l'agence a reçu 55 courriers de cultivateurs, de conditionneurs, de groupements professionnels et d'autres parties intéressées. La FDA note qu'avec la diffusion aujourd'hui de cette version accompagnée d'une demande de commentaires, ces groupements tout comme les producteurs, les consommateurs et toute autre partie concernée, ont une nouvelle occasion de faire connaître leurs préoccupations. La FDA et l'USDA coopèrent aussi avec d'autres agences ayant en place des programmes d'action locale comme ceux de conseil agricole pour sensibiliser les cultivateurs au projet du guide et les inciter à faire part de leurs commentaires.

  5. Certains des commentaires reçus concernent les conséquences internationales de l'initiative sur la salubrité alimentaire et de la publication du guide proposé. Ces commentaires soulignent la nécessité de promouvoir le libre-échange et d'établir des règles du jeu équitables en matière de commercialisation des produits frais cultivés comme importés aux Etats-Unis.

    Pour la FDA, les règles du jeu doivent effectivement être équitables pour les producteurs américains comme pour leurs concurrents étrangers. C'est pourquoi le guide est destiné à ces deux groupes. Il doit aider chacun d'entre eux à livrer des produits frais sans danger pour le consommateur et à faciliter leur conformité aux lois et aux réglementations en vigueur aux Etats-Unis. Ces obligations légales ou réglementaires ne seront pas affectées par la publication du guide. La FDA note que l'EPA et les agences du DHHS comme de l'USDA travaillent directement avec de nombreux pays étrangers pour améliorer le système d'approvisionnement alimentaire et pour mettre en place les infrastructures de contrôle obligatoire pouvant garantir aux productions locales l'accès au marché américain. En fonction des ressources disponibles, ces agences apportent aussi une assistance technique pour corriger les déficiences éventuelles des pratiques agricoles, du contrôle et des programmes d'application de la réglementation.

C. Version actuelle du guide et étapes ultérieures

La FDA a préparé ce guide en collaboration avec l'USDA. Outre les commentaires du secteur privé, elle a aussi tenu compte de ceux formulés par d'autres agences fédérales ou régionales (Etats) américaines. Les autorités sanitaires et agricoles de Californie, de Floride et du Michigan ont également contribué de manière significative au développement du projet à travers l'Association of Food and Drug Officials ainsi que la National Association of State Departments of Agriculture. La FDA prévoit de mettre à jour les données et les recommandations du guide. Ses éditions futures devraient s'enrichir au fil des nouvelles informations et techniques sur l'identification et la réduction des risques microbiens de nature alimentaire.

La FDA compte poursuivre sa communication avec les producteurs, les conditionneurs, les consommateurs, les groupements professionnels et tout autre partie intéressée durant la phase de discussion du guide proposé. Dans un avenir proche, la FDA et l'USDA vont organiser d'autres réunions au niveau local pour discuter avec les cultivateurs de l'application et la valeur concrète du document. Dates et lieux de ces réunions feront l'objet d'avis publiés dans le Federal Register et seront également affichés sur la page d'accueil Web (WWW) de la FDA. La FDA sollicite tout commentaire sur la valeur concrète des conseils contenus dans le guide, sur la nécessité éventuelle de l'addition immédiate d'autres recommandations, et sur celle de la modification des recommandations déjà proposées (en expliquant le pourquoi et le comment d'une telle modification).

Le guide proposé représente la position actuelle des agences sur les stratégies de réduction des risques microbiens pour les fruits et légumes frais. Ce document ne crée ou ne confère aucun droit en faveur ou à l'encontre d'une quelconque personne physique ou morale. Il n'établit aucune obligation juridique pour la FDA, l'USDA ou toutes les parties concernées du secteur privé. Par ailleurs, d'autres alternatives sont toujours acceptables, dans la mesure où elles contribuent aussi à réduire les dangers d'une contamination microbienne de notre alimentation, sans pour autant enfreindre lois et réglementations. Le guide proposé n'est pour l'instant diffusé que pour discussion et commentaire en respect du protocole en vigueur à la FDA (Level 1 Good Guidance Practices, Federal Register, 27 février 1997, 62 FR 8961).



Notes

1 Ce document a été préparé par le secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (Food and Drug Administration ou FDA) et par le ministère américain de l'agriculture (USDA). Conçu comme un guide, ses recommandations sont approuvées actuellement par la FDA et par l'USDA. Il fournit des informations sur les risques microbiens dans le domaine alimentaire et conseille certaines pratiques à l'intention des producteurs, des conditionneurs, des transporteurs et des distributeurs du secteur des fruits et des légumes frais. Ce guide ne crée et ne confère cependant aucun droit et aucune obligation en faveur ou à l'encontre d'une personne physique ou morale quelconque, et ne constitue pas un document juridique liant la FDA, l'USDA, les professionnels du domaine ou les autres parties concernées du secteur privé. Les agences encouragent vivement les producteurs et les conditionneurs à utiliser les recommandations générales de salubrité alimentaire contenues dans ce guide en retenant celles les mieux indiquées pour leurs exploitations. Ils pourront aussi appliquer des pratiques différentes, tant que ces dernières aident à combattre les risques de contamination microbienne pouvant conduire à des infections d'origine alimentaire et tant qu'elles demeurent conformes aux réglementations en vigueur.

2 Pour toute assistance complémentaire, les exploitants pourront vouloir s'adresser à des programmes comme celui d'initiative bénévole du ministère américain de l'agriculture (USDA Agricultural Marketing Service) intitulé Qualified Through Verification for Fresh Cut Produce.

3 A notre connaissance, il n'existe pas aux Etats-Unis de normes microbiennes pour les eaux agricoles. Celles de l'agence pour la protection de l'environnement (Environmental Protection Agency ou EPA) relatives aux eaux de loisirs spécifient que leur charge bactérienne ne doit pas dépasser 126/ml pour E. coli et 33/ml pour les entérocoques (cf. réf. 10). Il serait sans doute possible de modifier ces normes pour le développement de tests à l'intention des producteurs.

4 La fréquence des tests dépendra de la source des eaux. Si les eaux sont souterraines et proviennent par exemple d'un puits bien construit et recouvert, elles sont moins susceptibles d'être contaminées par la surface. Dans ce cas, un seul test annuel effectué au moment de la période d'irrigation peut être suffisant. La qualité des eaux de surface tend par contre à fluctuer sous l'influence de leur environnement et elles peuvent par exemple être contaminées par des ruissellements. Il semble donc indiqué de les tester plus fréquemment.

5 L'emploi de solutions assainissantes pour les équipements de préparation alimentaire et pour les autres matériels au contact de denrées alimentaires est réglementé au niveau fédéral par la FDA dans le Code of Federal Regulations (références 21 CFR 173.315 (Chemicals used in washing or to assist in the lye peeling of fruits and vegetables) et 21 CFR 110.80(b)(1)). Le document intitulé List of Proprietary Substances and Nonfood Compounds Authorized for Use Under USDA Inspection and Grading Programs (cf. réf. 11) contient la liste des assainissants et des autres agents homologués pour les abattoirs et les usines de traitement ou de transformation soumis au programmes d'inspection du ministère américain de l'agriculture (volailles, viande de boucherie, lapin, œufs en coquille et ovoproduits). Les fabricants d'assainissants et les associations professionnelles pourront aussi apporter un conseil technique.

6 On utilise trois catégories principales de composés chlorés : solutions d'eau de Javel, hypochlorites et dioxyde de chlore, dont le pouvoir microbicide peut varier. L'eau de Javel est habituellement employée à des concentrations de 50 à 200 p.p.m. (concentration totale en chlore) avec un temps de trempage de 1 à 2 minutes. Un pH compris entre 6,0 et 7,5 est recommandé pour obtenir un assainissement efficace tout en endommageant au minimum les équipements.

7 Le dioxyde de chlore peut être utilisé efficacement à une concentration maximale de 5 p.p.m. (mg/l) pour le lavage des fruits et des légumes intacts. Son pouvoir microbicide est moins affecté que celui des solutions d'eau de Javel par le pH et par la charge en produits organiques. Un des inconvénients du dioxyde de chlore est son instabilité et, sous forme concentrée, il peut exploser. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer son efficacité sur certains agents pathogènes.

8 Le phosphate trisodique est un désinfectant efficace contre Salmonella lorsqu'il est ajouté aux eaux de lavage et de refroidissement des volailles. Il pourrait avoir une application pour les fruits et les légumes frais, mais des études complémentaires sont nécessaires.

9 Les acides organiques, notamment l'acide lactique, sont utilisés avec succès pour assainir les carcasses de bœuf, de mouton et de poulet. Le vinaigre (acide acétique) et le jus de citron (acide citrique) sont aussi connus pour leur action microbicide relative en milieu ménager. Mais l'emploi de ces acides pour combattre les agents pathogènes sur les fruits et les légumes frais et leur effet sur les qualités organoleptiques des différentes variétés doivent être étudiés plus à fond.

10 L'ozonation des eaux de lavage et circulant dans les canaux est un traitement prometteur pour contrôler l'accumulation microbienne, notamment pour les eaux recyclées.

11 Le pouvoir antimicrobien des solutions chlorées est inactivé par les tissus des fruits et des légumes, et d'autres matières organiques.

12 L'emploi de surfactants et d'autres agents peuvent augmenter l'efficacité des assainissants. Leur effet sur les qualités organoleptiques des fruits et des légumes frais est actuellement étudié pour différentes variétés. Les exploitants doivent se tenir informés des dernières recommandations sur l'usage des assainissants et des surfactants. Ils peuvent contacter à ce sujet les agences régionales (Etats) et locales de protection de l'environnement et de la santé publique, les conseillers agricoles, les organisations professionnelles et les spécialistes de la qualité des eaux. Ils devraient aussi s'informer sur les modes d'emploi conseillés pour chaque type d'assainissant.

13 Certaines études (cf. réf. 16) ont montré qu' E. coli O157:H7 peut survivre au moins 70 jours dans du fumier de vaches laitières. Cette survie dépend de la température et probablement de la teneur en eau. Selon d'autres travaux (cf. réf. 17), la durée de survie E. coli O157:H7 pourrait même dépasser 12 mois dans le migou (fumier de mouton).



Version préliminaire du guide : 13 avril 1998
See Final Guidance

Analysis of Comments to the Proposed Guide (en anglais)

Note parue dans le Federal Register le 6 mai 1998 (en anglais)

Note parue dans le Federal Register le 13 avril 1998 (en anglais)

Ebauche du guide au 25 novembre 1997 (en anglais)


The latest version of this guidance document issued on October 26, 1998.


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