ni « Cicer. de Nat. Deor. Lib. i. . A M E R I QJU A I N S. C'eft penfer 6c parler gratuitement de ces Phi-lofophes, au lieu qu'on devroit en juger par hs raifons qu'ils nous rendent ferifïbles. « C'eft un « témoignage allure de infaillible de la vérité d'une « chofe, quand,tout le monde univerfellement la croit vraye,difent *Ciceron Ôc Seneque. Telefl le fentiment de la Divinité qui eft profondé- « Seneca. Epift; ment gravé dans tous les cœurs > Car il n'y a pas- U7-une feule Nation , quelque barbarey quelque « dépourvue de.loix ou de moeurs qu'elle puifle «-être, qui ne croye qu'il y a des Dieux. « Tous les Barbares & tous les Sauvages nous font en effet fur cela la lejçon y & nous fournif-fent un argument auquel on ne peut rien op-pofer. Ils n'ont pas à la vérité cette Metaphy-fique que leur donne le Baron de la Hontan dans {qs Dialogues, où il fait parler un Sauvage fur la Religion, de manière cependant qu'il en prétend conclure contre la Religion même. Tous les raifonnemens qu'il lui fait faire font de fon invention,, & l'on y découvre aisément un de ces Libertins , qui s'étourdifTant fur des vérités incommodes , voudraient que les autres n'euffenc pas plus de Religion qu'eux. Mais & les Sauvages n'ont pas etne pénétra^ tion & cette fubtilité que leur donne cet Auteur, ils n'ont pas aufE cette ftupidité brute que leur * Veritatis argumentum eft ali- ufquam eft adeo extra lèges mo* «pid omnibus videri : tamquam refque pofita , ut non aliqiîôJ Deos elfe : quod omnibus de Diis^ Deos credat. Semça* Efifi. a?»' ©pinio iafita. eft : nec uJUa Gens dtï Honran , & d'un Sauvage. !