( 58, ) cret de prise de corps lancé contre lui, en i787 (décret qui n'a jamais été purgé), vint siéger dans son sein, en 1810? Ce tribunal ne le repoussa pas ; et c'était ce même individu qui, fuyant k France, était venu se couvrir, une seconde fois, de honte à la Guadeloupe, d'où les trois premières autorités réunies , l'avaient expulsé, en i8o5. Honneur à M. de Dampierre, ce digne procu- reur-général, qui, dans la séance de la cour d'appel, présidée par le gouverneur anglais , le 5 novembre 1810, osa se prononcer, avec courage et noblesse, contre l'ostracisme, que prétendaient exercer des hommes nouveaux et étrangers à la colonie. Le chef de l'aministration des Anglais crut s'y recon- naître; aussitôt un acte public traita ce discours de libelle audacieux ; le procureur-général fut desti- tué et remplacé par un homme sans études, sans connaissance du droit, mais dévoué à son protec- teur, La cour fut vivement admonétée, et les avo- cats se virent menacés d'interdiction, s'ils mêlaient, à leurs moyens de défense, la politique ou la cri- tique des actes administratifs (1). La cour ayant applaudi, et même coopéré au discours de son pro- cureur-général , on s'attendait à la voir protester, avec fermeté, contre cet excès d'avilissement, mais tous ses membres préférèrent incliner la tête et se (1) Gazette delà Guadeloupe, du 3o novembre 1810.