( '32 ) Sanspareil, commissionné au Cap Français, île de St. Domingue, est arrivé à New-York (Newport) le 13Aôut dernier. Le vice consul d'Angleterre suggère immédiate- ment que le Sanspareil avait été commissionné à Char- ' leston ; le collecteur de la douane envoyé à l'instant sai- sir la prise, en expulse les capteurs, en fait prendre pos- session, et en enlève tous les papiers. Le capitaine de prise français veut réclamer. Deux matelots anglais, excités sous main, déposent sous ser-i ment, que cet officier a tué un homme à Charleston ; on l'emprisonne de suite. Heureusement le consul de la république à Boston, instruit de cette étrange persé- cution, envoyé son chancelier à Newport. Le chancelier trouve, que de justes soupçons contre les deux matelots anglais, et l'impossibilité où ils avaient été de donner caution pour leur comparution au procès criminel commencé contre le capitaine de prise, les avait fait mettre en prison eux-mêmes ; que se voyant aban- donnés, inquiets des conséquences, peut-être repentans, ils avaient avoué que leurs dépositions étaient, fausses ; qu'enfin ils s'étaient rétractés judiciairement, en con- fessant qu'ils n'avaient agi que par malice, et avaient été mis en liberté ; que cependant on ne poursuivait pas ces deux parjures, et qu'on différait d'élargir définitivement le capiterme de prise. Le chancelier demande en arrivant au collecteur com- munication des papiers de la prise ; il le prie de la faite passer à Providence pour plus de sûreté, parce que la veille une tentative avait été faite par le propriétaire et des matelots anglais pour l'enlever. Il n'obtient ni l'un ni l'autre, est obligé de protester, et se transporte à Newport pour réclamer justice du gouverneur. Le gou- verneur tient séance le 25 Août. Le vice-consul an- glais obtient renvoi de l'affaire à une époque plus éloi- gnée et paraît chercher à gagner du temps. Enfin la prise est finalement rendue aux capteurs, mais dans l'intervalle elle se détériore, des frais judiciaires en absor- bent une partie de la valeur ; les corsaires se découra-' gent,