April 30, 2007

L'Irak est toujours le point de convergence des activités terroristes

Par David Shelby Rédacteur de l'USINFO

Washington - L'Irak reste le point de convergence des activités terroristes mondiales et l'Iran et la Syrie continuent à jouer un rôle déstabilisateur au Moyen-Orient en accordant leur appui aux groupes terroristes de la région.

C'est ce que fait ressortir le Rapport du département d'État sur le terrorisme dans le monde en 2006, rendu public le 30 avril 2007, qui fait valoir que si l'intervention internationale en Irak s'est traduite par des avantages mesurables tels que la chute d'un régime totalitaire abusif, les terroristes s'en servent aussi comme excuse pour prôner une radicalisation et des activités extrémistes qui ont contribué à l'instabilité de pays voisins.

L'attentat à la bombe perpétré en février 2006 contre la mosquée al-Askariyaa, à Samarra, est le principal événement qui a poussé le conflit en Irak vers la violence sectaire, une violence qui a « servi les objectifs des terroristes en provoquant l'instabilité et en affaiblissant le gouvernement ».

Selon des statistiques rendues publiques parallèlement par le Centre national du contre-terrorisme, le nombre des attaques terroristes commises en Irak a augmenté de plus de 90 % entre 2005 et 2006 et elles représentent 45 % des quelque 14.000 incidents terroristes recensés dans le monde. Les 13.000 victimes du terrorisme dénombrées en Irak représentent 65 % des morts imputables au terrorisme à travers le monde.

Le rapport indique que l'organisation Al-Qaïda est toujours active en Irak malgré la mort, en juin 2006, d'Abou Moussab al-Zarkawi, son ancien chef, et qu'elle a associé ses forces à celles de groupes islamistes sunnites aux effectifs moins importants en vue de créer un « État islamique d'Irak ».

Il précise aussi que l'Iran continue de s'ingérer dans les affaires internes de l'Irak par le truchement de l'appui matériel, logistique et financier qu'il apporte aux groupes militants chiites.

La Syrie, pour sa part, a renforcé les mesures visant à sécuriser ses frontières et a commencé à surveiller les hommes en âge d'être conscrits qui pourraient entrer en Syrie avec l'intention d'aller se battre en Irak. La Syrie a expulsé plus de 1.200 extrémistes étrangers et arrêté plus de 4.000 Syriens qui se destinaient au combat en Irak.

Le rapport critique aussi la Syrie et l'Iran pour le soutien qu'ils ont apporté aux groupes palestiniens militants et au Hezbollah au Liban lorsque ces derniers ont attaqué Israël et rappelle que plusieurs groupes militants palestiniens ont toujours leur siège à Damas.

Tout au long de l'année, des militants palestiniens et des membres du Hezbollah libanais ont attaqué Israël au moyen de roquettes Qassam et Katyoucha et des Palestiniens se sont fait exploser dans une station d'autobus de Tel-Aviv. Le Hamas, parti palestinien au pouvoir, n'a pas lancé de roquettes sur Israël, mais il a exprimé son appui aux attaques et aux attentats-suicides perpétrés par les autres groupes.

C'est à l'incursion de militants libanais sur le territoire israélien durant laquelle ils ont tué huit soldats israéliens et kidnappé deux autres que le rapport impute la guerre entre Israël et le Hezbollah qui a duré un mois.

Tout au long de l'année, le Liban a été en proie à une violence politique qui s'est traduite notamment par des attaques visant les forces de sécurité libanaises et par l'assassinat de M. Pierre Gemayel, le ministre de l'industrie. Le rapport souligne le fait que, pour la première fois depuis des dizaines d'années, les forces armées libanaises se sont implantées dans des territoires contrôlés par le Hezbollah dans le sud du Liban, mais ajoute que le Hezbollah demeure une force terroriste vigoureuse dans le pays, en partie parce qu'il est considéré comme un parti politique officiel.

En avril 2006, une terrible attaque terroriste a frappé la station estivale de Dahab sur la mer Rouge en Égypte faisant 24 morts et 87 blessés. Le rapport attribue l'attaque à un groupe de Bédouins extrémistes et indique que les autorités égyptiennes affirment avoir tué ou arrêté la plupart des chefs du groupe. Il mentionne la possibilité que la région reculée du Sinaï dans le nord de l'Égypte pourrait être utilisée en tant que zone de transbordement d'armes et d'explosifs destinés aux groupes de militants palestiniens à Gaza. Israël a découvert et détruit au moins 17 tunnels entre l'Égypte et Gaza au cours de l'année.

En février 2006, une attaque terroriste potentiellement dévastatrice a ciblé les installations pétrolières d'Abqaiq à Dammam, en Arabie saoudite, mais les attaquants ne sont pas parvenus à leurs fins, ne tuant qu'eux-mêmes et deux vigiles. Les forces de sécurité saoudiennes ont capturé ou tué tous les membres de la cellule terroriste impliquée et capturé des dizaines d'autres personnes impliquées dans des réseaux qui appuient les terroristes aux quatre coins du pays.

L'Algérie a connu une recrudescence des activités terroristes à la fin de 2006 qui sont imputables à l'association entre un groupe de terroristes locaux et Al-Qaïda et à un programme d'amnistie lancé six mois plus tôt en faveur des personnes impliquées dans les troubles civils des années 1990. Cette offre d'amnistie, qui entre dans le cadre du plan de réconciliation nationale ordonné par le président Abdelaziz Bouteflika, aurait apparemment durci la détermination des terroristes restants.

Plusieurs pays de la région - Bahreïn, Égypte, Jordanie, Koweït, Oman, Arabie saoudite, et Émirat arabes unis - ont élaboré, en 2006, de nouvelles lois pour combattre le terrorisme et ont resserré leur réglementation afin de lutter contre le blanchiment de l'argent et le financement du terrorisme. Plusieurs pays ont aussi mis en œuvre des initiatives visant à promouvoir la tolérance religieuse et la retenue, notamment la Jordanie, le Maroc, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

Le rapport rappelle qu'en juin 2006, les États-Unis ont révoqué la désignation de la Libye en tant qu'État parrain du terrorisme, précisant que ce pays a respecté ses engagements de renoncer au terrorisme et de participer avec la communauté internationale aux efforts visant la lutte contre le terrorisme.

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