406 LES CANZÉS DEMANDENT DES PRIX TROP ELEVES. heures du matin, à nostre camp, qui amcnoient des chevaux pour traiter. M. de Bourgmont a fait parer les marchandises, qu'il vouloit leur donner par cheval. Après que les Sauvages eurent considéré leurs marchandises, ils dirent à M. de Bourgmont qu'il n'y en avoit pas assez. M. de Bourgmont leur répondit qu'il n'en avoit jamais donné tant. Après avoir parlé quelque temps, M. de Bourgmont fit mettre encore deux mesures de poudre, trente balles, avec six branches de rassade et quatre couteaux de plus qu'il n'avoit fait parer pour un cheval. Lesdits Sauvages ont resté environ unedemy heure à considérer lesdites marchandises et après dirent à M. de Bourgmont qu'il n'y en avoit pas assez. M. de Bourgmont leur dit que son cheval estoit plus que payé, sur quoy ils répondirent qu'il est venu des François, l'année passée, qui leur avoient donné le double et qu'il y avoit un party d'Illinois qui estoit venu chez eux pour traiter leurs chevaux et leurs esclaves et qu'il leur avoit donné le double des marchandises que M. de Bourgmont leur offroit, et que cependant ils n'avoient pas voulu leur en traiter, sachant que M. de Bourgmont en avoit besoin pour son voyage des Pa-doucas. Ils leur traitèrent environ quinze esclaves dont ils payèrent le double de l'ordinaire. Après qu'ils eurent parlé de part et d'autre, il y eut un Sauvage Canzé qui avoit amené un cheval pour traiter, qui remonta dessus et commença à piquer jusqu'au village. M. de Bourgmont sortit de la tente sur-le-champ, paroissant en colère et s'en fut se promener le long de la rivière ; environ deux heures après il fit défendre à tous les François de rien traiter. Les Canzés, voyant cela, creurent M. de Bourgmont fasché contre eux et mesme ils ne se trompoient pas, car il