266 TRINITÉ. minution de droits a été agitée. Le ministère a cependant réussi à écarter une mesure qui froissait l'amour-propre national. B s'est efforcé de démontrer que la crise qui s'est fait sentir dans les colonies anglaises, depuis l'émancipation, touchait à sa fin, et qu'avant longtemps les choses auraient repris un aspect plus prospère. Les assurances données, à ce sujet, par M. de la Bouchère, chef du bureau du com- merce au département des colonies, à Londres, ont entraîné la majorité des membres de la chambre des communes; mais ce n'est qu'une victoire momentanée. La question des sucres reviendra palpitante l'année prochaine; et, si lord John Russell n'a, pour s'y opposer, que les espérances de M. de la Bouchère, il y a gros à parier que l'on verra les sucres étrangers faire baisser ceux des colonies anglaisesl. Le gouvernement de la Grande-Bretagne ne peut plus se tromper sur l'avenir de ses anciennes possessions à esclaves. Plus on s'éloigne du changement social opéré il y a deux ans, plus les faits se dessinent et viennent protester contre les espérances qu'ont entretenues et qu'entretiennent peut- être encore les partisans du nouveau système. Aujourd'hui il n'est plus permis de s'abuser : chercher à abuser les autres serait une supercherie grossière qui ne réussirait pas. M. de la Bouchère lui-même est, sans doute, trop bien informé pour ajouter la moindre créance aux assurances qu'il s'est efforcé de donner au gouvernement britannique sur un meilleur avenir. L'état des colonies a déterminé en Angle- 1 D est question, en effet, au moment où ce rapport est livré à l'im- pression, d'abaisser à 36 scheilings le droit d'entrée sur les sucres étrangers en Angleterre, et déjà la surtaxe sur les sucres de l'Inde orientale a été à peu près supprimée.