JOURNAL D'UN MISSIONNAIRE, ETC. 407 plusieurs fois par ces sauvages, pendant qu'il remontait à Rio-Grande-City. Chaque jour, on apprenait de nou- veaux assassinats commis par les Indiens. Tandis que j'administrais une malade près de Galveston, quatre Américains furent tués à coups de flèches près de la ca- bane où je me trouvais. Ce dernier meurtre décida les Américaine à donner une leçon aux Indiens, qui s'étaient installés à vingt-cinq milles de Matamoros, sur les bords du Rio-Grande. On rassembla quarante hommes de bonne volonté, qui mar- chèrent contre l'ennemi, sous le commandement d'un Yankee d'une force herculéenne, mais d'une bravoure douteuse. La petite troupe se mit en route, en faisant au- tant de bruit que si elle allait à la conquête du monde. C'é- tait à qui ferait le plus de bravades et de menaces. A la première rencontre, les quarante volontaires prirent la fuite. L'expédition rentra de nuit à Brownsville sans tam- bour ni trompette. On Sut cependant quelle était la main qui poussait les Indiens. Les autorités américaines adres- sèrent de vertes remontrances et de sérieuses menaces à Avalos. Celui-ci dut envoyer un bataillon contre les In- diens, qui se rendirent sans coup férir et se laissèrent me- ner à Matamoros. On leur assigna près de la ville un champ, où ils s'installèrent tranquillement. C'étaient les gens les plus doux du monde, dans leur nouvelle résidence, du moins. Us étaient d'une grande stature, avaient le teint cuivré et jaunâtre. Chaque fa-