Discours de l’ambassadeur
des Etats-Unis Janice L. Jacobs,
rapport de situation
sur le portefeuille conjoint,
USAID-Gouvernement du Sénégal
Dakar, Sénégal
8 mai 2007
Je suis très heureuse de participer pour la deuxième fois à cette
importante réunion annuelle entre l’USAID et le gouvernement du
Sénégal, qui permet de faire le bilan de nos activités de
développement et de discuter de notre coopération future.
Les Etats-Unis et le Sénégal ont des liens de longue date de
coopération étroite et d’amitié. Nous avons travaillé ensemble
dans un certain nombre de domaines d’intérêt mutuel, notamment
la promotion des droits de l’homme, la résolution des conflits et
les luttes contre le VIH/SIDA et le terrorisme international. Par le biais de
divers programmes d’assistance, nous apportons notre soutien aux priorités
du gouvernement du Sénégal dans différents domaines, notamment
la croissance économique et le développement, la santé,
l’éducation, l’agriculture et le maintien de la paix. L’aide
totale du gouvernement des Etats-Unis a été supérieure à 55
millions de dollars en 2006.
Aujourd’hui, nous nous réunissons pour passer en revue l’aide
de l’USAID et les progrès réalisés l’année
dernière. En travaillant étroitement avec le gouvernement, l’USAID
a réalisé d’importantes avancées en matière
de santé, de croissance économique, d’éducation et
de soutien au processus de paix en Casamance. Ces programmes comprennent des
approches et des initiatives novatrices, comme la prévention et le traitement
du paludisme et de la tuberculose, la promotion de partenariats publics-privés,
le financement du premier cycle de l’enseignement secondaire et la résolution
des conflits.
Au cours de l’année dernière, j’ai eu l’occasion
de voir par moi-même bon nombre des activités entreprises par l’USAID.
Je peux dire que j’ai visité le pays du Nord au Sud. Récemment,
je me suis rendue dans la communauté de Mbouma, près du fleuve
Sénégal, où j’ai pu voir la façon dont l’USAID
contribue à créer de meilleures conditions de vie et d’étude
pour presque quatre mille talibés, dans des daaras qui se situent à Coki
et dans les environs immédiats. En tant que mère de famille et
ancienne éducatrice, cela m’a fait chaud au cœur de voir que
ces jeunes reçoivent un repas chaud et nutritif chaque jour et qu’ils
bénéficient du type de soutien social et scolaire dont ils ont
besoin pour prendre un bon départ dans la vie et devenir des citoyens
positifs et productifs du Sénégal.
J’ai également visité dans la région de Fatick
des collèges construits avec des fonds donnés par le peuple américain.
Ils font partie des trente collèges construits ou rénovés
en respectant des normes élevées dans les zones rurales, pour permettre
aux jeunes élèves de poursuivre leurs études près
de chez eux. A l’heure actuelle, l’USAID et le ministère de
l’Education continuent ce travail en identifiant des emplacements pour
de futurs établissements scolaires. Nos programmes pédagogiques
destinés aux enseignants et aux chefs d’établissement encouragent
l’implication des communautés locales dans la gestion et le financement
des collèges.
Ce fut également un immense plaisir pour moi de prendre part au lancement
de la campagne d’imprégnation de cent mille moustiquaires avec du
produit insecticide. A Thiès, j’ai imprégné moi-même
plusieurs moustiquaires, dont une qui avait été apportée
par une très belle jeune femme nommée Monique Dione. Elle était
enceinte et a ensuite donné naissance à un petit garçon
en bonne santé. La prévention du paludisme chez les femmes enceintes
et les jeunes enfants est un aspect important du travail de l’USAID et
je suis vraiment ravie d’y avoir pris part.
Nous devons tous nous engager collectivement et constamment pour lutter contre
le paludisme – première cause de décès dans ce pays – et
protéger les gens comme Monique et sa famille. L’USAID travaille
depuis plusieurs années déjà dans le domaine de la prévention
du paludisme. Je suis heureuse que cette année, le Sénégal
reçoive 16 millions de dollars pour lutter contre cette maladie et la
traiter, grâce à l’Initiative du président des Etats-Unis
contre le paludisme. La pulvérisation résiduelle intérieure,
l’une des principales nouvelles activités du Sénégal
dans le cadre de l’approche de l’Initiative du président des
Etats-Unis contre le paludisme, démarrera dans les prochaines semaines
dans les régions pilotes de Nioro, Richard-Toll et Vélingara. Le
Sénégal est l’un des quinze pays africains sélectionnés
pour bénéficier du soutien de cette initiative.
Outre la lutte menée contre les grandes maladies comme le paludisme,
la tuberculose et le VIH/SIDA, l’USAID/Sénégal appuie les
systèmes de santé nationaux et locaux qui fournissent des services
préventifs et curatifs aux populations, soutient les programmes de planning
familial qui permettent aux couples d’avoir des enfants quand ils le souhaitent
et aide les communautés à planifier et financer leurs propres services
de santé. Le programme de santé de l’USAID a choisi d’axer
son travail sur les régions de Kaolack, Kolda, Louga, Thiès et
Ziguinchor.
Au cours de l’année passée, nous avons également
vu des résultats importants grâce à des activités
communes de stimulation de la croissance économique. Avec l’aide
technique des partenaires de l’USAID, des entreprises rurales des régions
de Kolda, Tambacounda et Ziguinchor ont augmenté leurs revenus de 1,6
million de dollars. Les producteurs de gomme Karaya et de pain-de-singe
ont exporté pour 1 million de dollars vers l’Europe en 2006. Ce
succès est imputable en partie aux nouvelles entreprises mixtes associant
cinquante quatre groupes de producteurs et leurs clients, ainsi qu’à la
formation de trois cent soixante six nouveaux réseaux de producteurs permettant
de les aider à renforcer leurs compétences en matière de
négociation et à obtenir des prix plus élevés pour
leurs marchandises – et des revenus personnels supérieurs pour mieux
subvenir aux besoins de leurs familles.
Ce sont là des résultats remarquables. Comme vous le savez,
le mot « croissance » est le mot choc du Sénégal – la
croissance économique qui résoudra le défi du chômage élevé,
surtout parmi les jeunes, et qui réduira la pauvreté des femmes
en milieu rural et d’autres groupes désavantagés.
Les Etats-Unis soutiennent les efforts du gouvernement pour créer les
conditions nécessaires au renforcement de sa Stratégie de croissance
accélérée, en réduisant le nombre de jours requis
pour démarrer une affaire. Du personnel et des ressources complémentaires,
ainsi qu’un foyer institutionnel pour la Stratégie de croissance
accélérée, amélioreront les chances à court
terme du gouvernement d’éliminer les obstacles aux investissements
et aux échanges. L’USAID apporte également son appui au renforcement
des échanges de produits agricoles et naturels, aux partenariats publics-privés, à la
conservation de la biodiversité, aux services de planification de l’activité économique
pour les jeunes entreprises et à l’élaboration de politiques
nationales qui encouragent la croissance économique, le commerce et le
respect de l’environnement.
Dans le domaine de l’environnement, le Sénégal est sur
le point de transformer la façon dont il protège et gère
ses forêts naturelles. Aujourd’hui, le Sénégal a suffisamment
de terrains boisés, dans le cadre d’un nouveau système durable
appuyé par l’USAID, pour répondre à l’essentiel
de la demande du pays en charbon, bois à usage de combustible et autres
produits naturels. Nous espérons qu’à cette époque
l’année prochaine, le Sénégal sera capable d’obtenir
l’intégralité de son énergie naturelle de ses forêts
de production.
Dans le cadre de notre programme pour la Casamance, nous soutenons le processus
de paix à travers des ateliers et une assistance technique, qui permettent
d’apporter des compétences en résolution des conflits, en
négociation, et qui contribuent à créer des perspectives
de dialogue. Cette activité cible la société civile et aborde
le rôle que les dirigeants civils, religieux et traditionnels peuvent jouer
en aidant à amener au dialogue les parties en conflit et en s’exprimant
au nom des populations locales, afin de veiller à ce que leurs besoins
soient pris en compte dans un accord de paix. Les bénéfices de
cette formation et de cette assistance technique ne se concrétiseront
que grâce à une ferme résolution de toutes les parties de
faire du règlement du conflit en Casamance une haute priorité.
Tout en cherchant à rester un bailleur de fonds réceptif, le
gouvernement des Etats-Unis fait des efforts concertés pour accroître
l’efficacité de son assistance. L’USAID a travaillé étroitement
avec votre gouvernement et d’autres bailleurs de fonds cette année à la
mise en œuvre de la Déclaration de Paris. L’USAID et la coopération
française ont été les principaux bailleurs de fonds de cet
effort, travaillant main dans la main avec le gouvernement du Sénégal à la
réalisation de l’Etude sur la Déclaration de Paris et à l’élaboration
d’un plan d’action.
Si l’USAID n’est pas en mesure de fournir un soutien budgétaire à l’heure
actuelle, nous avons mis au point des pratiques qui renforcent l’utilisation
des systèmes gouvernementaux de mise en œuvre de nos activités.
Ainsi, cette année, nous avons signé un accord avec le gouvernement
pour lui rembourser neuf collèges qu’il construira en utilisant
ses systèmes et ses procédures. Si cet accord est un succès,
nous avons l’intention d’augmenter le montant du financement fourni
par le biais de ce type de mécanisme.
A travers cette activité et tant d’autres, les Etats-Unis poursuivent
leur engagement à œuvrer en partenariat avec le gouvernement du
Sénégal, afin de promouvoir des activités de développement
durables et transparentes, qui amèneront la croissance et un avenir plus éclatant
au peuple sénégalais.
Je vous remercie de votre attention.
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