June 28, 2004

Sommet de l'OTAN : des accords ont été conclus au sujet de l'Irak et d'autres dossiers

Istanbul (Turquie) - Le 28 juin, première journée du Sommet de l'OTAN, les dirigeants des pays membres de l'alliance ont publié plusieurs déclarations faisant état d'ententes dans divers domaines, notamment sur l'Irak, sur des missions en cours, sur de nouvelles initiatives, sur les relations avec la Russie et d'autres partenaires et sur les prochains Jeux Olympiques en Grèce.

Les décisions prises illustrent l'intention de l'OTAN de jouer un rôle plus important afin de renforcer la sécurité internationale et la stabilité grâce à des liens solides et à une confrontation directe des nouvelles menaces.

Irak

L'incertitude qui planait sur la façon dont l'OTAN réagirait à la pression exercée par le gouvernement Bush pour que l'Alliance joue un rôle spécifique plus important en Irak s'est dissipée lorsque l'OTAN a annoncé, le 28 juin, qu'elle assurerait la formation des forces de sécurité irakiennes, répondant de façon positive à une demande directe du gouvernement intérimaire d'Irak. Les autres pays alliés ont aussi été encouragés à participer à cet effort.

Par ailleurs, le Conseil de l'Atlantique Nord, organe directeur de l'OTAN, doit examiner d'urgence de nouvelles propositions visant à apporter un soutien aux institutions de sécurité irakiennes qui se mettent en place, en réponse à la demande du gouvernement intérimaire irakien et conformément à la résolution 1546 du Conseil de sécurité de l'ONU qui prône une aide à la force multinationale en Irak.

Afghanistan

L'OTAN a annoncé qu'au mois d'août elle transférerait à l'Eurocorps le commandement de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan (FIAS). Celle-ci sera placée sous le commandement de la France mais c'est la chaîne de commandement de l'OTAN qui régira son fonctionnement.

L'OTAN va s'efforcer de placer la FIAS et l'Opération liberté immuable (Etats-Unis) sous la même chaîne de commandement de façon à maximiser leur efficacité. En attendant, les Etats-Unis ont consenti à fournir un appui d'urgence à la FIAS si nécessaire.

Ayant obtenu les contributions supplémentaires qu'elle avait demandées pour l'Afghanistan, l'Alliance a aussi autorisé un accroissement de la tâche de la FIAS par le biais notamment d'un plus grand nombre d'Equipes provinciales de reconstruction. Il est prévu que, durant une première phase, quatre équipes seraient ajoutées dans le nord du pays, une région où une équipe est déjà en place, en l'occurrence à Konduz. Durant une deuxième phase, une base d'appui serait créée dans l'ouest du pays. Il s'agit notamment de créer un climat de stabilité propice à la tenue d'élections nationales en automne.

Les Balkans

La mission de la Force de stabilisation de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine prendra fin d'ici six mois. "Il y a dix ans, la Bosnie avait besoin de 60.000 soldats afin d'y maintenir une paix fragile. Aujourd'hui, ce pays propose de contribuer des soldats à une force multinationale qui sera chargée de fournir un appui semblable au gouvernement intérimaire d'Irak", souligne le communiqué des chefs d'Etat et de gouvernement participant au sommet d'Istanbul.

L'Union européenne va établir une nouvelle mission en Bosnie-Herzégovine afin d'aider à surmonter les obstacles qui compromettent encore la stabilité, notamment des problèmes liés à la criminalité organisée. En outre, l'OTAN maintiendra une présence minimale afin d'appuyer les initiatives visant la réforme militaire, la lutte contre le terrorisme et la poursuite en justice des criminels de guerre.

L'Initiative de coopération d'Istanbul

Souhaitant forger de meilleures relations avec les pays intéressés du Moyen-Orient, l'OTAN a lancé l'Initiative de coopération d'Istanbul, qui repose sur une collaboration dans divers domaines, notamment la lutte contre le terrorisme, la sécurité des frontières, la préparation aux catastrophes et les relations entre civils et militaires.

Les chefs de file de l'OTAN ont aussi consenti à renforcer le Dialogue méditerranéen, qui avait débuté il y a dix ans afin de promouvoir la coopération avec l'Algérie, l'Egypte, Israël, la Jordanie, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.

La traite des personnes

Il a été annoncé durant le sommet que les forces de l'OTAN devaient avoir une tolérance zéro en ce qui concerne la traite des personnes, cet esclavage des temps modernes.

"Cette décision est d'une importance capitale étant donné que près de 200.000 victimes de la traite des personnes transitent chaque année par les Balkans, une région où les forces de l'OTAN maintiennent une présence importante et où elles ont de grandes responsabilités en matière de sécurité", souligne un communiqué de l'OTAN.

Des ateliers de formation à l'intention des soldats seront mis sur pied afin de combattre la traite des personnes et d'appuyer les initiatives locales de lutte contre ce trafic, et un mécanisme sera mis en place pour transmettre aux autorités compétentes, en toute sécurité, les informations qui auraient trait à un trafic de personnes.

Partenariat pour la paix

L'OTAN va concentrer à nouveau son programme de "Partenariat pour la paix" qui a obtenu de bons résultats sur son objectif initial qui est d'encourager le contrôle démocratique des forces militaires, la transparence en matière de préparations militaires, le renforcement des capacités et la préparation en vue d'une participation à d'éventuelles opérations de l'OTAN plutôt que de chercher à préparer les nations en vue d'une adhésion à l'Alliance. Outre le fait de renforcer les liens entre les partenaires actuels, le Partenariat pour la paix travaillera de concert avec la nouvelle Initiative de coopération d'Istanbul.

Russie

A la suite d'une réunion du Conseil OTAN-Russie, au niveau des ministres des affaires étrangères tenue à Istanbul parallèlement au sommet de l'OTAN, la Russie a offert de participer à des opérations maritimes en mer Méditerranée dans le cadre de l'opération "Active Endeavour" de l'OTAN.

Sécurité des Jeux Olympiques

L'OTAN a consenti, en réponse à une demande de la Grèce, à fournir une surveillance aérienne, des forces navales, des unités de réponse à une menace chimique, biologique, radiologique et nucléaire, de façon à renforcer la sécurité des Jeux d'été de 2004 et des Paralympiques à Athènes.

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