Forger la différence en Guinée-Bissau :

L’USAID promeut un menuisier métallique dans l’industrie de transformation de la noix de cajou

Il y a trois ans, Viano (Yano) Mario Gomes Amontào n’aurait pu prédire le rapide succès de son entreprise de menuiserie métallique. Ce jeune entrepreneur se souvient encore des jours où il n’avait que quelques ouvriers à mi-temps dans son petit atelier en plein air, et arrivait à peine à joindre les deux bouts en faisant de petits boulots à Canchungo, son village au nord-ouest de la Guinée-Bissau. Aujourd’hui, Yano affirme fièrement avoir doublé le nombre de ses employés et qu’il doit se battre pour honorer un carnet de commandes qui grossit de jour en jour.

En mars 2002, Yano fut l’un des premiers menuisiers métalliques contactés par EnterpriseWorks pour participer au programme de promotion d’opportunités économiques, à travers l’introduction de la transformation de la noix de cajou en Guinée-Bissau. Ce programme, financé par l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), comprenait la formation des artisans locaux à la fabrication d’équipement de transformation de noix de cajou, qui devait être de qualité comparable et d’un prix plus abordable que les marques importées.

Soucieux de montrer de quoi il était capable, Yano travailla dur pour terminer avant échéance les petits contrats qui lui avaient été confiés par l’intermédiaire de EnterpriseWorks. Son travail ayant été jugé de haute qualité, Yano se vit rapidement octroyer des contrats plus importants et, avant longtemps, se mit même à adapter certains modèles originaux afin de rehausser la valeur globale de son équipement. Même s’il enregistrait rarement des plaintes sur son travail, Yano choisit quand même de défendre son label en garantissant ses produits.

Grâce à sa dure labeur et son dévouement à la tâche, Yano a obtenu, depuis sa formation by EnterpriseWorks, des contrats de fabrication d’une valeur de plus de 18.000 dollars. Le réinvestissement de ses bénéfices dans l’acquisition d’un autre équipement lui a permis de doubler le nombre de ses employés avec le recrutement de cinq ouvriers à plein temps. Toujours pour faire face au supplément de travail, Yano a pris cinq jeunes apprentis qu’il forme sur le tas en plus de leur assurer une formation hebdomadaire formelle destinée à développer leurs compétences techniques. En échange de leur aide à mi-temps, Yano leur paye la scolarité, y compris les livres et vêtements, afin de promouvoir l’éducation et encourager les jeunes à finir leurs études pour pouvoir devenir des techniciens qualifiés.

Yano a non seulement obtenu une assistance technique à travers le programme, mais a aussi amélioré ses techniques de gestion puisque EnterpriseWorks promeut l’importance de la comptabilité et la tenue de comptes financiers. La bonne réputation de Yano a très vite fait le tour du pays et, maintenant, il communique directement avec son réseau de nouveaux clients pour exécuter de grands contrats et assurer un travail régulier à ses employés. Il est présentement en train de chercher des voies et moyens d’augmenter ses capacités par le développement de son entreprise, l’acquisition d’un équipement plus sophistiqué, le recrutement et la formation de plus de techniciens.

Il n’y a pas de doute dans l’esprit de Yano que sa qualité de vie et celle de sa famille se sont améliorées depuis qu’il a rejoint le programme de EntepriseWorks financé par l’USAID. Aujourd’hui, il peut se permettre d’envoyer son fils unique à l’école, et de payer des cours de formation d’infirmière à son épouse, Mariazinha. De plus, il a économisé assez d’argent pour pouvoir acheter un terrain ; il espère bientôt quitter la petite maison de location qu’il occupe actuellement, et construire une maison pour sa famille.

« Sans le soutien de l’USAID et de EnterpriseWorks, mon atelier n’aurait jamais connu ce succès » reconnaît-il. « Je leur suis très reconnaissant de leur aide car, sans elle, je n’aurais jamais eu la stabilité financière et le courage d’envoyer des membres de ma famille à l’école. »

C’est grâce à de tels programmes que les petites réussites ont un grand impact car l’USAID et EnterpriseWorks donnent confiance aux pauvres et contribuent à la création d’économies autosuffisantes. A voir le succès de la menuiserie métallique de Yano, on a du mal à croire qu’avant de fabriquer des machines de transformation de noix de cajou, ce dernier pouvait imaginer qu’il irait aussi loin.