June 5, 2007

Le groupe de travail sur la nanotechnologie de l'OCDE s'est réuni en Belgique

Par Cheryl Pellerin Rédactrice de l'USINFO

Washington - Divers pays du monde consacrent quelque 4 milliards de dollars par an à la recherche sur la nanotechnologie, technologie de pointe qui porte sur les objets à l'échelle moléculaire ou atomique. Le Japon, la Chine, la Corée du Sud et plusieurs États membres de l'Union européenne ont fait de la recherche-développement dans ce domaine une question prioritaire.

La première réunion officielle du groupe de travail sur la nanotechnologie qui s'est tenue les 8 et 9 mai à Louvain (Belgique) et qui a porté sur la coopération en matière de recherche, sur l'incidence de cette technologie et sur l'information du public illustre l'importance croissante de ce domaine. Une cinquantaine de délégués de 24 pays et organismes y ont assisté.

Proposé par la délégation des États-Unis pendant une réunion en octobre 2005 à Paris, ce groupe de travail a été formé en mars dernier par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il fait partie du Comité de la politique scientifique et technologique, dont le champ d'action comprend le financement de la recherche, l'innovation, le droit de la propriété intellectuelle et la coopération internationale dans le domaine scientifique.

Le groupe de travail a pour mission de conseiller l'OCDE sur les questions relatives à la nanotechnologie et d'encourager la coopération entre les pays participants en ce qui concerne les questions relatives à la science, à la technologie et à l'innovation qui ont un lien avec la mise au point de nanotechnologies. Selon un physicien du service de la technologie spatiale et avancée du département d'État, M. Robert Rudnitsky, le programme de travail porte sur les activités suivantes :

- étudier l'incidence de la nanotechnologie, - encourager la recherche et la coopération dans ce domaine entre les États membres de l'OCDE et d'autres États, - mettre en place un forum de discussion entre responsables, - enfin, informer le public.

M. Rudnitsky a indiqué, lors de l'entretien qu'il accordé récemment à l'USINFO, que le nouveau groupe de travail chercherait aussi à faire participer à ses travaux des pays qui ne sont pas membres de l'OCDE. Certains de ces derniers mettent en œuvre activement des programmes dans ce domaine ou en élaborent actuellement, et il importe qu'ils participent à ces travaux. L'Afrique du Sud, Israël et la Russie y participent déjà, et parmi les autres pays qui se sont dotés de programmes importants figurent le Brésil, la Chine et l'Inde.

La nanotechnologie

La nanotechnologie permet de voir, de mesurer, de manipuler et de fabriquer des objets d'une dimension extrêmement petite allant de 1 à 100 nanomètres. Un nanomètre égale un milliardième de mètre. C'est ainsi que l'épaisseur d'une feuille de papier est d'environ 100.000 nanomètres.

À l'échelle nanométrique, les propriétés physiques, chimiques et biologiques des matières sont différentes d'une façon fondamentale et utile des propriétés des atomes et des molécules individuels ou de la matière brute. La recherche- développement dans ce domaine aide les chercheurs et les ingénieurs à créer des matières, des dispositifs et des systèmes fondés sur ces nouvelles propriétés.

Des applications sont mises au point dans presque tous les secteurs, notamment l'électronique et le magnétisme, la production d'électricité et son stockage, l'informatique, l'élaboration de matières, les transports, la médecine et la santé.

Certains produits de consommation, tels que les produits de beauté, les crèmes solaires, les tissus antitache, le matériel de sport et les verres des lunettes, incorporent déjà des éléments de nanotechnologie.

Information du public

Lors de sa réunion à Louvain, le groupe de travail sur la nanotechnologie a organisé un atelier destiné à présenter les diverses méthodes d'enseignement de la nanoscience et d'information du public.

La centaine de participants à cet atelier, qui représentaient 24 pays, comprenaient des spécialistes de la communication du secteur public, de musées et de centres scientifiques, des responsables, des journalistes et des délégués du groupe de travail.

Les présentateurs de l'atelier représentaient divers organismes de vulgarisation scientifique, notamment des musées scientifiques, des universités, des laboratoires de recherche, des sociétés spécialisées, des médias et des organismes publics.

Selon une responsable de l'Office national de coordination en matière de nanotechnologie des États-Unis, Mme Cate Alexander, « ce que les gens ont besoin de savoir, c'est que la nanotechnologie est un instrument qui servira à créer de nombreux produits avantageux dans les années à venir (…) Elle est utilisée dans de nombreux domaines de recherche, qu'il s'agisse de la science des matériaux, de la réparation des dommages causés à l'environnement, de l'énergie non polluante et de la médecine. »

Quant à M. Rudnitsky, il a indiqué que les États-Unis avaient lancé leur initiative nationale en 2001 et que de nombreux autres pays avaient lancé la leur quelques mois plus tard. « En fait, c'était comme le déclenchement dans le monde d'un pistolet de départ. Nous avons dirigé le projecteur sur ce domaine car nous pensons qu'il offre de nombreuses possibilités, et le reste du monde semble s'en être rendu compte. »

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