(43a ) 179-5- cet instant d'alarme pour rallier à lui tout ce qu'il y avait de Français, et les porter à une vigoureuse résistancecontre les ennemis de l'état. Ses troupes , quoique très-peu nombreuses, furent si bien dis- posées, qu'elles s'emparèrent de trois postes im- portans. Le général Bruce, commandant les troupes an- glaises , débarqua, le 16 juin, à Case-Navire, quinze cents hommes auxquels se joignirent un millier d'habitans-. Formés sur deux colonnes, ils se mirent en marche, le 18, avant le jour, pour aller attaquer Saint-Pierre. Cette ville, que son attache- ment à la mère-patrie a toujours distinguée \ n'a- vait pas attendu l'attaque; elle avait envoyé à la rencontre de l'ennemi tout ce qu elle avait de forces disponibles. Les colonnes d'anglo-émigrés, atta- quées sur plusieurs points par des tirailleurs embus- qués*, se prirent mutuellement pour adversaires, et firent feu l'une contre l'autre. Au milieu de Ce dé- sordre , Rochambeau, qui s'était porté contre elles avec la rapidité de l'éclair, les chargea impétueuse- ment et les mit dans une déroute complète. M. de Gimat, ancien colonel du régiment de la Marti- nique , commandait alors les émigrés ; il eut la cuisse cassée, et mourut plus tard de sa blessure, Les An- glais, épouvantés, prirent la fuite jusqu'à Case-Na- vire , et se réfugièrent sous le feu de leurs vais- seaux.