ADF e-news
Volume 1
Numéro 3
Août 2004
Dans ce numéro
Le mois dernier, le numéro de e-news a mis en évidence deux nouveaux projets du Ghana du programme de promotion du commerce et des investissements[1]. Ce mois-ci, nous allons mettre pleins feux sur trois projets supplémentaires qui appuient des initiatives innovatrices et soucieuses de l’environnement de transformation alimentaire. Ces initiatives procureront aussi une source de revenus supplémentaires aux producteurs de maïs, d’oranges et de poissons d’eau douce.
Avec l’aide de l’ADF, un fonds communautaire d’affectation spéciale dans le Nord du Botswana contribue à la préservation d’un patrimoine national et procure des revenus importants aux 1 600 habitants du village de Mmatshumo.
Transformation de déchets en revenus à Niono (Mali)
Une organisation communautaire de base de la région du delta du Niger est en train de créer des emplois pour une dizaine d’habitants à faibles revenus tout en protégeant Niono contre le paludisme et d’autres maladies d’origine hydrique.
Le Ghana a le potentiel de devenir le grenier à céréales de l’Afrique de l’Ouest pour le XXI siècle. Or, les pertes post-récoltes qui affectent les petits producteurs de maïs représentent près de 30% de l’ensemble de la récolte. Cette situation draine des revenus essentiels de la poche des paysans et les empêche de mettre en valeur leurs parcelles, d’envoyer leurs enfants à l’école et de mettre de l’argent de côté pour les vieux jours. L’insuffisance d’une source de distribution sûre est à l’origine de ces pertes élevées d’après récoltes.
Avec l’aide de l’ADF, General Mills Company, Limited (GMC) près de Kumasi, est en train d’augmenter le chiffre d’affaires des producteurs de maïs en fournissant des gruaux de maïs --- comme substituts locaux pour de malt d’importation --- aux principales brasseries du pays : Accra Breweries (une filiale de South African Breweries[5]) et Ghana Breweries, Limited (une filiale de Heineken).
Le marché conclu entre GMC et les deux plus importantes brasseries du pays a été possible grâce aux incitations sur les substituts aux importations adoptées par le gouvernement ghanéen en 2002. Ces mesures avaient pour but d’encourager les brasseries et toutes autres sociétés internationales représentées dans le pays, à acheter des céréales et d’autres produits de base locaux pour leurs activités de transformation alimentaire.
En remplaçant 50% de malt avec des gruaux de maïs cultivés localement, la farine de maïs achetée par les brasseries auprès de GMC passera de 5,200 tonnes à 11,200 tonnes par an. GMC se propose également de d’accroître son volume de production pour fournir à Accra Breweries Limited de la farine de maïs pour la fabrication de la bière dans ses brasseries en Côte d’Ivoire et au Togo et pour satisfaire la demande de maïs pour la production de bière dans les pays membres de la CEDEAO, production qui est estimée à 90,000 tonnes par an.
GMC est aussi en train de d’accroître sa production de sous-produits de maïs pour le marché national, tels que des flacons de maïs comme céréales pour petit-déjeuner et du son de maïs vendu aux aviculteurs comme aliments pour bétail.
Au titre du projet financé par l’ADF, GMC recevra des fonds pour acheter des nouveaux séchoirs à maïs, une machine à décortiquer et un chariot à fourche pour les activités du moulin. Les fonds serviront également à acheter du matériel informatique pour la gestion de l’entreprise et du système comptable. La subvention permettra à GMC d’établir un fonds d’exploitation qui servira de fonds de crédit renouvelable pour les petits agriculteurs membres de l’entreprise et de capital pour acheter le maïs aux fournisseurs. Le fonds de crédit renouvelable permettra aux producteurs de louer des services de labourage, acheter des semences sélectionnées et des engrais de qualité et, acheter des outils agricoles améliorés. Ces moyens de production mettront sensiblement en valeur la productivité et le rendement des producteurs de maïs de Kumasi.
La subvention couvrira d’autre part des stages de formation en gestion financière, en contrôle de la qualité et en commercialisation donnés au personnel de GMC par INPRODEC, le partenaire de l’ADF au Ghana.
GMC mettra en place une caisse de prévoyance pour ses employés en contribuant jusqu’à 10% de leur salaire et il s’est engagé à contribuer 4% de ses bénéfices annuels au fonds de crédit renouvelable et 3% à un fonds de développement communautaire établi par l’assemblée municipale du district de Bosumtwi Kwanwoma. Ce fonds de développement communautaire satisfera aux besoins en matière de santé et d’éducation des villages avoisinants qui abritent les ouvriers du centre de transformation alimentaire et ses principaux producteurs de maïs.
D’après les prévisions, ces intrants permettront à GMC de multiplier par cinq sa production de gruaux de maïs, en la faisant passer de deux tonnes, avant le projet, à 10 tonnes, et de multiplier son chiffre d’affaires net par 15 et ses ventes par quatre au niveau national et sous-régional.
L’essor de l’entreprise permettra à GMC d’augmenter les salaires de ses employés de $295 à $644 par an – la moyenne nationale étant de $304 – et d’accroître le nombre d’employés à plein temps de 22 avant le projet à plus de 40. Le fonds de crédit renouvelable permettra à GMC d’allouer des prêts à près de 500 exploitants de la localité au bout de cinq ans.
Légende :
GMC de Kumasi élargit sa capacité de production et offre à une centaine de petits producteurs de maïs une source de distribution sûre et durable, des revenus plus élevés et un crédit pour acheter des moyens de production essentiels.
Photos de Christine Fowles et Samuel Opoku.
Article 2
Revenus plus élevés pour les pêcheurs de tilapia du Lac Volta
Au Ghana, l’industrie de la pêche est en plein essor et se développe à un rythme rapide pour livrer des fruits de mer sous glace et congelés (crevettes, crevettes roses, calamars, poulpes et des poissons) sur le marché européen. Les exportations des produits de la pêche de qualité, chiffrées à 500,000 tonnes, rapportent environ 600 millions de dollars US. Or, la demande nationale – estimée à 800,000 tonnes par an, soit l’équivalent de 25 kg par habitant – continue de dépasser la capacité de production des pêcheurs. Ce qui fait que le Ghana doit importer près de $200 de poissons de la Namibie, de la Mauritanie et du Chile pour satisfaire l’appétit national.
L’ADF a accordé une subvention à Sustainable Aquaculture Limited (SAL), une petite entreprise féminine de pisciculture, pour la mise en valeur d’un élevage de tilapia sur les rives sud du Lac Volta en utilisant une technologie innovatrice de cages de filets. SAL cultive des alevins dans des étangs en ciment dans sa station piscicole près du village riverain de Dodi Asantekrom. Les poissons adultes sont ensuite transférés dans de larges bacs constitués de filets, installés aux abords peu profonds du Lac Volta.
Le projet de l’ADF donnera à SAL les ressources financières nécessaires pour la construction de trois nouveaux étangs de reproduction et pour accroître le nombre de cages de filets de pêche de huit avant le projet à 24. Le financement de l’ADF permettra également à SAL d’améliorer la qualité et l’efficacité de l’entreprise en recrutant du personnel de direction supplémentaire, de mettre en valeur son centre de pisciculture, d’acheter des équipements améliorés et de construire un atelier de réparation. Une jetée en ciment et une grue élévatoire seront installées sur les rives du lac pour améliorer les activités de chargement et de déchargement du matériel de pêche et des récoltes de poisson. Avec ses fonds propres, SAL installera un moulin pour produire des aliments en boulettes pour l’alimentation de ses stocks ichtyologiques.
Il est prévu qu’avec ces aménagements, SAL sera en mesure d’accroître sa production de poisson frais (tilapia) de 240 tonnes, avant le projet, à plus de 4000 tonnes au bout de cinq ans. L’accroissement du rendement de l’entreprise permettra également à l’entreprise de porter le nombre d’employés à plein temps de 70 à 120, de souscrire à un plan d’assurance médicale et d’établir une caisse de prévoyance sociale en contribuant jusqu’à l’équivalent de 10% du salaire des employés.
SAL vend du poisson frais et prévoit d’élargir son marché en achetant une machine à fabriquer de la glace pour rehausser ses activités de conditionnement et pour pourvoir acheminer son poisson à d’autres régions du pays.
Avec le financement alloué par l’ADF, SAL pourra aider les communautés de pêche du Lac Volta à accroître leur rendement en parrainant un programme pilote de pisciculture. Au titre de ce programme, SAL empoissonnera les criques du lac avec des alevins de tilapia et fournira aux pisciculteurs une formation à la gestion des stocks, à la transformation et à la conservation des poissons. Les activités de vulgarisation communautaire permettront à l’entreprise d’élargir son réseau de fournisseurs et de procurer des revenus plus élevés aux pêcheurs indépendants. SAL se propose également de créer un fonds de développement communautaire au profit des trois villages près de son centre de pisciculture et de l’alimenter avec des contributions annuelles prélevées sur ses bénéfices.
Avec le développement mondial de la pisciculture comme élément crucial de la pêche de rente, le projet d’élevage de tilapia de SAL permet de donner aux pêcheurs ghanéens les outils et les ressources leur permettant de mettre en valeur une pisciculture durable, de satisfaire la demande locale et de donner aux communautés de pêcheurs du Lac Volta un réseau de distribution sûr et fiable pour leur poisson.
Légende :
Le Projet d’Elevage de Tilapia de SAL utilise les fonds alloués au titre d’un accord de subvention avec l’ADF pour accroître sa production pour le marché ghanéen en donnant aux communautés de pêcheurs les ressources et la technologie, ainsi que la formation nécessaire et une sécurité économique pour ses employés.
Photos de Christine Fowles et Samuel Opoku.
Il y a plus de 20 mille ans, les roches « kopjes » de l’île de Lekhubu ont percé la surface de cette grande mer intérieure alimentée par les eaux de ruissellement qui traversent les plaines du Botswana à partir des plateaux du centre de l’Angola. Au cours des millénaires, le climat de plus en plus sec a évaporé le lac et a laissé une grande plaine de marais salants appelée le Makgadikgadi. Aujourd’hui, l’île de Lekhubu est parsemée de baobabs massifs et des ruines archéologiques des tribus San qui utilisèrent les vues panoramiques de l’île pour repérer le gibier et les collines pour communier avec les dieux.
Inquiets que le tourisme non réglementé finirait par détruire les ressources historiques, culturelles et naturelles de l’île, les 1 600 habitants du village de Mmatshumo ont créé un comité pour protéger ce patrimoine. Les villageois ont donc fait appel à l’appui des Monuments, Musées et Galleries d’Art Nationaux du gouvernement de Botswana et de Permaculture Trust de Bostwana, une ONG qui encourage l’emploi durable des ressources naturelles, pour créer le Gaing-O Community Trust.
Rédacteurs de e-news : Bryan Callahan, Dick Day, Sarah Day
[1] Trade and Investments (T&I).
[2] Projet de Maïs des Moulins Généraux.
[3] Projet d’Elevage de Tilapia de la L’Entreprise de Pisciculture Durable.
[4] Projet de Production d’Oranges des Orangeraies de la Côte Ghanéenne.
[5] Brasseries d’Afrique australe.
[6] Okovonga Polers’Trust : Fonds d’affectation spéciale des Bateliers d’Okovonga.
[7] Gaing-O Community Trust : Fonds d’affectation communautaire de Gaing-O.
[8] Dugu Ka Jeya, en langue Bambara signifie « Nettoyons ensemble ».