2 36 FÉVRIER 1699. EXPLORATIONS ET SONDAGES à l'est, petit vent, nous avons appareillé pour aller mouiller au nord de cet islet, que M. le chevalier de Surgères avoit esté sonder les jours précédens. Nous avons fait le nord-ouest quart de nord pour aller chercher le grand traversier, qui avoit mouillé dans lapasse; ensuite, la pointe de l'ouest de l'islet, que nous avons rangé à la portée d'un boucanier. Nous mismes nos chaloupes de l'avant pour nous tirer, tant à cause du calme que des marées, qui nous dérivoient à l'ouest. Nous estions pour lors au large de la pointe, et quand nous avons esté en dedans, nous avons trouvé des contre-marées, qui nouspor-toient à l'est. Nous n'avons pas trouvé moins de quatre brasses d'eau dans la route, ce qui a obligé le François de mouiller par les cinq brasses, ne voulant pas se risquer à entrer, quoyqu'il ne tire que dix-sept pieds d'eau, plus de demi-lieue au large de ladite isle. Comme les vents se haloient toujours au sud-est avec une brume fort espaisse, nous avons mouillé, et ensuite nous nous sommes trouvés près d'une demi-lieue directement au sud-est quart d'est. Sur les six heures du soir, nous avons mouillé par les vingt-deux pieds d'eau, fond de vase molle, où nous sommes affourchés sud-est et nord-ouest. La pointe de l'est de l'islet, sur laquelle il y a quantité d'arbres, nous restoit à l'est-nord-est, et l'autre pointe, qui est toute plate, nous restoit au sud-ouest quart d'ouest. On est à l'abry, dans cette rade, depuis l'est-nord-est jusqu'au sud-ouest par le mesme islet, et des vents d'ouest par un autre islet, qui en est esloigné d'environ deux lieues. Les deux islets gisent est et ouest, prenant un peu du nord-ouest, et sont par latitude de 3o degrez, où nous sommes mouillés, et l'autre islet, le plus à l'ouest, est par la longitude de 282 degrez, et, du costé du nord, on est à couvert d'une