AU TEXAS ET AU MEXIQUE. 289 milieu d'une forêt vierge, il n'y a pas encore un siècle, cou- vrent encore une étendue de huit lieues ; et Mitla, la ville des morts, qui n'est guère moins grande que Palenca. Je voyais les multitudes de Cicimecos, les Toltèques, les Astè- quesetles Tlaxcallaniens aller au Papeutla, au Teocalli et aux autres immenses temples de l'Yucatan, de Teo- tihuacan, d'Anahuac, de Cholula et de Tenuctitlan (ap- pelée maintenant Mexico), pour offrir leurs sacrifices à Viltzlipultzi, le dieu suprême ; à Tlaloch, le dieu ven- geur et leur Neptune; à Ametochtli, leur Bacchus, qui portait sur la tête un vase, espèce de mortier, dans lequel on mettait du vin; à Quetzalcoat, leur Mercure; à Matlalmie, déesse de l'eau, qui était représentée en chemise de couleur céleste; à Tescatlipuca, dieu de la .Providence, qui portait des lunettes pour mieux y voir, etc. Mais les empires s'éteignent et disparais- sent comme les individus ; autres temps, autres mœurs; les ceintures de plumes et les colliers de perles ont été remplacés par un costume moins primitif; le temps en- levé tous les jours une pierre à ces immenses ruines d'un peuple non moins immense qu'elles, et dont l'an- tique civilisation a laissé de gigantesques manuscrits de marbre et de granit que la science moderne ne lit pas encore. Pendant que mon imagination me reportait ainsi à l'époque où les Mexicains se servaient de ca- cao en guise de monnaie, j'étais dans une voiture; plusieurs stationnaient en cet endroit, et deux chevaux 19