— 209 — l'avait pressenti par notre diplomatie, tant à Washington qu'à Paris, sur la restauration d'une république mexicaine ? Dépêche de M. Seward à M. Bigelow, au sujet du départ des troupes françaises du Mexique, en date du 8 octobre 1866 Monsieur, La question que vous me soumettez dans votre dernière dépêche, à savoir : que penserait notre gouvernement du rappel de la to- talité des troupes françaises, dans le courant de l'année prochaine, au lieu de leur retrait en trois détachements dans l'espace de dix-huit mois ? ne m'a jamais été posée directement. Ce que j'ai à dire à ce sujet, est ceci : L'arrangement proposé par l'Empereur pour le rappel des troupes en trois détache- ments, dont le premier partirait en novembre, était par lui-même sujet à être oublié au milieu de la surexcitation politique qui a accompagné toutes les questions mexicaines, avant même que sa mise à exécution fût commencée. Des incidents fréquents et de diverses natures, mentionnés par la presse en France et au Mexique, et représentés comme indi- quant, de la part de l'Empereur, une disposition à ne pas rem- plir cet engagement, ont eu pour effet inévitable de créer et de répandre des doutes sur la sincérité même de l'Empereur, en contractant l'engagement, et sur sa fidélité à le remplir. Par cela même, ce département s'est trouvé continuellement dans la nécessité apparente de protester contre des actes qui étaient de nature à affaiblir la confiance du peuple dans des espé- rances aussi justes que bien définies. Le gouvernement, au contraire, espère en toute confiance que l'engagement de l'Empereur sera rempli au moins à la lettre, et i| s'est même attendu à ce que, passant sur la lettre, cet enga- gement serait rempli avec une sincérité d'intention qui aurait