DU COMTE DE M..... iC5 désirer de plus, ni de plus heureux; car", de- puis la guerre de sept ans, la France était en paix, et la carrière militaire fourmillait de jeunes officiers portant les plus beaux noms, et il était plus difficile d'être capitaine de cavalerie en '779' 1ue d'être colonel vingt ans avant ou trente ans après. Il ne s'agissait plus pour moi que de trouver de l'emploi. Le gouvernement français méditait alors une descente en Angleterre. Une armée considé- rable était rassemblée en Bretagne et en Nor- mandie, sous les ordres du comte de Vaux; une grande quantité de bâtimens de transports attendaient au Havre et à Saint-Malo. M. de la F.... m'envoie chercher, et m'annonce que je vais partir pourLorien t avec le chevalier de G imat, un de ses aides-de-camp dans la guerre d'Amérique, et que là nous attendrons les ordres; il s'agissait d'une expédition secrète. Mon cœur palpita de joie. Le colonel, mon camarade , beaucoup plus âgé que moi, officier très-expérimenté , était dans le secret ; mais j'eus beau faire , il ne se laissa pas deviner, et se bornait à me répéter que j'étais fort heureux, et que l'atta- chement de M. le marquis de la F..... me mènerait loin ; en cela il ne m'apprenait rien,