( 326 ) malgré leur libertinage, d'où l'on peutconclnre que le sang et la peau des nègres sont susceptibles des atteintes d'un venin particulier, et comme inhérent à leur constitution physique. Lorsque cette maladie s'est enracinée chez eux, par une vie désordonnée, ou pour avoir été négligée trop long-temps, il est bien rare qu'ils en guérissent. La lèpre ou ladrerie, ou elephantiasis, est une gale sur tout le corps, formée par la décomposition du sang , qui ride la peau comme celle de l'éléphant. On ne peut la guérir que dans son premier pério- de , lorsqu'elle n'a encore porté son action que sur la peau et les parties adhérentes. Elle était com- mune autrefois en France, puisqu'au commence- ment du quatorzième siècle, il existait des fondations nombreuses et richement dotées , en faveur des lé- preux, et que, sous le règnedePhilippeV,dit*5?Zo«g, l'avarice, d'accordavec le fanatisme, noircirent d'ac- cusations absurdes les Lépreux et les Juifs , et les firent brûler par centaines, pour les dépouiller. La lèpre était autrefois beaucoup plus répandue dans les Antilles qu'aujourd'hui ; elle y faisait de tels progrès, surtout parmi les nègres, qu'à la Guade- loupe on n'eut l'espoir de l'arrêter qu'en isolant ceux qui en étaient atteints. La Grande-Terre nom- ma des députés qui délibérèrent, le 3i mars 1726, en présence du procureur-général et d'un commis- saire du conseil supérieur*, ils décidèrent qu'il serait levé une taxe de 20 sols par tête de nègre