FÉVRIER I7OO. D'iBERVILLE RENVOIE DE SURGERES je ne menois que pour aller aux Nadchés. Il a verglassé tout le joui et fait fort mauvais temps, bien froid. Le 18e, il a continué de verglasser et geler. J'ay fait partir le traversier pour aller sonder à trente lieues à l'ouest de la rivière et de là retourner aux vaisseaux. Je renvoyé plusieurs personnes dont je n'ay que faire; j'ay aussi fait partir mon frère dans la felouque, et deux pirogues commandées par les sieurs La Ronde et mon frère Chasteauguay pour aller aux Bayogoulas. Le 19e, le froid continue. Je suis party sur le soir de compagnie avec M. de Tonty ; j'ay esté coucher à deux lieues du fort, où j'ay laissé le sieur de Maltot, commandant, avec quatorze hommes, tant en santé que malades. Le 24e, je me suis rendu au portage, où j'ay trouvé Le Sueur, qui fait porter ses affaires sur le bord duMississipi. M. du Guay est allé aux Bayogoulas ; j'ay renvoyé aux vaisseaux une biscayenne et fait descendre l'autre pour attendre les hommes que je veux renvoyer. Le 25e, j'ay rejoint mon frère à deux lieues des Bayogoulas. Le 26e, je me suis rendu au village sur les onze heures. J'ay envoyé une felouque poury mener les gardes de la marine et d'autres personnes dont je n'ay que faire, où ils joindront la biscayenne et laisseront la felouque à Le Sueur pour s'en servir à charger ses effets aux Bayogoulas. J'ay escrit de là à M. le chevalier de Surgère de prendre la route de France, et de me laisser un mois de ses vivres, ne sçachant pas ce que je ferois à la coste. Je racontay par ce vaisseau au Ministre ce que j'ay fait et ce que je vais faire. J'ay observé à midy la hauteur, que je trouve estre 3o degrés 40 minutes nord.