VOYAGE AUX ANTILLES. 275 diment que c'est une instruction ruineuse et fu- neste, plus voisine de la barbarie que de la civilisa- tion. Je considère donc comme un progrès fort discutable l'établissement de ces nombreuses écoles, ouvertes depuis l'émancipation, et où les enfants des nouveaux libres vont apprendre à lire et à, écrire, à ne pas travailler, et à demeurer toute leur vie des hommes inutiles pour eux-mêmes et redoutables pour la société. On sait que l'émancipation des noirs dans les co- lonies anglaises, appliquée le 4er août 4840, avait été précédée, au moins dans la plupart des îles, de quelques années d'apprentissage ; car à Antigue, Tes propriétaires avaient appliqué l'affranchissement sans transition. L'annonce de l'émancipation à jour fixe avait détruit par avance tous les fruits qu'on espérait tirer de l'apprentissage. Le 54 juillet 4840, les in- firmeries de la Jamaïque étaient encombrées de noirs se disant malades ; le \'e août, ils étaient tous guéris. Qui avait opéré ee miracle? l'arrivée de la liberté. Je dirai plus loin comment il faut, à mon avis, que la liberté dos noirs se produise et s'établisse, aGn d'être efficace pour eux et pour la civilisation. Je réserve donc ce sujet pour un autre moment. Je me