January 15, 2008

Les autorités irakiennes sont résolues à lutter contre la corruption

Par Armand Cucciniello Correspondant

Bagdad - Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki ayant déclaré l'année 2008 celle la « lutte sans merci contre la corruption », ses collaborateurs ont organisé une conférence de haut niveau le 3 janvier à l'hôtel Rashid de Bagdad pour faire le point de la situation au sein du gouvernement.

Il en est ressorti que la corruption était, selon le premier ministre adjoint Barham Salih qui présidait la conférence, « l'un des plus graves problèmes (...) pesant sur notre avenir démocratique ».

M. Salih n'a pas cherché à dorer la pilule, tenant des propos très francs sur les effets néfastes qu'avait la corruption sur la croissance économique et sur la reconstruction de l'Irak, éléments absolument nécessaires à la stabilité et à la prospérité du pays. « Force est d'admettre que nous avons un problème. Il est très grave, c'est un défi à relever. »

Il a fait observer que l'esprit de corruption avait été hérité du gouvernement dictatorial de Saddam Hussein et qu'il était temps de briser avec le passé, de faire face au problème et de faire preuve, ce faisant, de transparence.

Divers représentants d'États étrangers assistaient en tant qu'observateurs à cette conférence, en provenance notamment des États-Unis, de l'Italie, du Japon, de l'Australie, de l'Allemagne, de l'Iran et de la Commission européenne, ainsi que d'organismes divers tels que l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

En 2007, l'USAID a contribué à injecter quelque 2,3 milliards de dollars dans des investissements relatifs à des projets de travaux publics en Irak. Depuis 2003, les États-Unis ont consacré 32 milliards de dollars à la reconstruction du pays. Pour 2008, le gouvernement irakien allouera 15 milliards de dollars (sur un buget total de 48 milliards) au développement économique et à la construction de l'infrastructure.

M. Salih a indiqué que le Conseil des affaires ministérielles allait créer une commission d'enquête sur la corruption, chargée de diffuser son rapport sur l'Internet vers le 1er avril.

M. Maliki, le premier ministre, était en déplacement en Londres et n'a pu assister à la conférence. Il y a cependant distribué un message dans lequel il se félicitait de cette réunion qui était « le point de démarrage de l'année 2008 de la lutte contre la corruption ».

La corruption, a-t-il dit « est un phénomène pernicieux que nous a légué l'ancien régime. Il nous faut éliminer cet obstacle qui entrave la reconstruction ». À cet égard, il sera nécessaire d'impliquer davantage d'organisations non gouvernementales dans ce combat, auquel devraient se joindre aussi les médias.

L'USAID collabore depuis décembre avec les pouvoirs publics irakiens à améliorer la transparence des comptes et des dépenses de l'État irakien grâce à un programme intitulé Local Governance Project. L'objectif consiste à mettre en place un système de contrôle et de suivi budgétaires qui permettra aux responsables, aux vérificateurs des comptes et au public de s'informer de l'affectation des fonds.

(Distributed by the Bureau of International Information Programs, U.S. Department of State.)