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DU QUÉBEC À MONTRÉAL


ALLOCUTION DEVANT L'ASSOCIATION DE L'INDUSTRIE ÉLECTRIQUE DU QUÉBEC À MONTRÉAL PAR L'AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS PAUL CELLUCCI Le 2 avril 2003

Merci, Monsieur Girard.

Je tiens à tous vous remercier d'être avec nous cet après-midi et je suis assez bien au courant des rapports qu'entretiennent depuis longtemps le Québec et le Massachusetts. D'ailleurs, lorsque j'étais à la baie James, j'ai été très heureux de constater que le courant allait directement de la centrale de Radisson, au Québec, jusqu'à mon État d'origine. C'est donc un grand plaisir pour moi d'être de retour à Montréal.

J'aime entamer mes allocutions, depuis quelque temps, en insistant sur l'importance de la relation des États-Unis avec le Canada. C'est très nettement la relation la plus importante du monde pour nous, surtout si l'on pense à son incidence positive sur le quotidien des citoyens américains.

Nul autre pays du globe avec lequel nous entretenons des rapports n'a d'effet plus positif sur le quotidien des gens de mon pays que l'effet que peut avoir notre relation avec le Canada.

C'est évident, si on regarde les chiffres de nos échanges commerciaux; c'est 1,4 milliard de dollars en échanges par jour. Cela se traduit en millions d'emplois, que ce soit au Québec et dans l'ensemble du Canada ou au Massachusetts et partout aux États-Unis. De fait, le Canada est le principal partenaire commercial étranger de 38 de nos 50 États. C'est ainsi que les familles assurent leur subsistance, c'est le gagne-pain de tant de familles dans mon pays comme ici.

L'énergie… j'en parlerai beaucoup aujourd'hui. Nous recevons déjà plus d'énergie du Canada que de tout autre pays du globe. Nous recevons plus de pétrole du Canada que de l'Arabie saoudite; nous recevons aussi une quantité phénoménale de gaz naturel; et vous qui êtes ici le savez, il y a un grand commerce d'électricité entre le Canada et les États-Unis.

Tandis que nous observons ce monde de l'après 11 septembre, tandis que nous nous efforçons de réduire notre dépendance sur des sources peu fiables d'énergie, que ce soit au Moyen-Orient ou même au Venezuela, où le robinet a été fermé il y a quelques mois, il est très évident que nous devons continuer d'œuvrer ensemble, comme je vais l'expliquer, à parachever cette intégration du marché énergétique nord-américain.

Donc rien qu'avec ces deux sujets, je pense que vous pouvez comprendre l'importance de cette relation pour mon pays, mais au-delà de cela, nous savons aussi que nous avons environ 200 millions de passages à notre frontière par année, de gens qui vont et viennent; nous avons des liens familiaux; nous avons des gens qui se rendent visite les uns aux autres dans les deux pays.

Nous avons, aux abords de cette frontière, des enjeux qui touchent les eaux frontalières, nous avons des enjeux qui concernent la qualité de l'air, choses sur lesquelles nous travaillons ensemble pour le bien de la population de nos deux pays.

C'est la raison pour laquelle je crois qu'il importe de nous rappeler qu'il s'agit de la relation la plus importante que les États-Unis entretiennent dans le monde et que dans cette relation, ajouterai-je, la croissance est normale, particulièrement avec l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis et l'Accord de libre-échange nord-américain. Le commerce de l'investissement a affiché une croissance constante, à un rythme se situant souvent dans les deux chiffres. La croissance a été particulièrement impressionnante dans le secteur énergétique.

Je dis souvent que la relation entre les États-Unis et le Canada a tout simplement une trop grande portée, trop d'ampleur et de profondeur pour être interrompue ne serait-ce que pour peu de temps, et l'énergie est un bon exemple d'un important secteur pour l'illustrer. Nous devrions tous nous réjouir du fait qu'il est si difficile que quoi que ce soit vienne modifier l'orientation de notre cheminement généralement positif.

Les exportations de pétrole et de gaz naturel du Canada vers les États-Unis ont affiché une croissance particulièrement vigoureuse depuis une dizaine d'années, et ces matières sont pour une part de plus en plus grande dans notre sécurité énergétique commune.

Elles contribuent à rendre les produits nord-américains plus compétitifs dans le monde entier, elles aident à atténuer la dépendance des économies de notre continent sur l'énergie importée et, enfin, elles aident à faire des Canadiens des chefs de file mondiaux dans les industries à forte valeur ajoutée, comme les services d'exploration, la récupération assistée des hydrocarbures, la construction de pipelines et les nouvelles technologies énergétiques.

Tout comme le réseau d'oléoducs et de gazoducs, le secteur de l'énergie électrique du Canada est interrelié en de nombreux points avec le réseau américain. Les échanges transfrontaliers d'énergie, dans les deux sens, contribuent à réduire les coûts et à accroître la fiabilité du réseau électrique de l'Amérique du Nord. De fait, les importations d'énergie du Canada ont largement contribué à soulager la crise énergétique qu'a vécue la Californie en 2000-2001.

Le Canada détient un immense potentiel non exploité de génération de nouvelle électricité, que les Canadiens veulent exploiter et qui peut satisfaire à des normes environnementales des plus rigoureuses. Les grandes sources possibles comprennent l'hydroélectricité du nord du Manitoba, du Québec et du Labrador. Il y a aussi la production combinée des vastes gisements de sables bitumineux de l'Alberta, le gaz naturel au large des côtes de la Nouvelle-Écosse ainsi que le charbon et le méthane de gisements houillers de la Colombie-Britannique.

Le menu des choix du Canada en matière d'approvisionnement en électricité s'est même enrichi depuis quelques années. Non seulement y a-t-il eu d'immenses progrès techniques, mais aussi d'excellentes démarches ont été faites de tous les côtés pour englober les collectivités autochtones en tant que partenaires à part entière, comme nous l'avons constaté ici, au Québec.

Les pronostiqueurs pensent que de nouvelles centrales pouvant produire pas moins de 40 gigawatts de nouvelle électricité, soit plus du tiers de la capacité énergétique actuelle du Canada, pourraient entrer en service d'ici 2025.

Ce sont des projets qu'à mon avis les Canadiens appuieraient probablement, et ils peuvent satisfaire aux rigoureuses normes environnementales des temps modernes. Et pourtant, les mêmes pronostiqueurs s'attendent à ce que les exportations d'énergie du Canada vers les États-Unis déclinent au cours de cette même période. Comment cela se pourrait-il alors que la croissance se poursuit encore et toujours avec tant de produits et services, et particulièrement l'énergie-

Pourquoi les experts, qui affichent une si grande confiance en ce qui concerne le reste de notre relation énergétique, du moins, certainement, pour ce qui est du pétrole et du gaz naturel, deviennent-ils si pessimistes quand il s'agit d'électricité-

Il est évident que bon nombre des doutes et des obstacles auxquels se bute cette industrie sont liés au transport et non pas à la production. Nous savons qu'il est devenu très difficile d'obtenir l'autorisation de construire des lignes de transport d'énergie ou d'en augmenter le nombre.

De plus, la restructuration, qui est en cours, des marchés de l'énergie électrique, dans de nombreux États et provinces, a semé le doute dans l'esprit des intéressés relativement aux modalités futures de l'accès au réseau énergétique. C'est ce qui les empêche d'investir soit dans la production, soit dans le transport.

Un élément d'importance de la solution, la création d'organismes de transport régionaux, ou ORT (Regional Transmission Organisations), qu'exige la Federal Energy Regulatory Commission (FERC) des États-Unis mais qui doit être négociée par les centrales, a progressé avec plus de lenteur qu'on s'y serait attendu à priori. Ces contraintes ont non seulement créé des problèmes pour l'industrie électrique nord-américaine mais elles pourraient aussi grandement freiner notre croissance économique à long terme. Il y a motif à l'optimisme, cependant, puisque le Congrès des États-Unis peut instaurer des mesures législatives qui permettront de réduire ou de supprimer certains de ces obstacles.

Par exemple, nous espérons pouvoir créer des possibilités d'obtention d'emprises pour les nouvelles lignes de transport d'énergie. Cela devrait se traduire en plus d'investissement de capitaux dans le transport, qui à son tour devrait donner lieu à plus d'investissement de capitaux dans la production aussi.

Je vous dis cela parce que je tiens à ce que vous sachiez que nous reconnaissons les problèmes qu'il faut régler. L'administration du président Bush a été consciente des défis que le secteur énergétique pose pour les responsables des orientations politiques et de la contribution qu'il peut apporter à la croissance économique en Amérique du Nord. Nous avons pu examiner un grand nombre d'analyses pertinentes effectuées par votre industrie dans tout le Canada sur ces problèmes et sur les solutions qui s'offrent pour les résoudre. Et aussi, nous les partageons avec ceux qui peuvent œuvrer ensemble à l'application de solutions nord-américaines.

Le Groupe de travail nord-américain sur l'énergie a terminé une étude coordonnée des ressources, de l'infrastructure, de la réglementation, de l'offre et de la demande relativement à tous les types d'énergie sur l'ensemble du continent nord-américain. Je pense que vous conviendrez avec moi qu'il était grand temps de jeter cette espèce de regard d'ensemble sur le continent. Nous espérons qu'au bout du compte, il y aura plus d'occasions pour des gens comme vous.

L'une de ces occasions est celle de formuler nos politiques énergétiques comme il se doit d'un point de vue environnemental, et aussi commercial. Nous savons que nous subirons collectivement les conséquences du développement énergétique de chacun, y compris ses effets sur notre air, notre eau, notre climat et notre faune.

Nous comprenons aussi que le Canada et le Mexique aient des priorités qui leur sont propres et que vos politiques en matière d'énergie refléteront ces priorités. Nous savons d'expérience qu'en ce qui concerne le Canada, nous avons de solides références de partenariat fondés sur le respect mutuel et sur lesquels nous pouvons compter, même lorsque nos priorités ne sont pas les mêmes.

Les politiques sur le changement climatique en sont un excellent exemple. Nos deux gouvernements ont adopté des positions ostensiblement différentes sur la gestion du défi que posent les émissions de carbone, et nous en avons le droit en tant que pays souverains.

À prime abord, la différence semble d'importance, mais les deux gouvernements reconnaissent la nature du défi climatique, et ils ont tous deux annoncé des plans d'action pour composer avec lui. Et si on y regarde de plus près aux détails pratiques de ce que nous faisons, il s'avère que nous prenons des mesures très similaires.

Cela fait déjà plus d'un an que nos représentants officiels ont eu leur première rencontre dans le cadre de notre initiative conjointe sur le changement climatique, et cette collaboration continue de s'épanouir et de s'approfondir.

Nous comptons continuer la collaboration bilatérale dans un éventail de domaines, notamment l'approfondissement de nos connaissances scientifiques sur les causes et les répercussions du changement climatique, la mesure des émissions en comptabilité, l'augmentation des capacités dans les pays en développement, les puits de carbone, la cogénération, le développement de techniques non polluantes d'utilisation du charbon, le piégeage du carbone, l'agriculture durable et l'encouragement de l'avènement d'importantes solutions de nouvelle énergie, comme les piles à combustible.

Dans ces domaines, comme dans celui du transport de l'énergie électrique, les décideurs comptent vivement sur la participation active de gens comme vous qui êtes ici. Et au fur et à mesure de nos progrès, nous aurons besoin de votre expertise, de votre expérience et de votre vision.

Maintenant, l'essentiel est qu'au Canada et aux États-Unis, nous avons d'excellentes choses pour nos peuples. Nous avons des sociétés libres et démocratiques qui respectent la liberté individuelle et les droits de la personne, nous avons de vigoureuses économies qui créent des emplois et stimulent la prospérité, nous avons un bon niveau de vie et la plupart de nos citoyens jouissent d'une douce vie.

Mais si nous voulons consolider nos économies, si nous voulons préserver nos modes de vie, il est très clair qu'ici, en Amérique du Nord, il nous faut des sources d'énergie fiables, il nous faut des modes fiables de transport de l'énergie, il nous faut parachever l'intégration du marché énergétique nord-américain.

Et nous continuerons de faire cela, de faire cheminer nos pays et le Mexique sur cette voie très positive, parce que c'est dans l'intérêt de chacun de nos pays.

Merci beaucoup.
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