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EFFET DE SERRE La hausse de la teneur de dioxyde de carbone a profité aux végétaux du monde entier
Les plantes dopées au changement climatique
Réunie depuis mercredi à Bonn (Allemagne), la Convention-cadre de l'ONU sur les changements climatiques accuse les pays développés de relâcher leurs efforts pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, suspectés de bouleverser le climat de la planète. Alors que ces rejets ont baissé de 3% au cours des années 1990, ils devraient croître de 17% d'ici à 2010 malgré les mesures de limitation mises en place. Tout n'est pourtant pas négatif. Une étude publiée dans le dernier numéro de la revue Nature(1) démontre que les changements climatiques survenus ces vingt dernières années ont stimulé la croissance des plantes dans de nombreuses régions du globe.

Marc Mennessier
[06 juin 2003]

Qui se plaint du changement climatique ? Sûrement pas les végétaux. Qu'elles soient sauvages ou cultivées, les plantes n'ont jamais aussi bien poussé que depuis que la Terre se réchauffe et, surtout, depuis que la teneur de l'atmosphère en CO2 (gaz carbonique) augmente.

Issu pour une bonne part de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole), ce gaz est accusé, depuis une quinzaine d'années, d'être le principal responsable de l'accroissement de l'effet de serre, à l'origine de la hausse globale des températures (+ 0,6 °C en moyenne depuis un siècle). Une équipe de chercheurs américains et japonais, dirigée par Ramakrishna Nemani, de l'université du Montana, vient de calculer, dans une étude publiée hier dans la revue Nature, que la production primaire nette, autrement dit la biomasse végétale, a augmenté en moyenne de 6% entre 1982 et 1999 sur la majeure partie du globe, spécialement en Amérique du Sud.

Cette nouvelle plutôt rassurante, qui tranche avec le catastrophisme climatique ambiant, n'est pas isolée. En début d'année, deux autres chercheurs américains, de l'université de Stanford cette fois, ont montré que près de 20% de la hausse des rendements des cultures de maïs et de soja dans le Middle West américain, constatée grosso modo sur la même période (1982-1998), serait due à la hausse des températures (2).

Les arbres affichent également une santé éclatante alors qu'on les disait un moment menacés par les célèbres pluies acides. D'après l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), la croissance des forêts françaises s'est considérablement accélérée depuis un siècle (3). Le sapin, par exemple, pousse deux fois et demi plus vite aujourd'hui qu'il y a 150 ans !

Le même phénomène est observé sous d'autres latitudes. Selon l'équipe de Ramakrishna Nemani, l'accroissement de la production végétale, constatée entre 1982 et 1999, provient à 80% des régions boréales de l'hémisphère Nord et des écosystèmes tropicaux, dont 42% pour la seule Amazonie. Or ces zones sont (encore), pour l'essentiel, recouvertes de forêts.

Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont analysé les données climatiques accumulées au cours de cette période ainsi que les enregistrements des satellites spécialisés dans l'observation du couvert végétal.

Il en ressort que, pendant ces dix-huit ans, la Terre a connu deux des plus chaudes décennies du siècle (années 1980 et 1990), des épisodes d'el Nino (courant chaud du Pacifique qui vient périodiquement lécher les côtes américaines) particulièrement intenses et une augmentation des pluies de mousson alliée à une réduction de la couverture nuageuse dans les régions tropicales. Surtout la concentration en CO2 a cru de 9% passant de 337 à 369 parties par million au cours de cette même période. Or, les agronomes savent depuis longtemps que, par le biais de la photosynthèse, les plantes vertes se nourrissent littéralement de CO2, leur unique source de carbone. Par conséquent plus la concentration de CO2 dans l'air est élevée, plus leur croissance augmente.

Les auteurs estiment toutefois que la «fertilisation» en dioxyde de carbone ne peut expliquer à elle seule les très fortes valeurs enregistrées en Amazonie où la production primaire nette du couvert végétal s'est accrue en moyenne de 1% par an (soit cinq fois plus que pour le reste de la planète).

L'augmentation de l'ensoleillement consécutive à la baisse de la couverture nuageuse constatée au cours de la période étudiée aurait également pu jouer, selon eux, un rôle déterminant dans la mesure où, en zone équatoriale, la fourniture en eau n'est pas un facteur limitant.

Reste à savoir maintenant dans quelles limites cet accroissement de la biomasse peut contribuer à réguler la teneur de l'atmosphère en CO2 et donc à limiter la hausse des températures (entre + 1,5 et 6 °C d'ici à 2100) prévue par le Groupe d'expert intergouvernemental sur le climat (Giec).

(1) Nature, du 5 juin 2003.

(2) Science, 14 février 2003 et nos éditions du même jour.

(3) Nos éditions du 17 février 2001.



En Amazonie, la production primaire nette du couvert végétal s'est accrue en moyenne de 1% par an, soit cinq fois plus que pour le reste de la planète. (Photo H. Collart/Corbis Sygma.)
 


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