ADF e-news

Volume 1

Numéro 2

Juillet 2004

 

www.adf.gov

 

Rédacteurs : Bryan Callahan, Dick Day

Contributions : Rama Bah, Tom Coogan, Cheikhna Dianka, Christine Fowles.

Photos/Présentation: Bryan Callahan, Wendy Carver, Cheikhna Dianka.

 

ARTICLE 1 : Mise en valeur du potentiel brut du Ghana

(http://www.adf.gov/enews0704/ghanat&ifr.htm)

 

Au titre d’un nouveau programme destiné à promouvoir le commerce et les investissements lancé en commun par l’ADF et le gouvernement du Ghana, des petites entreprises dynamiques du pays bénéficient à présent des ressources financières nécessaires pour leur permettre de profiter des nouvelles possibilités commerciales sur le plan régional et international.  Le développement de ces petites entreprises à pour résultat de créer des nouveaux emplois qui procurent des revenus aux ménages et qui créent des acheteurs pour les petits agriculteurs et producteurs du Ghana.  Le numéro de juillet de e-news met plein feu sur deux projets de commerce et d’investissements au Ghana : le Projet de transformation alimentaire ELSA et le Projet d'extraction d’huile alimentaire de Bosbel.

 

 

le Projet de transformation alimentaire ELSA (www.adf.gov/enews0704elsafr.htm)

 

le Projet de transformation d’huile alimentaire  de Bosbel (www.adf.gov/enews0704bosbelfr.htm)

 

 

Illustration  : Carte du site du Projet de transformation alimentaire ELSA (sud-ouest du Ghana) et du Projet de transformation d’huile alimentaire de Bosbel (nord du Ghana), illustration de Bryan Callahan.

 

ARTICLE 2 : Projet de transformation alimentaire ELSA (www.adf.gov/enews0704elsafr.htm)

 

Au cours des vingt dernières années, la production agricole de rente au Ghana a été marquée par une croissance et une diversification rapide.  Le secteur agricole produit d’importants excédents de manioc, de patates douces, de cocoyam et de plantains.  Ces produits de base représentent une source de revenus importante pour les petits agriculteurs étant donné que ces cultures exigent peu d’investissement en termes d’engrais, de produits phytosanitaires, d’entretien et d’irrigation. 

 

 

Or, près de 30% de la production alimentaire du pays est perdue à la suite de l’insuffisance de l’industrie de transformation alimentaire.  Plus de 90% de la production vivrière du pays est vendue sur le marché régional et international à l’état brut.  Ce facteur limite sensiblement les possibilités de distribution rapide, efficace et rentable et nuit aux bénéfices qui pourraient être recueillis de la valeur ajoutée.

 

Cette situation se traduit par une perte de source de revenus précieuse pour les petits agriculteurs et une augmentation du prix des produits de transformation consommés par la population locale.  Ces conditions empêchent le Ghana d’obtenir des devises en vendant des produits de transformation alimentaire à l’étranger et devenir le grenier à pain de l’Afrique de l’Ouest.

 

L’initiative de l’ADF pour la promotion du commerce et des investissements au Ghana a pour but d’appuyer les entreprises locales de transformation alimentaire à élargir le champ et la qualité de leurs activités pour qu’elles puissent devenir le moteur d’initiatives économiques pour les communautés du pays. Le Projet de transformation alimentaire ELSA recevra des fonds au titre d’un Accord de Subvention avec l’ADF pour se procurer des nouveaux équipements de transformation alimentaire et donner aux employés une formation aux méthodes améliorées de production, à la gestion financière et en commercialisation.  Cet investissement permettra à ELSA d’accroître le nombre de produits livrés sur le marché, de donner aux producteurs locaux des débouchés sûrs pour leurs produits et d’apporter des bénéfices sociaux et économiques considérables aux communautés locales.

 

Situé dans la ville de Kpone à 25 km est d’Accra, ELSA est une petite entreprise féminine qui produit et distribue une gamme variée de produits alimentaires locaux sur l’ensemble du pays sous la marque « Mother’s Pride ».  Avec l’appui accordé au titre d’un programme pour la promotion du commerce et des investissements financé à parts égales par l’ADF et le gouvernement du Ghana, ELSA achètera des nouvelles machines pour sécher, cuire et couper pour améliorer sa transformation des farines de « fufu », manioc et maïs qui sont les produits de base de la cuisine nationale de ce pays africain.  Ce projet commun de l’ADF et le gouvernement du Ghana mettra également à la disposition de l’entreprise un fonds de roulement pour lui permettre d’acheter des matières premières auprès des petits producteurs de la région d’Accra, Ashanti et Brong Ahafo.

 

Les produits « Mother’s Pride » sont en forte demande sur le plan local du fait que cette marque est la plus connue et préférée pour les produits de farine instantanée de fufu et de manioc.  L’entreprise exporte également une petite partie de ses produits à l’étranger, un marché composé essentiellement de Ghanéens qui résident à l’étranger.  Il est prévu que les investissements au titre de ce projet qui lui permettront d’accroître sa capacité de production et ses produits donneront les résultats suivants :

 

 

La mise en valeur de l’entreprise apportera également des avantages économiques considérables aux communautés paysannes de la région, bienfaits qui iront bien au-delà d’une augmentation du chiffre d’affaires.  En effet, alors que la plupart des fournisseurs achètent leurs produits à crédit, l’entreprise payera les producteurs immédiatement.  Ces revenus sûrs donneront aux paysans la motivation d’accroître les surfaces cultivées pour satisfaire la demande.  Il est également prévu que le développement de l’entreprise fournira à quelque 200 femmes une source indépendante de revenus.

 

[Photo : Image d’une boite de farine instantanée de « Cocoyam fufu » produite par ELSA.  Image reproduite par Wendy Carver.]

 

ARTICLE 3 : Le Projet de transformation d’huile alimentaire de Bosbel (www.adf.gov/enews0704bosbelfr.htm)

 

Situé dans la ville de l’intérieur de Tamale, le Projet de transformation d’huile alimentaire de Bosbel, est en train d’aider l’économie du nord du pays à rompre sa dépendance sur l’agriculture de subsistance et de l’exode rural en fournissant une source de distribution sûre pour les producteurs locaux de soja.  Le Ghana produit environ 12,000 tonnes de sous-produits d’huile de soja par an, alors que la demande nationale d’huile alimentaire et d’assaisonnement et de tourteaux pour bétail se chiffre à environ 30,000 tonnes par an.

 

Bosbel est une entreprise ghanéenne qui a été créée en 1995 lorsque son équipe de direction a acheté une unité d’extraction d’huile de l’Etat au titre du programme de désengagement du gouvernement.  Bosbel, qui produit actuellement 30% de la consommation locale d’huile et de tourteaux de soja, est la seule entreprise d’extraction d’huile dans le pays à part une autre entreprise appartenant la Société UNILEVER, une grosse multinationale.  L’essor de l’entreprise au cours des dix dernières années a fourni aux petits agriculteurs du nord, nord-ouest et nord-est du pays une source sûre d’acheteurs pour leurs cultures de soja, arachides et noix de karité.

 

Avec l’appui du programme de promotion du commerce et des investissements financé à parts égales par l’ADF et le gouvernement du Ghana, Bosbel se propose de fournir une formation aux méthodes culturales.  Grâce à ce projet, l’entreprise prévoit que les petits paysans augmenteront leur production d’environ 40%.

 

 


 

 

ARTICLE 4 :   Garantie de prêts et sécurité alimentaire au Niger

(www.adf.gov/enews0704edp.htm)

 

Dans son Rapport sur le développement humain de 2004, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) cite le Niger comme occupant la deuxième place des pays les plus pauvres du monde.  La plupart de ses 11 millions d’habitants vivent dans des régions semi-arides et pratiquent une agriculture de subsistance en cultivant du de mil, du sorgho et d’autres céréales qui résistent à la sécheresse.

 

La forte fluctuation annuelle des prix des produits de base a laissé de nombreuses familles paysannes dans un endettement endémique.  Les producteurs qui vivent près du seuil de la pauvreté sont souvent obligés de vendre leur production pendant les récoltes en août et en septembre lorsque le marché est saturé et les prix sont au plus bas.  Ces agriculteurs sont ensuite forcés d’acheter des produits vivriers supplémentaires pendant la période de soudure en juin et juillet lorsque les produits alimentaires sont en pénurie et que les marchands pratiquent des prix exorbitants.

 

Pour aider les communautés locales à mettre en valeur des nouvelles avenues de sécurité alimentaire, l’ADF a financé l’établissement de banques de céréales dans le pays pour aider les petits producteurs à acheter et à vendre des céréales à des prix préférentiels par l’intermédiaire de magasins de stockage situés dans plusieurs villages.   Ces banques appartiennent à des organisations communautaires de base (OCB) qui sont aussi chargées de leur gestion.  L’ADF a récemment accordé une aide à Eco-Développement Participatif (EDP) pour qu’il transforme des entrepôts du district de Maradi en des banques d’une autre sorte, notamment des institutions durables d’octroi de prêts.

 

EDP vient d’adopter un système innovateur de garantie de prêts.  Ce système permet aux petits producteurs membres d’une OCB de stocker une partie de leur récolte annuelle dans des entrepôts situés dans leurs villages.  Ces réserves à leur tour servent de garantie pour des prêts en liquide que les paysans utilisent pour financer des activités génératrices de revenus pendant la saison sèche qui dure sept mois.  Les paysans ont aussi la possibilité de retirer et de vendre leur caution à la fin de la saison sèche qui correspond à la période de pointe du cycle annuel des prix.

 

La viabilité du modèle de garantie adopté par l’EDP est assurée par un système de gestion qui est efficace tout en étant équitable.  En effet, si un paysan fait défaut sur un prêt, l’OCB vendra sa récolte pour récupérer ses pertes mais restituera tout excédent de la vente au producteur.  Ce système permet d’empêcher que les emprunteurs ne tombent dans le cercle vicieux d’endettement et de dépendance dans lequel les familles sont souvent exploitées par des créanciers privés.

 

Les paysans qui participent au programme se servent souvent des prêts accordés pour acheter des aliments pour bétail pour faire de l’élevage et notamment l’embouche du bétail et de petits ruminants, une activité qui leur permet de vendre de la viande au marché et d’acheter du lait et du beurre pour la consommation du ménage.  D’autres utilisent les prêts pour acheter et commercialiser des produits de transformation alimentaire ou pour ouvrir des petits restaurants ou des kiosques de café dans villes de la localité.

 

Avec les fonds alloués au titre de l’Accord de Subvention avec l’ADF, l’EDP construira et équipera 16 nouveaux entrepôts dans des villages du département de Maradi.  D’autre part, il fournira les ressources et la formation nécessaire à 32 OCB villageoises pour qu’elles puissent mettre en œuvre des systèmes durables de crédit renouvelable.  Les revenus générés par ces institutions de crédit renouvelable financées par l’ADF permettront à l’ONG de construire quatre entrepôts et de mettre en valeur huit OCB supplémentaires au cours du projet qui durera cinq ans.

 

Le programme de garantie de l’EDP a pour but spécifique de donner un accès au crédit à quelque 900 petits producteurs de Maradi.  Toutefois, l’objectif à long terme de l’ADF est de produire un modèle de garantie de prêts financièrement viable qui permettra d’aider des ONG locales telles que l’EDP et être le catalyseur pour le développement des réseaux rentables d’institutions de crédit au niveau de la communauté.

 

Au titre du projet de l’ADF, l’EDP avancera les fonds pour la construction des entrepôts en offrant des prêts, à faible intérêt, et à long terme aux organisations communautaires de base participantes.  Les OCB rembourseront les frais de construction, tous les ans, sous forme de frais d’emmagasinage peu élevés.  L’EDP se servira des remboursements pour investir dans des nouvelles OCB.  L’EDP anticipe avoir la capacité de financer le développement de deux nouvelles organisations et une banque de céréales tous les ans

Le Partenaire de l’ADF au Niger, Action pour le Développement Intégré Durable à la Base (ADIDB), entreprendra des ateliers de « formation pour formateurs » à l’intention du personnel de l’EDP.  A leur tour les membres de l’EDP transféreront ces compétences aux OCB en leur donnant une formation en gestion et à la tenue des livres, suivi et évaluation, et en dynamique de groupe.

 

L’EDP, qui est enregistrée conformément à la législation régissant les ONG au Niger, appuie des projets de développement économique et de gestion des ressources naturelles dans le département de Maradi depuis 1996.  Ses membres fondateurs possèdent une vaste expérience en développement pour avoir travaillé avec le gouvernement du Niger dans la réalisation de programmes de développement rural financés par le PNUD et la FAO.

 

[Illustration : Carte de la région administrative de Maradi et la ville de Maradi dans le sud-ouest du Niger.  Illustration de Bryan Callahan.]

 


 

 

ARTICLE 5 : Promouvoir la mise en valeur de sources d’énergie renouvelable au Mali

(www.adf.gov/enews0704alcd.htm)

 

Le Mali est deux fois plus grand que l’état du Texas, mais le Sahara domine ses vastes régions du Nord et la plupart de sa population de 12 millions d’habitants vivent le long d’une bande étroite de savane marquée par la sécheresse le long des frontières au sud du pays.

 

Dans de telles conditions, une gestion prudente des ressources naturelles est essentielle pour empêcher le déboisement et une désertification accélérée.  Or, la plupart des habitants utilisent encore le charbon de bois comme source principale d’énergie pour préparer des repas et la production de charbon consomme quelque 54 millions de tonnes de bois du patrimoine national chaque année.

 

Dans un effort visant à aider les entrepreneurs maliens à développer d’autres sources d’énergie peu chères, l’ADF a accordé une subvention à l’Association de Lutte contre la Désertification (ALCD) pour lui permettre d’élargir sa production de briquettes de charbon à base de sous-produits agricoles.  Ces produits sont composés principalement de coton, dah, roseaux de typha et hyacinthe d’eau, une espèce de plante envahissante qui a pris pied dans de nombreuses sections du Fleuve Niger au cours des dernières années.

 

L’ALCD a pris naissance sous forme de projet de reboisement mené par un groupement de jeunes du district administratif de Kayes, près de la frontière avec la Mauritanie et le Sénégal.  En début des années 90, les jeunes bénévoles ont planté une nouvelle rangée d’arbres entre la ville de Kayes et des sections du Sahara qui empiétaient sur la savane de cette partie du Sahel.

 

Reconnaissant le lien direct entre le déboisement et la dépendance quasi exclusive du Mali sur du bois de feu pour la préparation des repas, en 1996, l’ALCD a obtenu une aide d’une ONG canadienne pour développer une source d’énergie renouvelable, soucieuse de l’environnement, à partir de sous-produits végétaux et de molasses.  Cette idée est venue d’un projet en Thaïlande qui avait utilisé des tiges de riz carbonisées pour produire des briquettes de chauffe de haute qualité.

 

L’ALCD a noué des rapports avec des familles qui cultivent le coton dans le but d’obtenir une source régulière de matières premières et fournir aux femmes des machines permettant de transformer les sous-produits du coton en poussière de charbon.  Ces efforts ont permis de donner à l’association une source de ravitaillement sûre tout en donnant aux petits producteurs une nouvelle source de revenus grâce à la vente de produits qui jusque là n’avaient aucune valeur économique.

 

L’ALCD utilisera les fonds alloués au titre de l’Accord de Subvention pour renforcer sa capacité de production, construire deux nouveaux entrepôts pour stocker les matières premières et les produits finis (briquettes) et installer l’eau, l’électricité et le téléphone.  L’association achètera aussi les équipements suivants pour accroître la production de production de l’unité:

 

 

Les nouvelles machines à charbonner permettront à l’ALCD d’élargir sa source de ravitaillement en milieu rural et de fournir à quelque 50 femmes un emploi à plein temps.  Les balances, les lieuses et le broyeur permettront à l’association d’accroître sa production de briquettes à haut rendement énergétique qui brûlent sans émettre de substances chimiques nocives. 

 

Au titre de la subvention, le projet recevra des fonds pour acheter un camion de 10 tonnes et des motocyclettes.   Les véhicules permettront à l’ALCD de se ravitailler en matières premières plus efficacement et d’accroître sa distribution de briquettes à travers Bamako et sa banlieue à l’Est.  L’association vend ses briquettes sous forme de fagots de 50 kg et de paquets d’un kg qui  sont livrés directement aux kiosques de café et petits restaurateurs le long de la route et aux ménages.

 

Pour asseoir sa position sur le marché et attirer une clientèle, l’ACLD se propose de lancer une campagne publicitaire à la radio et la télévision en soulignant le caractère écologique de son produit et comment sa marque déposée « Jakele » (qui signifie lutte contre la sécheresse) traduit justement ce souci de l’environnement.  La campagne fera ressortir la qualité supérieure et à bon marché des briquettes Jakele, qui brûlent plus longtemps que le charbon de bois et coûtent 25% moins cher à l’unité que des produits dérivés du bois.

 

AED- Sahel, le partenaire de l’ADF au Mali donnera une formation aux membres de l’association dans les domaines de la commercialisation, la gestion d’entreprise, la gestion financière et la comptabilité, la gestion du personnel et le contrôle de qualité.

 

Le but de ce projet de cinq ans est de multiplier le chiffres d’affaires de l’ALCD par 15 et de générer de gros bénéfices.  L’ALCD envisage également de recruter un nombre supplémentaire d’employés à plein temps, portant ainsi son effectif à 20, et d’augmenter les traitements à l’équivalent de $823, soit quatre fois plus que le revenu par habitant de  $296.

 

[Illustration : Carte du Mali illustrant les trois principales zones climatiques du pays, le Sahara, le Sahel et la savane, ainsi que la ville de Kayes et Bamako.  Illustration de Bryan Callahan.  Photo :  Des machines à charbonner portables et à bon marché donneront à des dizaines de villageoises maliennes accès à une technologie permettant de générer des revenus et de fournir à l’ALCD, le bénéficiaire de l’ADF, des matières premières pour la production de briquettes Jakele.  Ci-dessus, un membre du projet montre l’une des nouvelles lieuses acquises par l’ACLD.  Cette machine permet de mélanger des molasses et de la poussière de charbon de coton pour produire une source d’énergie renouvelable.  Photo de Cheickna Dianka, AED-Sahel.]