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VII. Survivants des victimes d'homicides

Renseignements généraux

L'homicide est un crime qui fait plus qu'une victime. Rien ne peut préparer les survivants pour le jour où on leur dit tout à coup qu’un membre de leur famille a été assassiné. Les survivants subissent le choc de la perte soudaine d’un être aimé et la colère parce que cet être aimé ne devait pas mourir. Le meurtre abolit la confiance des survivants en le monde et leur croyance en l’ordre social et en la justice.

Beaucoup de survivants des victimes d'homicide disent que le moment le plus traumatisant de leur vie a été celui où ils ont été notifiés du décès. Notifier la famille de la personne assassinée est l’un des devoirs les plus pénibles des officiers de police. Une notification inappropriée peut prolonger la peine des survivants et faire durer leur rétablissement pendant plusieurs années après le crime. Par contre, en faisant une notification adéquate, vous pouvez dans une certaine mesure restaurer la confiance et la tranquillité des survivants et les aider à commencer une vie nouvelle.

Conseils pratiques: comment traiter les survivants des victimes d'homicide

  • Sachez bien les détails de la mort de la victime d'homicide avant de faire la notification. Les survivants veulent souvent savoir les circonstances exactes de la mort de leur être aimé.

  • Préparez des preuves de l'identité de la victime d'homicide en cas où les survivants ne croiront pas à sa mort. Soyez sensibles à la possibilité que la victime ait pu mener une vie inconnue aux survivants (drogues, adultère, homosexualité, etc.).

  • Renseignez-vous aussi bien que possible sur les survivants de la victime d'homicide avant de faire la notification. Notifiez d’abord le survivant qui était le plus proche de la victime.

  • Faites les notifications en personne.

  • Faites les notifications à deux. Vous pouvez contacter des bénévoles locaux qui ont reçu une formation spéciale de notification du décès de votre clergé local ou d’une agence de soutien en cas de crise. L'Organisation nationale de l’assistance aux victimes (800-879-6682) peut également vous indiquer les bénévoles disponibles dans votre région.

  • N'apportez pas les effets personnels de la victime d'homicide lors de la notification.

  • Faites la notification dans un endroit tranquille, après que vous et les survivants se soient assis.

  • Evitez d’engager des conversations banales dès votre arrivée. Ne menez pas la conversation graduellement vers la vraie raison de votre visite (vers la notification du décès de la victime). Finalement, n'utilisez pas d'euphémismes pour signaler la mort de la victime, comme «elle a succombé», «nous l'avons perdue», «elle a expiré» ou «elle nous a quittés». Soyez compatissant, mais direct et sans équivoque en annonçant la nouvelle aux survivants. Par exemple: «Nous sommes venus vous dire quelque chose de très pénible. Votre fille a été tuée pendant un vol de véhicule. Je suis désolé».

  • Demandez aux survivants s’ils voudraient contacter un membre de la famille ou un ami.

  • Il est préférable qu’un des deux agents joue le rôle principal dans la notification. L'autre agent doit surveiller les survivants pour prévenir leurs réactions qui peuvent être dangereuses pour eux-mêmes ou pour les autres.

  • Acceptez les réactions des survivants – aussi intenses ou stoïques qu’elles puissent être – d’une manière impartiale et empathique. Les survivants peuvent pleurer d'une façon incontrôlable, crier, tomber, mais aussi rester assis tranquillement, ou entrer en état de choc.

  • Soyez prêts à l'hostilité possible des survivants envers vous en tant qu’agents de la loi et évitez de réagir d’une façon impolie ou de passer à la défensive.

  • Montrez de la compassion envers la douleur et la souffrance des survivants, mais ne dites pas «je comprends» dans une situation où personne ne peut vraiment comprendre ce qui est arrivé.

  • Appelez la victime d'homicide par son nom par respect de la victime et des survivants. N'utilisez pas de termes comme «le défunt» ou «la victime».

  • Ecoutez les survivants et répondez à toutes leurs questions.

  • Téléphonez à d’autres parents de la victime d'homicide à la demande de la famille immédiate. Si possible, assurez-vous que quelqu'un soit présent auprès de ces autres parents avant qu'ils ne reçoivent votre notification téléphonique. Si ce n'est pas possible, demandez à ces parents de s'asseoir après les avoir contactés pour faire la notification. Demandez-leur la permission d’envoyer un voisin, un ami ou un conseiller de crise pour être avec eux après la notification. Dites-leur qui vous avez déjà notifié.

  • Montrez du respect pour les sentiments personnels, religieux ou non-religieux des survivants envers la mort. N'imposez pas vos opinions personnelles sur la mort aux survivants, en disant, par exemple, que la victime «est maintenant dans un endroit meilleur».

  • Expliquez aux survivants que tout le monde éprouve le chagrin de façon différente. Proposez-leur de montrer de la compréhension et du soutien les uns envers les autres.

  • Avant de partir, assurez-vous que quelqu'un puisse rester avec eux et qu'ils aient les coordonnées des services de soutien.


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Première intervention pour les victimes d’actes criminels 2001
décembre 2001

This document was last updated on April 26, 2007