ADF e-news, volume 1, numéro 4, octobre 2004

 

Dans ce numéro :

 

Mise en valeur du potentiel brut du Ghana, troisième partie

Comment une petite entreprise parvient à rester compétitive dans un secteur en plein essor tel l’industrie du meuble.  L’entreprise Woodhouse cible les consommateurs «informés.»

 

Aider les communautés rurales du Botswana à miser sur le marché. 

Au Botswana les chèvres sont « le bétail du pauvre ».  L’ADF apporte un appui aux éleveurs de petit bétail pour qu’ils puissent commercialiser leurs animaux et mettre en valeur des nouvelles sources de revenus.

 

Aider les familles en milieu rural à vivre avec le VIH/Sida

L’ADF est en train d’aider les personnes et les familles affectées par le VIH/Sida à accroître leur production vivrière, à améliorer leur alimentation et à vendre des légumes frais en sachets sur le marché urbain de Mbabane et d’Afrique du Sud.

 

Nouveaux débouchés pour les céréales traditionnelles

La Vivrière du Sénégal donne à la population urbaine et émigrée un goût de la cuisine traditionnelle du pays.

 

Un bénéficiaire de l’ADF lauréat du Prix Nobel de la Paix 2004

Wangari Maathai, un ancien bénéficiaire de l’ADF, remporte le Prix Nobel de la Paix 2004 pour une carrière marquée par le plaidoyer écologique, la promotion de la femme et le renforcement des capacités au niveau de la communauté.

 

 

Cibler les consommateurs « informés » du Ghana

 

L’essor économique du Ghana des vingt dernières années a créé des occasions immenses pour les petits entrepreneurs.  Mais il a aussi donné naissance à une concurrence aiguë dans le secteur de la transformation, jadis le domaine de prédilection des entreprises d’Etat.  Un de ces secteurs est celui de la menuiserie, une activité qui a poussé des dizaines de petites entreprises à fabriquer du mobilier d’intérieur et de bureau de haute gamme pour une clientèle de plus en plus grande de Ghanéens de classe moyenne et de petites entreprises.à

 

La société Woodhouse de Madina, une banlieue d’Accra, s’est jetée dans ce créneau porteur en accaparant une part importante du marché de production de mobilier préfabriqué, prêt à assembler et fonctionnel, pour écoles et universités.  En 2001, le gouvernement s’est engagé à faire de l’accès universel à l’enseignement primaire une priorité et de promouvoir un meilleur accès aux études secondaires et supérieures en créant le Fonds Spécial Ghanéen pour l’Education[1].  Ce fonds est alimenté par des investissements aussi bien du secteur public que privé.  Il est constitué de revenus de la TVA contribués par le gouvernement ghanéen et par des dons d’entreprises et d’institutions financières nationales et multinationales et de communautés locales.

 

Au cours des trois dernières années, les ressources importantes de ce fonds spécial ont permis de construire des centaines d’écoles et Woodhouse s’est efforcé d’être à la hauteur de la demande sans cesse croissante de mobilier scolaire.

 

Avec la subvention accordée par l’ADF au titre de l’Initiative pour la promotion des échanges et des investissements, l’entreprise sera en mesure :

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est prévu qu’avec ces investissements, l’entreprise pourra doubler les unités de mobilier qu’elle produit en portant leur nombre de 88,000 à 227,000 par an et de multiplier par presque six ses bénéfices nets pendant la subvention de cinq ans.

 

La productivité et la rentabilité accrues de l’entreprise lui permettra :

 

 

 

 

 

L’entreprise Woodhouse s’est également engagée à recruter et à former une trentaine d’artisanes, mesure qui permettra d’éliminer les barrières qui empêchent aux femmes de travailler dans un secteur de l’économie dominé par les hommes.

 

L’entreprise se propose également d’investir dans ce secteur qui lui a été favorable en établissant un programme de bourse pour les élèves d’écoles techniques pauvres.  Le programme commencera par distribuer 15 bourses par an d’environ 3 400 $US.  La bourse couvrira les frais de scolarité et d’hébergement d’artisans et d’étudiants techniques.  Chaque boursier aura aussi la possibilité de participer à un stage d’apprentissage dans l’entreprise.

 

L’entreprise espère que cet investissement social dans l’éducation pourra rapporter des bénéfices à long terme aussi bien aux étudiants qu’aux bienfaiteurs car il lui permettra d’identifier les étudiants prometteurs, de les cultiver et de les recruter une fois diplômés.  L’investissement que l’entreprise accepte de faire traduit l’esprit de concurrence de plus en plus poussé dans l’industrie du mobilier du Ghana et la demande nationale sans cesse croissante pour des artisans et des techniciens qualifiés.  Ce programme de bourse pourrait servir de modèle pour d’autres PME ghanéennes à la recherche de stratégies efficaces et rentables pour le recrutement d’ouvriers compétents et loyaux.

 

Outre la contribution immédiate qu’elle apporte à l’économie nationale, Woodhouse contribue aussi à l’adoption de pratiques nouvelles en matière de gestion des ressources naturelles dans le pays.  La matière première qu’utilise l’entreprise est constituée de sous produits de coupes de bois non destiné à l’exportation acheté auprès de scieries agréées par l’Etat.  En utilisant des restes de bois généralement jetés ou vendus comme bois de chauffe, Woodhouse arrive à transformer environ un km3 de bois par sans abattre un seul arbre du patrimoine forestier national.

 

[Illustration : (1) Deux photos de mobilier d’établissement scolaire fabriqué par la société Woodhouse (Bureaux et chaises) ; (2) Carte géographique du Ghana avec le site de la société dans la banlieue de la capitale.]

 

 

Aider les communautés rurales du Botswana à miser sur le marché

 

A la date de son indépendance en 1966, le Botswana était l’un des pays les plus pauvres d’Afrique.  Depuis, l’économie du pays a connu l’un des taux de croissance annuelle les plus élevés du monde.  La découverte de riches ressources minières au début des années 70 a transformé le pays en premier producteur de diamants du monde.  Aujourd’hui le gouvernement possède de vastes réserves financières qu’il a investies dans un programme généralisé de développement national.

 

Malheureusement, toute la population d’un million sept cent mille habitants n’a pas bénéficié de la transformation économique du pays de ces quarante dernières années.  Plus de la moitié des Botswanais vivent en milieu rural et pratiquent une agriculture de subsistance et l’élevage du petit bétail (ovins et caprins) pour survivre.  Alors que le Botswana possède le deuxième cheptel de bétail de commercialisation en Afrique sub-saharienne, les troupeaux appartiennent à un petit groupe de familles privilégiées.  Dix pour-cent seulement de la population gère plus de 60% du cheptel national.

 

Par contre le cheptel de petit bétail --- ovins et caprins --- estimé à trois millions est relativement équitablement réparti entre la population rurale.  Appelés souvent « le bétail du pauvre » les moutons et les chèvres coûtent moins cher, ils sont plus faciles à entretenir et à reproduire et ils résistent mieux aux maladies et à la chaleur ce qui fait qu’ils s’adaptent bien au climat aride et chaud en bordure du désert Kalahari.

 

Les chèvres fournissent aux populations pauvres les protéines essentielles avec leur viande et leur lait et elles ont le potentiel de générer d’importants revenus pour les éleveurs qui ont accès aux réseaux commerciaux.

 

Les programmes de promotion des éleveurs de petit bétail sont donc essentiels pour améliorer la sécurité alimentaire et les potentialités économiques des milliers de ménages dont le chef de famille est une femme et qui n’ont pas les fonds ni la main d’œuvre nécessaire pour acheter et élever du gros bétail.  Pendant plus d’un siècle, l’attrait d’un vrai salaire dans les mines et les régions urbaines d’Afrique du Sud a poussé plus de 50% d’éleveurs à abandonner l’élevage familial traditionnel au profit d’un emploi à long terme à des milliers de kilomètres de chez eux.  A la longue, cette situation a obligé les familles pauvres à vendre leur gros bétail et à centrer leurs efforts sur des activités de subsistance plus faciles à gérer.

 

Cette situation a encouragé Pelokgale Seloma, ministre adjoint de l’Agriculture à exhorter les populations rurales à accroître leurs investissements dans l’élevage du petit bétail du fait que « l’élevage des ovins et des caprins a la possibilité d’être un facteur décisif pour la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus d’un grand nombre de ménages. »

 

Pour aider les familles rurales à se mettre en contact avec des réseaux commerciaux, l’ADF a accordé une subvention à l’Union Agricole du Botswana[2] pour créer un centre de commercialisation pour petit bétail à Letlhakeng, un petit village à 150 kilomètres nord de Gaborone.  Les buts du nouveau centre de commercialisation consistent à :

 

·         Donner à près de mille ménages un point de vente vital pour leur bétail qui attirera des gros acheteurs de viande et de lait de chèvre pour la population Gaborone en essor.

 

·         Générer des bénéfices plus élevés aux éleveurs de petit bétail en négociant des contrats de vente sans passer par l’intermédiaire de revendeurs qui pratiquent des prix exorbitants.

 

·         Etablir un fonds communautaire qui assumera la gestion autonome du nouveau centre de commercialisation.

 

·         Concevoir un modèle efficace d’entreprise de commercialisation communautaire susceptible d’être reproduit dans le pays.

 

BAU est une association nationale d’exploitants qui représente plus de 27 groupements paysans dans le pays.  Avec l’appui technique offert par le partenaire de l’ADF au Botswana, l’Action pour l’habilitation économique (AEET)[3], BAU aidera les éleveurs locaux à obtenir les compétences en gestion financière et en commercialisation nécessaires pour assumer la gestion quotidienne du centre de commercialisation au titre d’une ONG nouvellement créée, la Société villageoise de Motlhare (MVT)[4].  Cette entité assumera la gestion autonome du centre de commercialisation de Letlhakeng la dernière année de ce projet de trois ans.

 

Il est prévu que le chiffre d’affaires généré par les ventes annuelles de petit bétail triplera pendant le projet et que les revenus des familles d’éleveurs passeront à plus de deux millions de Pula (413.000 $US).  L’on s’attend également à ce que le nouveau centre de commercialisation du bétail soit rentable à la fin du projet et qu’il produise suffisamment de revenus pour défrayer les frais d’entretien du site et fournir un emploi à plein temps pour son personnel.

 

[Illustrations : (1) Diagramme des caractéristiques morphologiques de la race Tswana avec la légende suivante : « Le bétail du pauvre », animal robuste et bien adapté aux conditions du pays, la chèvre Tswana fournit de la viande et du lait, principaux éléments du régime alimentaire des communautés rurales en bordure du désert Kalahari.  La subvention allouée par l’ADF permet aux familles rurales d’augmenter leurs revenus grâce à la commercialisation de la viande et du lait de chèvre.  Diagramme de la chèvre courtoisie J.B.D. Katongole, B. Sebolai et M.J. Madimabe, « Morphologie de la race Tswana » ; (2) Carte géographique du Botswana montrant Letlhakeng par rapport à la capitale et le désert Kalahari.]

 

 

Aider les familles en milieu rural à vivre avec le VIH/Sida

 

Il est estimé que le Swaziland a le taux le plus élevé du monde d’infection du VIH et du Sida.  Le taux croissant de mort prématurée et le taux élevé de jeunes parents atteints de ce fléau affectent dramatiquement la productivité des communautés agricoles.  Cette situation menace la sécurité alimentaire du pays, exacerbe la pauvreté et déchire le tissu social du pays.

 

Pour aider les communautés à gérer et à surmonter la crise et l’impact de l’épidémie, l’ADF a noué un partenariat stratégique avec le Conseil national de réponse d’urgence au VIH/Sida (NERCHA)[5].  Ce partenariat a pour but d’assurer le financement de projets rentables, durables et reproductibles qui permettent aux communautés rurales d’augmenter leur sécurité alimentaire et d’avoir des sources nouvelles de revenus.

 

La première subvention allouée au titre du programme a été accordée à la Fondation pour la promotion du paysan (SFDF)[6] une ONG qui intervient auprès de groupements communautaires depuis plus de 20 ans en exécutant des projets agricoles pour les populations défavorisées.  Ce projet, d’un montant de 248.000 $US, a pour but d’aider les groupements de Dumako et des autres régions de la vallée du Fleuve Mkhondvo à cultiver des cultures vivrières.

 

Les trois buts du projet sont d’améliorer la sécurité alimentaire, de contribuer à une alimentation plus équilibrée et de produire des revenus grâce à la commercialisation de la production vivrière.

 

Il est prévu que le financement accordé au projet SFDF au titre du partenariat entre l’ADF et NERCHA permettra d’augmenter sensiblement les revenus de 280 ménages en multipliant par trois la culture et la commercialisation de légumes au bout de cinq ans.  Au cours de la première année du projet, le SFDF travaillera étroitement avec ACAT, une autre ONG locale, pour mettre en place une organisation de commercialisation de produits vivriers en partenariat avec des groupements paysans.

 

Le SFDF utilisera les fonds alloués par l’ADF pour :

 

·         Etablir un fonds renouvelable permettant aux pays de financer l’achat de moyens de production agricole.

·         Constituer un fonds de roulement pour acheter la production vivrière aux paysans et vendre les légumes aux acheteurs en gros.

·         Doter le personnel de la nouvelle entreprise d’une formation en gestion d’entreprise et en gestion financière.

·         Acheter des équipements pour améliorer la transformation, le conditionnement et la commercialisation des produits tels que deux fourgonnettes de livraison, une chambre froide et du matériel d’emballage.

 

Le matériel de transformation alimentaire et de conditionnement permettront aux exploitants d’accroître leurs revenus grâce à la valeur ajoutée des produits en les vendant directement aux supermarchés de Mbabane et d’Afrique du Sud.

 

Le projet a été structuré de manière à effectuer un transfert de propriété et la gestion quotidienne de l’entreprise aux exploitants.  Dans un premier temps, c’est le SFDF qui sera chargé de diriger et de gérer le centre de commercialisation.  A la fin de la deuxième année du projet, les producteurs achèteront 49 pour-cent des parts à un prix nominal et 49 pour-cent à la fin de la deuxième année.  Le SFDF et ACAT garderont une part de deux pour-cent dans l’entreprise.

 

La subvention accordée par l’ADF au SFDF donne aux familles paysannes le moyen de faire face et de gérer l’impact socio-économique du Sida.  En effet, les paysans participants cultiveront des parcelles individuelles regroupées dans une zone particulière.  La façon dont les parcelles sont situées et organisées permettra aux familles qui ont perdu un ou plusieurs membres de leur famille de partager la main-d’œuvre pour des activités culturales critiques telles que le désherbage, le semis et la récolte.

 

Les revenus supplémentaires générés par la production vivrière permettront aussi aux familles d’être mieux équipées pour faire face à des frais supplémentaires tels que les dépenses alimentaires, la prise en charge d’orphelins ou de veuves, l’achat de vêtement, les frais de scolarité et la mise en valeur de micro-entreprises.

 

Pour plus amples informations sur NERCHA, visitez le site : www.nercha.org.sz.

 

[Illustrations : (1) Carte géographique du Swaziland avec l’emplacement de la vallée du Fleuve Mkhondo, la région agricole de Dumako, les villes de Mbabane et de Manzini ; (2) Insigne du NERCHA.]

 

 

Nouveaux débouchés pour les céréales traditionnelles

 

Le Sénégal est un pays d’émigrés.  Chaque année, la population rurale des 11 départements du pays, converge vers des métropoles comme Dakar et St. Louis en quête d’un emploi à plein temps et d’un meilleur niveau de vie.  D’autre part, des milliers de Sénégalais quittent le pays pour gagner leur vie à Paris, Marseille, Madrid, Montréal, Toronto et New York.

 

Comme pour tous les immigrants, ces nouveaux venus ont le mal du pays et s’efforcent d’inculquer à leurs enfants la culture de leurs ancêtres en les familiarisant avec la cuisine traditionnelle.  Les mets traditionnels paysans sont constitués de ragoûts et de bouillies préparés avec des céréales traditionnelles telles que le mil d’Afrique, le mil d’Inde, du fonio et du sorgho.  Or, ces céréales traditionnelles de la campagne sénégalaise sont rarement transformées pour leur commercialisation sur le marché urbain et les citadins qui préparent des mets traditionnels pour le Ramadan et l’Aïd utilisent souvent de la farine de maïs ou des pommes de terres déshydratées à la place de ces ingrédients.

 

Avec l’aide de l’ADF, la Vivrière, une petite unité de transformation et de commercialisation alimentaire située dans une banlieue de Dakar s’efforce de renforcer ses ventes des céréales locales à une clientèle urbaine de plus en plus nombreuse et sur le marché international.  La Vivrière achète du mil et d’autres céréales à une cinquantaine d’exploitants de 20 villages.  Les fonds accordés par l’ADF permettront à l’entreprise d’augmenter ses achats de matières premières et, ce faisan, le volume des ventes grâce à la construction des infrastructures suivantes :

 

·         Un magasin de stockage.

·         Une pièce de nettoyage.

·         Une pièce de filtrage.

·         Une pièce pour le dernier lavage et nettoyage.

 

La subvention contient également des fonds pour acheter des moyens de production améliorés permettant à la Vivrière de transformer les céréales de l’état brut en denrées alimentaires pouvant aller directement sur les étagères des supermarchés.  Les équipements comprendront des équipements de production, tels que du matériel en inox, des bandes transporteuses pour le travail à la chaîne, une fente à coulée, un chargeur, un lavoir, un moulin, un granulatoire, une cuisinière, une niveleuse (machine à trier), un transporteur de vis, une chaudière, des tuyaux, une ensacheuse et un groupe électrogène.

 

La Vivrière embauchera également des experts chargés de fournir une formation en techniques de production et de conditionnement alimentaire, en gestion et en commercialisation.

 

L’on prévoit que ces aménagements et améliorations permettront de multiplier par deux la capacité de production de l’entreprise et son chiffre d’affaires par huit au bout de cinq an.  La Vivrière adoptera un plan de gestion financière lui permettant de suivre les dépenses et les recettes et d’établir un bilan financier tous les mois.

 

Avec l’augmentation de sa production, la Vivrière pourra augmenter de 60% le salaire de ses employés, d’accroître le nombre d’employés de 33 à 44 et d’établir un plan de ristournes permettant de distribuer 7,5% des bénéfices net aux ouvriers.

 

[Illustrations : (1) Carte géographique du Sénégal avec le site de la Vivrière dans la banlieue de Dakar ; (2) Photos des produits de la Vivrière.  Photos réalisées par Sarah Day.]

 

 

A suivre :

 

Un bénéficiaire de l’ADF lauréat du Prix Nobel de la Paix 2004

 

Wangari Maathai, fondatrice du Mouvement Ceinture Verte du Kenya[7] et ancien bénéficiaire d’une subvention de l’ADF a remporté le Prix Nobel de la Paix en témoignage d’une carrière dédiée aux initiatives communautaires de protection de l’environnement et de son plaidoyer de mobilisation pacifique pour un changement démocratique en Afrique subsaharienne.

 

Dans un discours prononcé le 8 octobre dernier, Nathaniel Fields, Président de l’ADF a fait l’éloge de Madame Maathai en louant l’engagement pris, il y a des décennies, pour organiser des efforts de conservation écologique.

 

Dans son discours, le Président de l’ADF a déclaré :

 

« La Fondation pour le Développement en Afrique (ADF), se joint aujourd’hui au peuple kenyan et aux populations du monde entier pour féliciter Madame Wangari Maathai, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2004.  C’est un honneur immense et bien mérité, témoignage des réalisations remarquables de Madame Maathai à la tête du « Green Belt Movement » GBM (…)  Le Prix Nobel de la Paix décerné à Madame Maathai met en lumière le rôle important que jouent et que continuent à jouer les organisations féminines de base en Afrique et dans les pays en développement pour établir des bases solides au niveau communautaire pour la prospérité, la démocratie et la paix au XXI ème siècle.


 

 

Madame Maathai a été la première femme d’Afrique de l’Est à obtenir un Doctorat en 1964.  Elle enseigna la biologie à l’Université Jomo Kenyatta jusqu’à la fin des années 70, date à laquelle elle commença à travailler avec des femmes pauvres pour établir des antennes du GBM dans les communautés rurales et semi-urbaines touchées par un déboisement sévère. 

 

En 1985, GBM a obtenu l’une des premières subventions de l’ADF, d’un montant de 58.475 $US, qui lui a permis de financer la participation d’une centaine de paysanne à la Conférence des organisations non-gouvernementales du Kenya.  Les fonds impartis par l’ADF ont également permis à GMB de réaliser un film documentaire sur la lutte entreprise par ce pays africain contre le déboisement et les efforts de l’organisme pour mobiliser des projets de reboisement au niveau de la communauté.  Le documentaire intitulé « Terre dénudée »[8] est apparu en 1989 et a servi d’outil dans sa campagne de sensibilisation visant à organiser des groupements de reboisement en Afrique subsaharienne.

 

[Illustration : Photo de Madame Wangari Maathai dans les années 1980.  Photo prise par l’ADF.]

 

 

Les prothèses auditives à énergie solaire de Godisa remportent le Prix International de Qualité

 

Un bénéficiaire de l’ADF au Botswana, « Godisa Solar Hearing Aids » vient de remporter le prix d’excellence décerné par le bureau sud-africain chargé du contrôle des normes et de la qualité pour ses réalisations dans le domaine de production de chargeurs à énergie solaire pour prothèses auditives.

 

Les facteurs critiques ayant placé le produit en tête de file ont été ses caractéristiques ergonomiques, sa contribution à la protection de l’environnement et son prix à bon marché.

 

Situé à Otse, au Botswana, Godisa fabrique des prothèses auditives et des chargeurs solaires qui sont commercialisés et vendus dans les pays en développement, en Europe et aux Etats-Unis en tant qu’alternative durable, à entretien facile et à bon marché pour les prothèses auditives à pile ou électriques.  Alors que la plupart des prothèses coûtent environ 600 $US par an et durent cinq ans, les prothèses solaires Godisa ne coûtent que 75 $US pour la même durée.

 

Dix des 14 employés à plein temps de l’entreprise sont sourds-muets ou handicapés et Godisa fait partie d’un très petit nombre d’organismes qui se consacrent à former des travailleurs sourds-muets ou handicapés.  La subvention accordée par l’ADF a permis à l’entreprise de tripler sa production annuelle et de former ses employés handicapés aux méthodes de production, en contrôle de la qualité et en gestion d’entreprise.

 

Lors de la cérémonie de remise des prix en Afrique du Sud, l’un des ouvriers de Godisa a donné une présentation sur l’entreprise de 15 minutes en langage des sourds.

 

Pour des renseignements supplémentaires sur Godisa et ses prothèses auditives solaires visitez le site web : www.godisa.org.

 

[Illustration : Photo des mains d’un membre de Godisa effectuant le contrôle de la qualité de la prothèse auditive solaire, titulaire du prix d’excellence.  Photo prise par Bryan Callahan.]

 

 

Le directeur de la DDI obtient une bourse Chevening (Grande-Bretagne)

 

Adamu Garba, directeur de DDI[9] -- l’organisation partenaire de l’ADF au Nigeria – vient d’obtenir une bourse au titre du Programme Chevening en Grande-Bretagne pour effectuer des recherches au Centre de formation et de développement international à l’Université de Wolverhampton sur le développement participatif en milieu rural.  Le programme de bourses d’études Chevening est financé par le bureau des Affaires étrangères de Grande-Bretagne.  Il est géré par le Conseil britannique.  L’un des buts principal de ce programme est d’aider les futurs dirigeants des pays en développement à obtenir la formation nécessaire pour adopter un rôle plus actif et informé dans le développement socio-économique de leurs pays.

 

Monsieur Garba a remercié le Conseil britannique au Nigeria pour avoir reconnu son travail et a déclaré « c’est pour moi un grand honneur d’être le récipiendaire de la bourse Chevening.  C’est une marque de témoignage à l’égard de mon travail et de mon potentiel.  C’est également une marque de témoignage pour les réalisations de DDI au titre de notre partenariat avec l’ADF.  Je suis heureux d’avoir l’occasion d’obtenir des compétences et des connaissances supplémentaires en Grande-Bretagne.  Je profiterai également de cette occasion pour réévaluer la stratégie organisationnelle de DDI afin que nous puissions améliorer la livraison de nos prestations et positionner DDI pour mieux relever les défis futurs. »

 

Pour des renseignements supplémentaires sur DDI, visitez le site web : www.ddinigeria.org

 

[Illustration : Photo de Monsieur Adama Garba, directeur de DDI, avec Nathaniel Fields, président de l’ADF et Prof. Ephraim Batambuze, membre du conseil d’administration lors d’une présentation donnée par l’Institut pour le développement de la femme, un bénéficiaire de l’ADF au Nigeria (janvier 2004).  Photo prise par Christine Fowles.]

 

 

Mon Petit Bénin loué pour ses réalisations commerciales et sa création d’emplois

 

Mon Petit Bénin (MPB), une petite et moyenne entreprise située à Cotonou et bénéficiaire d’une subvention de l’ADF, a récemment été invitée à une conférence sous-régionale sous les auspices de l’Union africaine et du Bureau international du travail (BIT) pour partager les enseignements tirés de ses exploits dans la création d’emplois pour les populations défavorisées de Cotonou.  MPB a également fait l’objet d’un documentaire à la chaîne de télévision Bénin TV-5, sous forme d’une série de reportages sur l’émergence des PME dans le pays.

 

Petite entreprise féminine, MPB espère se positionner en force sur le marché de produits naturels tels que les chips alimentaires et les jus de fruit.  Elle transforme toute une gamme de produits locaux et produit des chips de pomme de terre, de plantain, de mangue et de taro ainsi qu’une gamme très prisée de confiture et de jus naturels vendus dans les supermarchés et les kiosques dans le sud du pays.

 

La subvention allouée par l’ADF a permis à la petite entreprise d’obtenir les locaux, les moyens de production et le fonds de roulement nécessaire pour accroître sa production et la vente de ses produits sur le marché de Cotonou et de Porto Novo.  Il est prévu que la production et les ventes de l’entreprise auront multiplié par quatre pendant la vie de ce projet de cinq ans et que cet essor permettra à Mon Petit Bénin d’augmenter le nombre d’employées tout en portant leurs salaires à plus de trois fois la moyenne nationale du revenu par habitant du pays.

 

[Illustration : Photo du jus de baobab, un jus de fruit très en demande dans le pays, fabriqué par MPB.  Photo vidéo courtoisie de la chaîne de télévision Bénin TV-5.]

 

 

E-news de l’ADF est produit par la Fondation pour le Développement en Afrique (ADF). Ce bulletin d’information électronique est rédigé par Bryan Callahan et Dick Day et paraît huit fois par an.  Sarah Day, Michael Evnin, Christine Fowles, Cheryl Jones et Kim Ward ont également contribué à la rédaction du numéro du mois d’octobre.

 

 


 

[1] GETFUND : Ghana Education Trust Fund.

[2] BAU : Botswana Agricultural Union.

[3] AEET : Action for Economic Empowerment Trust.

[4] MVT : Motlhare Village Trust.

[5] NERCHA : National Emergency Response Council on HIV/AIDS.

[6] SFDF : Swaziland Farmer Development Foundation.

[7] GBM : Green Belt Movement.

[8] Naked Earth.

[9] DDI : Diamond Development Initiatives.