: ¦ :: y' ( i45 ) seul peuple de la terre qui la recherchait (i) Il est possible que l'on taxe d'exagération d, 0) Le ginseng, que l'on trouve au Canada,, croît ^ aussi sur les confins de la Tartarie,près delà Grande Muraille. Sa racine est un navet, tantôt simple, tan- tôt divisé en deux. Elle a plusieurs vertus , dont les Plus reconnues sont de fortifier l'estomac et de puri- fier le sang. On lui donne de la transparence par un procédé à-peu-près pareil à celui que les OHentaux emploient pour le salep. Le ginseng préparé est si pré- cieux aux yeux des Chinois , qu'ils ne le trouvent ja- mais trop cher. Le gouvernement fait cueillir tousles ans cette plante par dix mille soldats tartares , dont chacun doit rendre gratuitement deux onces du meil- leur ginseng. On leur donne pour le reste un poids égal en argent. Cette récolte est interdite aux parti- culiers. Une défense si odieuse ne les empêche pas den chercher. Sans cette contravention à une loïsi injuste , ils seraient hors d'état de payer les marchan- dises qu'ils tirent de l'empire et réduits par consé- quent k s'en passer. Le ginseng qui , comme on l'a vu dans les cha- pitres précédens, existe aussi au Texas, fut trouvé en '718, par le jésuite Lafitau,dans les forêts du Canada où il est très-commun. On porta bientôt cette plante à Canton ; elle y fut très-prisée et chèrement vendue. Ce succès fit que la livre de ginseng, qui ne valait d'a- fcord à Quebec que trente ou quarante sous, y monta 1