d u N o p a L. 435 où l'on donne de l'argent aux nègres domefti- ques pour vivre, 8c que les nègres cultivateurs font nourris en général avec les vivres que le fol produit. Il eft donc démontré que le nègre de Saint Domingue vit à infiniment meilleur compte chez fon maître que l'Indien libre de Guaxaca le plus miferabïe ; le prix de fa^ main-d'œuvre efl encore plus bas. Mais pourquoi établir une comparaifon entre le pauvre Indien libre 8c le nègre efclave de Saint-Domingue , pour le prix de la nourriture & celui de la main d'œuvre, à deffein de recher- cher fi l'on peut foutenir la concurrence avec les Efpagnols dans l'éducation de la cochenille fine ? C'eft l'Indien aifé ( car il n'y en a pas de riche ) ; c'eft l'Indien propriétaire de terre qui cultive la cochenille , 8c non pas celui qui ramaffe des pitahiaha, ou qui marche devant des chevaux de pofte. L'Indien libre 8c aifé a du profit à cultiver la cochenille. Ce n'eft pas le tout, le gouver- neur de province, le gouverneur de ville, i'alcalde major, fon lieutenant, l'Indien ou le nègre , alcalde ordinaire, ont même du profit à l'acheter, à la monopolizer du cultivateur par des avances praires 8c perfides, Sc par des achats prématurés ; ils la revendent enfuite aux négocians, qui la Ee ij