262 rai, ne servent, qu'à assouvir Ie3 passions et les vues ou de quelques ambitieux, ou de quelques despotes; que le bien public en est seulement le prétexte, et le peuple la victime. Qu'au reste, je n'avais rien à démêler avec eux, que je n'avais ni le tems, ni la volonté de m'occuper de leurs diflTérens, et que je me référais à ce que j'avais jugé à propos de suggérer dans l'autre conseil; ce qui devait déjà lui être connu, car j'avais remarqué, qu'il y avait aussi parmi les Sauvages de ces êtres neutres de la Grèce, qui se trouvent partout, Caméolons de toutes les couleurs. Ce Chef, Roi, peu satisfait de mes observations, et voulant repousser la vérité par l'imposture, fit consulter l'oracle sur le sort de la guerre, qu'il voulait entreprendre. L'Oracle fut favorable. Celui qui le rendait était un des siens. Je ne puis revenir de mon étonnement en voyant ces peuples Sauvages renouvellera chaque instant les usages et les cérémonies de l'Antiquité. Leurs Oracles parlèrent précisément par les mêmes moyens, qu'autrefois parlait celui de Delphes. Au lieu de la Pythie, un de leurs prêtres s'assied sur un trépied troué. On lé couvre tout à fait avec une cloche d'écorce de bouleau, ayant une ouverture ronde à son sommet, d'où sort la voix céleste. Au-dessous du trépied, un tuyeau, également d'écorce, communique sous terre à un fourneau, où l'on fait bouillir une chaudière remplie d'eau, et d'herbes aromatiques, dont la vapeur passe par le tuyeau, et va échauffer, et enivrer de prophéties la tête du jongleur, qui pousse des cris de possédé, et emprunte un langage,qui n'est intelligible,qu'aux Coriphéesde XdiGrandeMedicine. Mon Bois Brûlé lui-même, quoique très versédans la langue Algonquine, n'y comprit rien du tout. Ce qui est singulier, c'est que la jalousie de métier exclut de cette cérémonie le» prêtres étrangers, comme .chez les peuple» Anciens et Modernesj et j'eus peine à les persua-