240 L'EXPEDITION DEB LA JEANNETTE >>. paisiblement malgre notre impatience. Voici un apergu du genre de vie que nous menons. II fait jour ici a huit heures du matin, nous nous levons et allons dejeuner a un petit hotel, tout pres d'ici. Ensuite je lis et j'ecris un peu et m'occupe des affaires qui peuvent me survenir. Vers deux heures, le traineau du general Tchernaieffvient me prendre pour m'emmener diner; je quitte ordinairement la maison du general vers quatre heures, pour rentrer; alors, si je n'ai point de visite a recevoir, je fais la sieste et tue le temps de mon mieux jusqu'a neuf heures. Nous allons alors souper a notre petit h6tel et rentrons nous coucher. ) Comme je vous l'ai dit autrefois, j'ai.trouv6 des gens aimables dans toutes les parties du monde que j'ai visitees, et Yakoutsk ne fait pas exception a la regle generale. Hier, par exemple, nous avons passe une agreable soiree chez M. Carrilkoff, n6gociant d'Irkoutsk, qui nous a recus de la facon la plus cordiale. Sa femme est charmante et c'est un vdritable plaisir de voir leurs trois jolis enfants. Ils possedent un superbe piano, le premier que nous ayorns vu et entendu depuis notre depart de San Francisco. ,» J'ai emmene avec moi notre pauvre Jack Cole pour lui donner un peu de distraction. Cette nuit-la, en effet, sa tenue a ete correcte et cette visite lui a fait du bien. Apres l'alerte de la nuit pr6ecdente, je suis heureux deTl'avoir vu tranquille hier. Quelques instants apres minuit, je fus reveilld par uu bruit que j'entendis dans ma chambre; c'6tait le ( vieil homme )> qui cherchait une allumette. Je Ie pris par le bras, et, apres l'avoir r6primand vertement,