(85 ) si nombreuses, que, pour les disperser, les voya- geurs sont obligés de se faire précéder par des cavaliers qui les effraient en tirant des coups de fusil. Si l'on négligeait de prendre cette précau- tion, les bêtes de somme qui portent les hommes ou leurs bagages seraient épouvantées par les hennissemens. Il n'est pas rare de voir les ani- maux domestiques s'échapper tout-à-coup , et se joindre à la troupe sauvage, malgré les efforts que l'on fait pour les retenir. ce L'on m'a assuré, » raconte l'Américain Pike, qu'en une seule » fois sept cents chevaux de la même caravane » prirent la fuite, sans qu'il fût possible d'en at- » teindre un seul. » Pendant la nuit, les chevaux sauvages attirent à eux et entraînent les animaux de leur espèce que les marchands conduisent au marché; on les a vus, jusque dans San-Antonio, venir débaucher , en quelque sorte, leurs cama- rades réduits à l'état de domesticité. Il est peu d'hommes aussi habiles que les Espagnols du Texas dans l'art de prendre et de dompter les chevaux sauvages. Les coursiers les plus agiles sont ceux dont ils se servent poor ce genre de chasse, qui se fait ordinairement en forçant de petits troupeaux à se précipiter, en fuyant, dans une enceinte de palissades, préparée d'avance , et dont le travail est soi-