f? GRAND AIGLE FAUVE (4. chrysaëtos) Voici sans conteste le roi des oiseaux, il a la puis- sance et le courage. N'ayant pas d'ennemi de sa force, il passe en paix de longs jours dans la béatitude que peut donner l'autocratie incontestée. — L'aigle n'a peur que de l'homme, encore le craint-il très peu. Cerné, il n'hésite pas à se précipiter sur lui. — En cap- tivité il est d'un abord excessivement dangereux : son humeur féroce en fait un animal indomptable. — Il faut beaucoup d'adresse pour arriver à lui inspirer de la crainte, encore ne faut-il pas l'exciter, sans cela il se défend jusqu'à la mort. La nature l'a créé pour dépeupler, comme les felis, les squales et les esox. Ce tyran des airs est supérieurement pourvu de tous les organes nécessaires à cette vie de meurtre. Ses armes sont huit serres de la longueur d'un doigt, recourbées, pointues et mues par des muscles terri- bles. Son bec très crochu lui sert à dépecer les ani- maux qu'il a perforés avec ses griffes. Ses ailes sont très grandes et excessivement ro- bustes, elles ont la forme des ailes de voilier par excellence. Il frappe rarement l'air, à moins qu'il ne fasse aucun vent, ou qu'il soit chargé d'une proie. — La plume est impuissante à dépeindre la majesté de