268 journal d'un missionnaire malle de l'Irlandais) et resta près du corps du défunt. Mais, sous prétexte qu'il s'adonnait à la boisson, le neveu fut mis aux fers dans la prison. Le même jour, quatre des principaux personnages de la ville, chefs de la loge maçonnique, vinrent me trouver et me dirent que le défunt étant catholique, ils désiraient que je fisse l'enterrement avec le plus de solennité pos- sible, vu la richesse du défunt, et que la loge entière avec tous ses insignes assisterait à la cérémonie. Ne désirant entrer dans aucune question d'intérêt profane qui ne me regardait pas, je répondis, que j'étais prêt à donner à l'en- terrement toute la solennité possible en pareille circon- stance, mais que je ne pouvais recevoir la loge dans mon église, si les membres portaient les insignes d'une société réprouvée par la législation ecclésiastique. J'ajoutai que cette détermination de la loge u'était ni logique, ni con- venable, puisque le défunt avait renoncé à la franc-ma- çonnerie devant témoins. Mais ces messieurs m'objectè- rent qu'ils étaient seuls juges compétents pour savoir ce qui était convenable ou non, dans cette affaire, et que de gré ou de force l'enterrement se ferait comme ils le de- mandaient. Voyant que la conversation tournait à la me- nace, je répliquai sur le même ton : -— Vous savez, Messieurs, par l'histoire du shérif et de ses chiens, que je ne me laisse pas facilement intimider : je suis maître chez moi, l'église est mon domaine et non une propriété publique; personne n'a