June 20, 2005

Les États-Unis et l'Europe réaffirment leur engagement vis-à-vis de l'Afrique

Le 20 juin, les États-Unis et l'Union européenne ont publié une déclaration conjointe dans laquelle ils réaffirment leur volonté d'intensifier les efforts en appui aux nations démocratiques d'Afrique et reconnaissent la responsabilité qu'a l'Afrique dans son développement présent et à venir. On trouvera ci-après le texte de la déclaration conjointe rendue publique par les services de presse de la Maison-Blanche dans le cadre du Sommet États-Unis-Union européenne qui s'est tenu à Washington et celui d'une fiche analytique publiée à ce sujet par la Maison-Blanche.
Déclaration conjointe Union européenne-États-Unis sur une coopération visant à promouvoir la paix, la stabilité, la prospérité et la bonne gouvernance en Afrique

Nous restons résolus à combiner et à accélérer nos soutiens à l'Afrique et à ses dirigeants, tout en reconnaissant qu'il lui appartient au premier chef d'assurer son développement présent et à venir.

Nous sommes convaincus que la solidarité est un principe essentiel qui doit guider notre action et que, de concert avec tous les autres membres de la communauté internationale, nous avons l'obligation d'appuyer les efforts que déploie l'Afrique en faveur de la paix, de la stabilité, de la démocratie et de la prospérité. Nous considérons que l'éradication de la pauvreté est le principal objectif guidant nos relations avec le monde en développement et, en conséquence, nous nous engageons à accroître nos efforts en vue d'appuyer les initiatives de l'Afrique subsaharienne pour réaliser une croissance économique durable et atteindre les objectifs énoncés par la communauté internationale dans les Déclarations du Millénaire.

Nous partageons le même espoir fondé sur la réalisation qu'il existe aujourd'hui dans la plupart des pays d'Afrique un climat propice et des dirigeants animés d'une volonté authentique d'améliorer la gouvernance et d'une nouvelle détermination à résoudre les problèmes de l'Afrique.

Nous nous employons à appuyer les efforts de l'Afrique visant à répandre la paix et la sécurité dans tout le continent. Dans ce contexte, nous nous réjouissons qu'un nombre croissant de nations africaines se soient engagées à organiser des élections démocratiques, préparant ainsi la voie à un gouvernement plus représentatif. Améliorer le respect des droits de l'homme et la gouvernance, consolider les processus démocratiques et réformer le secteur de la sécurité sont des conditions préalables indispensables au développement. Les nations africaines ont intensifié leurs efforts en vue de résoudre les conflits et ont réalisé d'importants progrès lorsqu'il s'agit d'établir leurs propres structures de sécurité par le truchement de l'Union africaine et de son Conseil pour la paix et la sécurité ainsi qu'au niveau sous-régional.

Ensemble, nous avons travaillé au renforcement de l'Union africaine et des autres organisations régionales qui œuvrent à améliorer la stabilité en Afrique et nous collaborons en ce qui concerne le plan d'action du G8 et de l'Union africaine pour renforcer les moyens sous-tendant les opérations d'appui à la paix. Nous tenons à continuer d'aider les opérations d'appui à la paix en Afrique ainsi que l'ont fait l'Union européenne, par le biais de sa Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique et des contributions de ses États membres, et les États-Unis dans le cadre de leur Initiative en faveur des opérations internationales de maintien de la paix, en augmentant leurs contributions de façon à renforcer les opérations de soutien à la paix et à appuyer les opérations en cours en Afrique.

L'Union africaine et le NEPAD ont donné à l'Afrique une vision ambitieuse et une stratégie pour le XXIe siècle. Nous travaillerons en étroite collaboration avec l'Union africaine et serons un interlocuteur politique clé dans la conduite de nos relations avec l'Afrique.

L'Union africaine et les organisations sous-régionales ont résolument assumé leurs responsabilités et pris les choses en main pour résoudre un grand nombre des conflits armés qui depuis trop longtemps affligent le continent. Nous sommes disposés à contribuer à ces efforts de diverses façons, notamment :

- en appuyant des processus généraux pour mettre en œuvre l'accord de paix général au Soudan, accord qui pourrait concilier et accommoder les aspirations de tous les éléments de la société et de toutes les régions du pays tout en garantissant que l'on continue à lutter contre l'impunité de ceux qui sont coupables d'atteintes au droit humanitaire international et aux droits de l'homme. Il faut, en priorité, mettre un terme à la violence et à la souffrance des centaines de milliers de personnes au Darfour. Nous réaffirmons notre vigoureux soutien aux responsables de l'Union africaine en vue de résoudre cette crise et exhortons les parties à s'engager sans réserve à résoudre le conflit de façon pacifique et à participer de façon constructive aux pourparlers que parraine l'Union africaine à Abuja ;

- en réaffirmant notre appui continu au processus de réconciliation en Somalie et en assistant le peuple somalien et les institutions du pays pour qu'ils rétablissent la stabilité et une bonne gouvernance. Nous appuierons aussi les efforts visant à résoudre l'impasse en ce qui concerne la frontière entre l'Éthiopie et l'Érythrée. La stabilité, le développement et la sécurité dans la région stratégique de la Corne de l'Afrique dépendent beaucoup de l'évolution de ces deux situations ;

- en conjuguant notre appui à la stabilité dans la région des Grands Lacs, notamment par le truchement du désarmement des groupes armés, de la réforme du secteur de la sécurité en République démocratique du Congo (RDC), d'une aide à l'organisation des prochaines élections démocratiques au Burundi et en RDC et à l'observation internationale de celles-ci, à une participation en vue d'assurer le succès de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Nous avons demandé aux membres du Groupe de contact conjoint de continuer à travailler ensemble afin de trouver des solutions aux problèmes auxquels se heurte la région ;

- en continuant à appuyer une approche régionale à la paix et à la sécurité en Afrique de l'Ouest dans le but d'améliorer la gestion des conflits par la CEDEAO et, en particulier, en appuyant les efforts des Nations unies et des Africains pour consolider le processus de transition en Côte-d'Ivoire, au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau, et en encourageant la réconciliation nationale au Togo.

Pour que la paix et la sécurité règnent, pour encourager une gestion transparente et responsable des affaires publiques, pour susciter la croissance du secteur privé afin qu'il soit en mesure de fournir les services essentiels, et pour que les ressources soient utilisées à bon escient, il est essentiel que les États soient efficaces et bien gouvernés. Nous appuierons le mécanisme d'évaluation des Africains par les Africains qui pourrait se révéler un outil important pour apprendre les uns des autres et déclencher des réformes au niveau national.

Les États-Unis et l'Union européenne notent avec une vive inquiétude que la crise de gouvernance et des droits de l'homme au Zimbabwe continue, ce qui a conduit à un quasi-effondrement de l'une des économies les plus prometteuses de l'Afrique et a poussé de nombreux Zimbabwéens à fuir vers les pays voisins. Nous demandons au gouvernement du Zimbabwe de mettre fin à sa politique antidémocratique et d'engager un réel dialogue avec toutes les parties. Nous prenons également note du fait que le Zimbabwe risque de graves pénuries alimentaires et nous nous tenons prêts, comme toujours, à aider le peuple zimbabwéen en lui offrant vivres et autres formes d'aide humanitaire.

L'espérance de vie augmente sur tous les continents sauf en Afrique, où elle diminue depuis vingt ans. Trop d'Africains continuent de succomber au VIH/sida, au paludisme et à la tuberculose. Nous sommes résolus à continuer de financer le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Nous reconnaissons l'influence de l'éducation et de l'égalité entre les sexes sur l'espérance de vie et sommes d'accord pour intensifier nos efforts dans ces domaines.

Nous nous engageons à œuvrer de concert pour pourvoir aux besoins immédiats et remédier aux causes sous-jacentes des catastrophes naturelles et diverses urgences complexes qui dévastent le continent. Nous sommes notamment prêts à collaborer au niveau du processus d'évaluation afin de nous assurer que les besoins sont identifiés de façon précise et rapide, et que l'aide est ciblée de façon appropriée et arrive à temps pour sauver des vies. Ensemble, nous nous engageons à augmenter de toute urgence à la fois notre financement et nos interventions dans ces urgences humanitaires.

Afin de trouver une solution à long terme au problème de la pauvreté et de la famine en Afrique, nous allons coopérer avec l'UA/NEPAD afin de soutenir son Plan général de développement agricole en Afrique qui contribuera à intensifier la production et à multiplier les débouchés, réduisant ainsi les risques pour les agriculteurs les plus pauvres de l'Afrique. Nous nous engageons en outre à soutenir les efforts que l'UA déploie dans le cadre du NEPAD en faveur de l'intégration économique régionale en Afrique comme élément important des mesures d'augmentation de la productivité agricole, et à accepter les exportations africaines en franchise de douane sur nos marchés jusqu'en 2015. Nous allons, dans cette optique, entreprendre des démarches pour promouvoir l'accession des pays africains à l'OMC.

Ces promesses exigent des ressources. Elles devraient provenir de diverses sources, comme prévu à Monterrey, notamment d'une augmentation des investissements étrangers directs, du commerce, des versements directs, de l'aide publique et des dons privés. Nous rappelons que les pays en développement sont responsables de leur propre développement par le biais d'une bonne gestion des affaires publiques, de la règle de droit et de politiques rationnelles, et qu'il est fondamental que les stratégies de développement soient conçues par les pays concernés. Nous sommes prêts à augmenter notre aide financière à l'Afrique subsaharienne pour l'aider à faire face à des besoins urgents, à promouvoir le développement et la croissance économique, pour renforcer les bonnes politiques et la bonne gouvernance, et pour soutenir ses efforts vers les Objectifs du millénaire.

Dans le contexte actuel de la mondialisation, les événements qui se déroulent sur un continent ont souvent des répercussions immédiates et étendues sur les conditions de vie sur d'autres continents. La paix, la stabilité et de meilleures perspectives économiques pour tous les peuples de l'Afrique sont en conséquence dans l'intérêt des Américains comme des Européens. L'Afrique devrait être accompagnée sur le long chemin qui la mènera vers le développement social, politique et économique durable.

(Fin de la déclaration commune)

(Début du résumé analytique)

La Maison-Blanche Bureau du secrétaire de presse Washington, le 20 juin 2005

Sommet États-Unis-Union européenne : l'engagement envers l'Afrique

« Nous (...) prenons l'engagement commun d'aider les peuples de l'Afrique à bâtir de solides institutions démocratiques et des économies saines (...) »

Président George Bush Washington, le 7 juin 2005

Déclaration É.-U.-UE

Les États-Unis et l'Union européenne sont résolus à unir et accélérer leurs efforts à l'appui des nations africaines démocratiques tout en reconnaissant que ce sont les Africains qui détiennent la clé du développement présent et futur de leur continent. Nous sommes résolus à coopérer avec les Africains et la communauté internationale pour soutenir les efforts africains vers la paix, la stabilité, la démocratie et la prospérité. En collaborant avec l'UA et certains de ses programmes tels que le NEPAD, ainsi qu'avec des organisations régionales africaines, nous affirmons et soutenons leur rôle au niveau du règlement des conflits, et nous encourageons la démocratisation, la bonne gouvernance et le développement économique durable. Nous continuons de mettre au point des solutions à long terme aux problèmes sanitaires de l'Afrique, à la pauvreté et aux urgences humanitaires telles que les famines par le biais de l'aide, de l'allégement de la dette et de diverses initiatives en faveur du développement.

Les initiatives des États-Unis en faveur de l'Afrique

Les États-Unis souhaitent que le monde entier tourne son attention vers l'Afrique. Ils s'attachent à promouvoir la croissance à long terme et la réduction de la pauvreté, tout en continuant de minimiser et prévenir les crises humanitaires. Depuis 2000, les États-Unis ont triplé leur aide à l'Afrique qui a atteint 3,2 milliards de dollars en 2004, et ils ont récemment annoncé une contribution supplémentaire de près de 674 millions de dollars au titre des urgences humanitaires. Nous avons accepté d'annuler la dette que nombre des pays les plus pauvres ont contractée envers les institutions financières internationales. Le gouvernement des États-Unis poursuit ses activités de développement en faveur de l'Afrique telles que le Compte du millénaire, le Fonds d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, et la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique subsaharienne.

(Distributed by the Bureau of International Information Programs, U.S. Department of State.)