-Si- ses douanes, ses postes, bloquèrent ses garnisons, et finalement bombardèrent la garnison fédérale du fort Sumter devant Charleston, premier acte d'hostilité de la campagne actuelle. La Confédération dut prendre aussi les armes, pour rétablir l'autorité de la constitution et des lois. Par malheur, si elle est bien organisée pour faire fleurir les arts de la paix, elle l'est le plus mal possible pour la direction de la guerre. Il y manquait le premier instrument, l'armée; il y manque encore l'unité dans le commandement, la force dans le gouvernement; il y a surabondance de contrôles et de rouages politiques qui compliquent la marche des affaires militaires. Rien de surprenant que les débuts du Nord aient élé mar- qués par des revers et aient abouti à la déroute de Bull-Run, le 21 juillet 1861. Mais le Nord persista, organisa mieux ses forces, leva 500 mille hommes, et, dans cette seconde campagne, il obtint de grands suc- cès. On pouvait même le croire près, en juin dernier, de terminer la guerre, la grande guerre j'entends, devant Richmond, lorsque de nouveaux revers, sur îe Chickahominy et dans la Shenandoah, vinrent le forcer à se remettre sur la défensive et à recommen- cer une autre campagne avec de nouvelles levées. La guerre se continuera donc, car la Confédération persiste plus que jamais à vouloir reconstituer l'unité de son territoire, et d'ailleurs la paix, dans les con- ditions actuelles, ne serait qu'une trêve de quelques années tout au profit du Sud. La guerre se poursuivra, et je me permets d'exprimer publiquement ici mes vœux vifs et sincères pour le triomphe définitif de la cause du Nord.