November 28, 2006

M. Bush accuse Al-Qaïda d'attiser la violence confessionnelle en Irak

Par Judy Aita Rédactrice de l'USINFO

Washington - Le président Bush accuse les militants du réseau terroriste Al-Qaïda d'avoir déclenché une période de violence confessionnelle en Irak en perpétrant, en février dernier, l'attentat à la bombe contre la mosquée chiite d'al-Askariyya, à Samarra, et compte s'entretenir avec le premier ministre irakien Nouri al-Maliki de la stratégie à appliquer afin d'instaurer la paix dans le pays.

« L'attentat de Samarra qui a eu lieu l'hiver dernier visait à attiser la violence sectaire, et c'est bien ce qui s'est produit », a déclaré M. Bush lors d'une conférence de presse tenue le 28 novembre à Tallinn (Estonie). Il a dit que telle était la stratégie d'Abou Moussab al-Zarkawi, l'ancien leader d'Al-Qaïda en Irak, aujourd'hui décédé. Ainsi, les attentats du 23 novembre qui ont fait plus de 200 morts dans la ville majoritairement chiite de Sadr-City « font partie d'un scénario qui se déroule depuis environ 9 mois », a observé le président.

Il a indiqué qu'il aborderait ce sujet avec M. al-Maliki lors de leurs entretiens, les 29 et 30 novembre, à Amman (Jordanie).

« Je lui poserai les questions suivantes : Que devons-nous faire pour réussir ? Quelle est votre stratégie en vue de faire face à la violence confessionnelle ? Je lui confirmerai que nous continuerons de pourchasser les membres d'Al-Qaïda, afin de les priver de tout refuge en Irak », a déclaré M. Bush.

La violence en Irak, a-t-il dit, reflète une tendance plus vaste observée au Moyen-Orient, où Al-Qaïda et d'autres groupes extrémistes cherchent à déstabiliser les démocraties naissantes « car l'essor d'une démocratie représenterait une défaite immense pour ceux qui épousent un point de vue extrémiste ». Ainsi, le Liban et les Territoires palestiniens sont deux autres endroits où les fanatiques recourent à la violence pour enrayer les progrès de la démocratie.

Il appartient au gouvernement Maliki de juguler la violence sectaire, mais les États-Unis sont prêts à l'y aider, a affirmé le président Bush. « La très grande majorité des Irakiens veulent vivre en paix, a-t-il dit. Douze millions de citoyens ont voté, manifestant ainsi leur désir de vivre selon les termes d'une constitution qu'ils approuvent. Notre objectif à nous doit être de les aider à réaliser cette ambition. »

M. Bush a par ailleurs rejeté l'hypothèse selon laquelle les États-Unis seraient peut-être disposés à engager des discussions directes avec l'Iran au sujet de la situation en Irak ou sur tout autre sujet avant que les Iraniens ne suspendent leur programme d'enrichissement de l'uranium.

« L'Iran sait ce qu'il lui faut faire pour engager des discussions (...) : suspendre de manière vérifiable son programme d'enrichissement. S'il le fait, nous serons heureux de dialoguer », a-t-il affirmé.

En revanche, le président a réagi favorablement aux entretiens entre Bagdad et Téhéran, déclarant : « L'Irak est un État souverain qui dirige lui-même sa politique étrangère. Il discute avec ses voisins. S'il pense que c'est judicieux, c'est très bien. J'espère que leurs entretiens aboutiront à des résultats. »

Les États-Unis, comme on le sait, ont accusé l'Iran de fomenter la violence en Irak et d'essayer de miner le gouvernement en place.

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