July 18, 2007

Malgré certains récents revers, la démocratie avance dans le monde

Par Eric Green Rédacteur de l'USINFO

Washington - Les peuples qui vivent encore sous la férule de régimes tyranniques doivent savoir que les États-Unis demeurent résolus à les aider à faire respecter leurs droits élémentaires, a affirmé le secrétaire d'État adjoint, M. John Negroponte.

Lors d'une allocution prononcée le 18 juillet à l'occasion d'une conférence organisée à l'intention des responsables des droits de l'homme et du droit du travail au département d'État, M. Negroponte a déclaré que le rôle des États-Unis n'était pas d'essayer d'imposer une « formule » unique pour la démocratie dans le monde, mais de soutenir les « réformateurs locaux » et la façon dont ils conçoivent la liberté.

Il a ensuite déploré les « conséquences désastreuses » de l'effondrement d'États fragiles. À une époque caractérisée par une menace terroriste mondiale, les États-Unis doivent faire tout leur possible pour soutenir la règle de droit, la bonne gouvernance et le développement de la démocratie, a affirmé M. Negroponte.

Faisant allusion aux propos tenus par le président Bush à Prague (République tchèque) le 5 juin dernier, il a rappelé qu'au début des années 80, il existait seulement 45 démocraties dans le monde, et qu'on en comptait aujourd'hui plus de 120.

Il a ensuite affirmé que c'était en Amérique latine que l'on avait assisté à la transformation la plus spectaculaire en une génération. Cette région, qui était autrefois dominée par des dictatures militaires, est en effet aujourd'hui majoritairement démocratique.

Il a ajouté que les États-Unis devaient ajuster leurs méthodes de soutien aux droits de l'homme et à la démocratie en fonction des difficultés particulières rencontrées par certains pays et certaines régions. Les sociétés libres et les démocraties évoluent à « des rythmes différents selon leur histoire et leurs traditions, et l'intensité du désir de réforme », a dit M. Negroponte.

Cela signifie que dans certains cas, la diplomatie des États-Unis est délibérément « silencieuse et discrète, parce que toute autre méthode serait contre-productive ». Dans d'autres pays, « notre diplomatie publique peut nous amener à aider à protéger les défenseurs des droits de l'homme ».

M. Negroponte a ajouté que les rapports annuels du département d'État sur la situation des droits de l'homme dans le monde étaient devenus beaucoup plus « candides » qu'au début des années 70, lorsque le Congrès avait commencé à les exiger.

« Je pense qu'il est vraiment utile de dire les choses telles que nous les voyons » contrairement à ce qui se passait il y a 20 ou 30 ans, lorsque les rapports étaient « sans saveur », courts et pas particulièrement révélateurs. « Je pense que nous rendons service non seulement à nous-mêmes, mais aussi aux pays concernés, lorsque nous rédigeons des rapports francs. »

Barry Lowenkron, secrétaire d'État adjoint à la démocratie, aux droits de l'homme et au travail, a déclaré que les défenseurs des droits de l'homme se heurtaient à des difficultés dans des pays tels que le Venezuela et le Zimbabwe.

M. Lowenkron, dont le bureau accueille la conférence qui a lieu au département d'État du 18 au 20 juillet, a déclaré que 2006 avait été baptisée « Année du recul », parce que plusieurs pays avaient promulgué des lois visant à limiter les travaux des organisations non gouvernementales (ONG) impliquées dans la promotion des droits de l'homme. « Malheureusement, cette tendance se poursuit en 2007 », a-t-il déclaré.

Selon lui, malgré tous les reproches acrimonieux que l'on a faits au gouvernement Bush d'avoir perdu la main en matière de promotion de la démocratie, nous assistons dans le monde à un phénomène intéressant, à savoir que des régions, des États et des organisations ont repris le flambeau de la promotion des droits de l'homme. Il a ajouté que cette action n'avait pas besoin d'une étiquette « fabriquée aux États-Unis » pour être efficace.

À titre d'exemple, il a évoqué le forum qui avait eu lieu les 11 et 12 juillet entre l'Organisation des États américains et l'Union africaine. Les participants ont échangé des idées sur les meilleures façons de promouvoir la démocratie et de protéger les droits de l'homme par le biais des chartes de leurs organisations.

Face à certains revers au niveau des droits de l'homme, le département d'État a annoncé, en décembre 2006, une liste de « dix principes élémentaires pour les ONG ». Cette liste, a précisé M. Lowenkron, a été dressée en consultation avec plusieurs autres pays et de nombreuses ONG. Certains de ces principes sont les suivants : les ONG doivent pouvoir faire leur travail pacifique sans crainte de harcèlement, doivent avoir accès aux médias nationaux et étrangers, doivent être libres de rechercher des appuis financiers et ne doivent subir de revers judiciaires que dans le cadre de la règle de droit et du principe de l'égalité devant la loi.

Le département d'État a également créé un Fonds pour les défenseurs des droits de l'homme qui permettra au gouvernement des États-Unis de réagir rapidement lorsque des militants auront besoin d'une aide d'urgence pour couvrir des frais financiers, juridiques ou médicaux encourus du fait de la répression d'un gouvernement.

M. Lowenkron a précisé que le département d'État attendait l'aval définitif du Congrès pour démarrer ce fonds, qui sera doté initialement d'un budget de 1,5 million de dollars et sera réapprovisionné au fur et à mesure des besoins.

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