— 5i — permanent des garnisons françaises. C'était un devoir de prémunir dès l'origine le souverain contre de pareilles ten- dances, qui devaient forcément, si elles étaient encouragées, accroître l'inertie des populations et l'égoïsjne local. Assurées d'avance de leur sécurité à l'ombre de notre drapeau, elles se seraient habituées à une tutelle désastreuse, qui aurait eu pour résultat certain d'enlever à notre armée disséminée sur tous les points du territoire les moyens d'opérer en forces compactes et en temps opportun. Le seul système efficace pour relever et entretenir le moral des habitants consistait à faire sillonner le pays par des colonnes mobiles, qui, rayonnant dans tous les sens en se donnant la main, prête- raient appui aux villes et aux haciendas, leur fourniraient des armes et les aideraient même à installer leurs moyens de defense. Tel était le plan que le général en chef adoptait : Mexico, 4 juillet 1864. Sire, J'ai l'honneur d'informer Votre Majesté que je crois le moment venu de faire parcourir par des colonnes mobiles le pays monta- gneux, compris entre Tulancingo, Zacuatilpan, Llanos de Apam, Perote et Jalapa, et qui s'étend au Nord jusqu'à Huexutla, et à l'Est jusqu'à Tampico. Ce pâté montagneux, divisé en plusieurs sierras d'un difficile accès, est peuplé de centres assez importants. Des bandes nom- bre ses infestent la Sierra, mettent à rançon les populations, gênent les communications et sèment le désordre et l'inquiétude dans ce pays ou elles entretiennent l'anarchie. Mon intention serait de faire partir de Mexico une colonne légère française d'en- viron six cents hommes de toutes armes, de Pachuca une seconde, moins forte, et enfin de Jalapa, et plus tard de Perote, une troi- sième colonne de troupes mixtes.