AU TEXAS ET AU MEXIQUE. 391 d'Avalos. Les deux partis se rencontrèrent, s'examinè- rent à distance, et chacun rentra chez soi, tout fier de ce que l'autre n'avait osé l'attaquer. Le siège dura douze jours; outre la fusillade, le seul événement fut l'incendie de plusieurs maisons, ce dont on accusa les Américains ; accusation très-vraisemblable, car, en différentes fois, ils avaient menacé de mettre le feu à la ville s'ils ne la prenaient pas., et, lorsque les Mexicains cherchèrent à éteindre le feu et à sauver les marchandises, ils reçurent une fusillade bien nourrie, qui leur blessa quelques hommes. Les flammes de l'incendie jetaient une lueur sinistre à une énorme distance. Cette nuit se passa encore pour moi dans l'insomnie, car j'a- vais à rassurer nombre de familles éplorées, qui avaient abandonné leurs maisons à Matamoros pour se réfugier à Brownsville, et qui venaient me faire part de leur dou- leur et de leurs craintes, que justifiait d'ailleurs l'explo- sion de quelques barils de poudre. Carvajal se retira, à la nouvelle que Canalès venait au secours de Matamoros avec un millier d'hommes. Ca- nalès avait été chef de bande dans la guerre de 1846 et 1847; on l'accusait d'avoir tantôt combattu, tantôt imité les guérilleros, en pillant avec impartialité, à la tête de sa bande de yoleurs et d'assassins, les convois mexicains et les convois américains. 11 avait, dit-on, une fille qui maniait vaillamment la lance, et qui commanda quel- ques expéditions. Lors du traité de Guadalupe-Hidalgo,