( 469 ) ufl devoir sacré, celui de tendre une main securable à. dtux ennemis également malheureux. Les magasins sont encombrés de marchandises qui se détériorent ; la circulation languit ; les fonds ne rentrent point ; les manufactures sont abandonnées ; les ouvriers sans travail et sans moyen de subsistance, tourmentent l'Etat par leur oisiveté, le surchargent de leur misère ; les productions du sol se perdent faute de débouchés ; les marchandises étrangères, dont l'habitude a fait un besoin, augmentent de prix, si elles ne sont pas prohibées ; elles entrent en contrebande quand elles sont défendues r l'Etat se trouve privé de ses douanes, et tous ses revenus diminuent et s'anéantissent dans le moment où il est condamné à des dépenses extraordinaires. Si vous ajoutez à cela les violences qui s'exercent sur les neutres quand on ne reconnaît pas la franchise de leur pavillon, vous verrez les pertes s'ac- croître, le commerce dépérir entièrement, et tous les peuples livrés à la fois aux mêmes angoisses et aux mêmes misères. Qu'on cesse donc, je le répète, d'ajouter, sans né- cessité, aux maux de la guerre ; qu'on donne au com- merce la protection que l'intérêt de tous les peuples ré- clame en sa faveur ; qu'on mette un terme aux pirateries, qui démoralisent les nations qui les autorisent, qui n'ont d'autre fin que de tout détruire, et dans le court espace de temps qu'ils ont à passer sur la terre, les hommes jouiront au moins d'une plus grande somme de bon- heur. Le gouvernement a été guidé par des vues libérales, quand il a consacré le principe de la franchise du pavillon; mais en outre il a senti qu'il n'y avait aucun avantage à maintenir le principe contraire. On ne saisit point les propriétés de son ennemi à bord des neutres, quandcet ennemi a un grand commerce extérieur, et les moyensde le protéger. Il n'abandonne point aux neu- tres les profits de sa navigation ; il emploie ses propres bàtimens, ses propres matelots. Le peuple qui n'a pas les mêmes moyens de protection à accorder à son commerce,