— 177 — vous allez sont plus grands que les maux imaginaires que vous fuyez ? Risquerez-vous de commettre une si déplorable erreur? Tout le monde se déclare satisfait de l'Union, si les droits constitutionnels y sont maintenus. Est-il vrai dès lors qu'aucun des droits nettement écrits dans la constitution ait été nié? Je ne le pense pas. L'esprit humain est heureusement constitué de telle sorte, qu'aucun parti n'aurait assez d'audace pour le faire. Rappelez-vous, si vous le pouvez, un seul cas dans lequel une clause clairement écrite dans la constitution ait été niée? Si par la simple force numérique, une majorité privait une mi- norité quelconque d'aucun des droits constitutionnels franche- ment établis, cela pourrait, à un point de vue moral, justifier la révolution, et cela la justifierait pleinement s'il s'agissait d'un droit vital. Mais tel n'est pas le cas. Tous les droits vitaux des minorités et des individus leur sont $i pleinement assurés par des affirmations et des négations, par des garanties et des prohibitions dans la constitution, qu'il ne s'élève jamais de controverse à ce sujet. Mais aucune loi or- ganique ne peut être faite avec une provision spécialement ap- plicable à chaque question qui surgit dans l'administration pra- tique. Aucune prévoyance n'empêchera cela, aucun document de longueur convenable ne contiendra des clauses spéciales à toutes les questions possibles. Les fugitifs du travail servile seront-ils rendus par les auto- rités nationales ou par les autorités d'Etal? La constitution ne le dit pas. Le congrès doit-il protéger l'esclavage dans les ter- ritoires? La constitution ne le dit pas expressément. De ces sortes de questions sont nées toutes nos controverses constitu- tionnelles, et elles nous divisent en majorité et en minorité. Si la minorité ne se rend pas, la majorité doit le faire ou le gouvernement cesser d'exister, U n'y a pas d'alternative pour qu'il continue à vivre, sinon la soumission d'un côté ou de l'autre. Si une minorité en pareil cas se sépare plutôt que de se soumettre, elle établit un précédent qui la ruinera et la divi- 12