- 85 — maîtresse des élections, et dans l'île entière fait nommer ses candidats (1). Le programme politique, ou plutôt social, de cette mi- norité est donc bien celui de la population de sang mêlé, celui de la race noire tout entière qui en a suivi les chefs jusqu'à présent et qui sans doute les suivra jusqu'au jour, peut-être très rapproché, où les plus intelligents de cette race comprendront et feront comprendre aux leur* qu'elle n'est qu'un instrument dans la main d'une nouvelle caste privilégiée aussi exclusive, aussi vaniteuse, aussi imbue des préjugés de couleur, plus peut-être, que celle des Eu- ropéens et des créoles blancs, dont ils ont secoué le joug. Ce programme a deux formules : l'une, celle publique- ment énoncée, s'inspire du droit commun, social et poli- tique, c'est celui de Y assimilation des colonies à la France ; l'autre, secrète, inavouée jusqu'à ce jour, mais que les im- patients commencent à ne plus tenir dans l'ombre: c'est celle de la substitution de la race de couleur à la race blanche; elle s'inspire de la justice reparative. « Je bois à -té la fusion, disait naguère un des conseillers généraux, « dans un banquet suivi d'un de ces conciliabules si fré- « quents dans toutes les communes. » — « A la fusion ! » \m fut-il répondu par le plus eminent de ses collègues, « jamais ! Je bois, moi, à la substitution », et son toast excita d'unanimes transports. Notre pays est celui de la logique à outrance. Une Chambre française pouvait seule proclamer les droits de l'homme et applaudir à la déclaration fameuse : « Périssent i les colonies plutôt qu'un principe. » L'assimilation, ia 4-A---------------------»•---------------------------------------------------------------------¦ t. On l'a vu aux dernières élections législatives. Uncandidat, et un seul, £ pii se présenter aux suTragos. On devine sa couleur d'origine.